jueves, 1 de septiembre de 2011

Somorrostro

Somorrostro, quartier aujourd'hui disparu de Barcelone, nous est présenté par la compagnie Transit dansa de Maria Rovira.

C'est en 1882 qu'apparaît le quartier de Somorrostro, en bord de mer, à l'emplacement actuel de la Barceloneta et de Poble Nou. Peuplé de gitans, de pêcheurs et d'immigrés fuyant la famine il a aussi vu naître la grande danseuse et chanteuse de flamenco Carmen Amaya.
Somorrostro de Maria Rovira est un hommage à ce quartier et surtout à ses habitants, à sa culture.
La pièce commence par une projection vidéo. La mer, la musique, des silhouettes de danseuses nous plongent dans l'ambiance et l'Histoire du quartier avant que n'apparraissent les danseuses et les danseurs sur scène.
En avant-scène: du sable, un bateau et des chaussures.
En fond de scène: les danseurs/danseuses-habitant-e-s du quartier assis sur des chaises, devant des grands morceaux de tissus symbolisant les habitations de fortune typiques du quartier et une ampoule nue se balançant comme poussée par le vent marin.
Les danseurs se lèvent, dansent jusqu'à l'avant scène et enfilent les chaussures, commencent à marquer des golpe accompagné-e-s par un musicien percussionniste complice.
Danses de groupe, solos, duos s'enchaînent en différentes scènes. Le style vire naturellement du contemporain au flamenco et inversément. C'est ce qui m'a vraiment plu dans ce spectacle: le mélange des styles chorégraphiques et musicaux flamenco, gitan, contemporain. Chaque style glisse vers l'autre sans heurt, sans accroc mais se nourrissant mutuellement. Les costumes variés signés Magda Rigol et les lumières de Xavi Valls contribuent à nous transorter à Somorrostro.
Tous et toutes ont une excellente technique qui leur permet de transcender tous les styles. Les passages contemporains sont remarquablement dansés et interprétés, comme ceux faisant appel à la technique flamenca. On devine aussi une solide base classique. Nous avons même eu droit à une série de fouettés et de tours à la seconde au final.
Toutes les scènes, toutes les danses seraient à citer tant elles sont porteuses d'émotions et pétries d'humanité. Je n'avais jamais entendu parler de l'existence de ce quartier avant ce spectacle et j'ai pourtant eu l'impression d'y être tout le temps. L'implication des danseuses et danseurs, du musicien est telle qu'on se sent inclu-e dans leur histoire.
Mais s'il y avait des passages à vraiment retenir je citerai un solo, très fort et physique d'une danseuse en communion avec le percussionniste, un duo aux magnifiques portés, une danse de groupe où tous et toutes dansent une rose à la main. La 1ere et la dernière scène aussi. La 2eme scène également. Pour résumer, le spectacle dure 1h15 sans entracte. Il m'a semblé durer 10 minutes à peine. Je n'ai pas vu le temps passé, transportée par la danse, la musique, les percussions comme autant de battements de coeur d'un quartier et de ses habitant-e-s sorti-e-s de l'oubli.

Somorrostro:

Chorégraphie: Maria Rovira

Danseuses et danseurs: Reinaldo Ribeiro, Maria Garriga, Daniel Rosado, Sol Vázquez, Pere Molsosa, Montaña Ciborro, Lara Miso, Jenifer Rico, Marta Serrano, Sara Garrido, Eddie Pezzopane

Direction musicale: Javier Gamazo
Au Teatre Condal jusqu'au 4 septembre (belle salle où on y voit très bien partout sans être géné-e par la personne ssise devant!)

1 comentario:

L dijo...

Magnifique spectacle et très bon moment. Ta critique est tout à fait juste et j'ai beaucoup apprécié le "mélange des genres" comme tu le décris.

L