lunes, 24 de enero de 2011

Corella Ballet a Barcelone

Le Corella Ballet se produit actuellement au théâtre Tivoli de Barcelone. La Première s'est déroulée ce vendredi 21 janvier. Je ne pouvais pas rater ça.
4 pièces au programme, 4 styles différents, 4 moments forts et 2 premières espagnoles.

La soirée s'ouvre sur Suite de Raymonda.
Cette pièce reprend le Grand Pas de Deux final lors du mariage de Raymonda et de Jean de Brienne avec maintes variations.
Natalia Tapia fait honneur au rôle, sa variation de la claque est très bien menée, elle a l'allure du rôle.
Son partenaire ce soir-là était Fernando Bufalá. Que dire de lui si ce n'est qu'il est parfait? Comme toujours!
Le corps de ballet est très impliqué. Les danseuses et les danseurs sont visiblement heureux et heureuses d'être là ( ce n'est malheureusement pas toujours le cas dans d'autres compagnies). Le niveau est bon, excellent même pour ce pas de bravoure. Voilà qui laisse augurer le meilleur pour la suite!

Et la suite justement ne peut souffrir d'aucune faille puisqu'il s'agit du célèbre For 4 de Christopher Wheeldon crée en 2006 sur la sublime musique de Schubert pour les "King of the Dance" dont Angel Corella faisait partie.
Après un court entr'acte, Kirill Radev, Aaron Robinson, Yevgen Uzlenkov et Dayron Vera ont eu la lourde tâche d'assurer la "relève" pour cette première représentation espagnole.
C'est Beau. A couper le souffle. Les pas s'enchaînent avec naturel, la chorégraphie, très forte et prenante émotivement coule d'elle même. Les interprètes sont géniaux au sens propre du terme avec une mention spéciale à Aaron Robinson, définitivement mon danseur coup de coeur. Il a tout pour lui: une technique irréprochable, un physique d'Apollon, une présence scénique irradiante, il donne tout à sa danse et à son public. Je suis restée scotchée d'admiration une fois de plus.
Et puis cette pièce est très réussie. Mon copain, pas balletomane pour un sou, m'a remercié de l'avoir amené à cette soirée de ballet. C'est tout dire!


                                                                                 Ángel et Carmen Corella, Solea, photo Manuel de los Galanes
Venait ensuite la création de Maria Pagès pour Ángel et Carmen Corella, Solea. Le meilleur moment de la soirée. La chorégraphie est sublime, colle parfaitement à la très belle musique flamenca de Rubén Lebaniegos et met en valeur les interprètes. Il y a une force, une énergie communicative qui se dégage de ce petit chef-d'oeuvre et prend au tripes le spectateur.  
Encore une fois, je ne pense pas qu'il soit utile de m'étendre sur les qualités et le talent d'Angel et Carmen. Je ne dirai rien de nouveau en écrivant qu'il s'agit d'une fratrie de génie. Ángel Corella nous régale toujours autant de ses prouesses techniques mais sans jamais faire "gymnaste performer". Il reste un danseur, un vrai. Pas de deux qui a obtenu une standing ovation générale du public et un admirateur de plus: mon copain, et pourtant de sa part c'était pas gagné!

                                                                                                                                                            Deuxième pause de la soirée puis le rideau s'ouvre pour une dernière pièce: DGV: Danse à Grande Vitesse de Christopher Wheeldon.
Il s'agissait de la Première en Espagne.
Si l'idée est originale (reprendre la musique de Nyman spécialement composée pour la SNCF à l'occasion du lancement TGV Paris-Lille), le résultat est moins convaincant. J'ai adoré le début et le final pour l'énergie de la chorégraphie mais j'ai trouvé le ballet trop long. La musique est répétitive. La chorégraphie aussi. J'ai trouvé ça lassant et pourtant j'apprécie beaucoup Wheeldon, objectivement un excellent chorégraphe mais là, même l'investissement des danseurs et danseuses n'a pas suffit à me passionner pour ce ballet. Dommage.

Le rideau s'est baissé sur des applaudissements assourdissants. Le public a aimé cette soirée et je le comprends. Moi aussi j'en ai eu mal aux mains. Et ce n'était pas tout à fait fini.
En effet, le Dr. Andreas Kronenberg, scientifique balletomane, est venu sur scène pour remettre à Angel Corella le premier "Ballet International Award". Ce nouveau Prix dans le monde de la Danse a pour but de valoriser le travail et le talent d'une pesronnalité de la Danse. En effet, comme l'a bien souligné le Dr. Kronenberg, entre les stars du foot ou du cinéma et les Etoiles de la Danse, le traitement médiatique et financier n'est pas le même. Pourtant, la Danse ne demande pas moins d'effort, de talent et de courage. Loin de là.
C'est donc une formidable initiative et je me réjouis de voir que cette première remise du Prix va à Angel Corella. Il est un danseur exceptionnel bien sûr mais il a aussi fait cadeau d'une des meilleurs compagnies actuelle à l'Espagne: le Corella Ballet. C'est une chance inestimable pour les balletomanes espagnols. Et ils et elles sont nombreux.

miércoles, 19 de enero de 2011

Le coeur et le courage: sortie française

L'excellent documentaire d'Arantxa Aguirre est enfin sur les écrans français. Petit rappel ICI. Vous pouvez le visionner à Paris (cinémas l'Arlequin, Mk2 Beaubourg, Gaumont Opéra et Publicis Cinéma), Toulouse (ABC), Marseille (Variétés) et Valence (Lux scène nationale).
Je n'ai pas trouvé de séances programmées dans d'autres villes. Quel dommage!

miércoles, 12 de enero de 2011

El ultimo bailarin de Mao (Mao's last dancer)

La balletomane que je suis reconnait humblement qu'elle ne connaissait que peu de choses sur Li Cuxin. Ce manque à ma culture balletesque est aujourd'hui comblé grâce au très beau film de Bruce Beresford d'après l'autobiographie de Li Cuxin.

Le 1er mot qui me vient à l'esprit pour décrire ce film est "Beau". Beau avec un grand "B". Cela tient à la formidable histoire de Li Cuxin bien sûr, mais aussi de la façon de raconter, filmer, montrer cette histoire vraie.

Le film débute par l'arrivée de Li (magnifique Chi Cao) à l'aéroport de Houston afin de suivre le summer intensive du Houston Ballet alors dirigé par Ben Stevenson (Bruce Greenwood). Nous sommes en 1981.
Une série de flashbacks nous raconte les circonstances et le pourquoi de sa venue aux U.S.A., lui, le 6eme fils d'une famille de paysans d'un petit village de la Chine maoïste. Choisi in extremis grâce à l'intervention de son institutrice par les "recruteurs" de l'Académie de Ballet de Pékin, le petit Li va devoir quitter sa famille pour plier son corps frêle à la discipline dure et rigoureuse du Ballet (un de ses professeurs lui reproche sans cesse sa faiblesse musculaire). Aprentissage d'autant plus difficile que Li ne comprend pas pourquoi il a été choisi jusqu'à ce que le professeur Chan lui glisse une vidéo de Baryshnikov et lui transmette l'envie de danser.
Le voilà donc à Houston sur invitation de Ben Stevenson après que la compagnie texanne ait visité la Chine. Le hasard voudra que Li assure un rôle de soliste lors d'un spectacle important. C'est un succès.
Il a une relation avec une danseuse, Liz Mackey (Amanda Schull), il est libre de danser ce qu'il veut et décide de rester aux U.S.A. mais le gouvernement chinois ne l'entend pas de cette oreille.

Voilà en gros pour l'histoire mais le film ne se résume pas qu'à ça. De nombreux thèmes sont abordés tout au long du film.
Il y a la danse bien sûr. L'utilisation de celle-ci à des fins de propagande. L'histoire du professeur Chan en est un exemple. Il enseigne la danse aux jeunes recrues et leur cite Baryshnikov en exemple, il défend le Répertoire mais se heurte très rapidement aux autorités qui réclament des ballets rendant hommage à la Révolution. Cela lui coûtera sa place de prof et sa liberté durant quelques années.
Le Ballet National de Chine a d'ailleurs présenté l'un des "joyaux" de cette époque lors de sa tournée parisienne en 2009: Le détachement féminin rouge.
L'évolution de la danse aussi, sa signification selon le pays, l'école où elle est enseignée. On voit bien lors des répétitions de Ben Stevenson en Chine que les danseurs ont besoin de s'adapter au style des chorégraphies. Les danseurs chinois étant plus "atlètes" que danseurs aux yeux des américains.
Les joies et les difficultés du métier sont abordées et sonnent juste. Le plaisir de monter sur scène, la difficulté à garder sa 1ere place dans la compagnie, comme l'expérimente une des solistes de la troupe, la course aux auditions, sont montrés avec justesse, loin des stéréotypes éculés.
Le contexte historico-politique ne peut être passé sous silence. Le fossé qui sépare le Chine et les U.S.A est traité sans concession mais sans manichéisme ni sensationnalisme et ça change! Et je n'ai pas pu m'empêcher de penser à l'évolution de ces 2 pays. En effet, le film s'arrête en 1986. Il est passé beaucoup d'eau sous les ponts.
Changement aussi quant à la danse. La phrase de Ben Stevenson selon laquelle les chinois font atlètes, pas danseurs a longtemps raisonnée en moi qui suis la pemière à me plaindre que de plus en plus de danseurs font plus gymnates et peformers qu'artistes. Et ce thème des danseurs-performers fait effectivement de plus en plus souvent les choux gras des sites et forums de danse.

Au final, voilà un film qui ravira tout le monde, amoureux de la danse ou non car la danse n'est finalement qu'un thème parmis d'autres dans cette oeuvre extrêment riche qui touche à la sensibilité de chacun (mais pas de sensiblerie à 2 balles). Quelques larmes d'émotion brillaient dans le yeux de mes voisins, un jeune couple.
Le film a été salué par une salve d'applaudissement durant tout le générique de fin de la part du public. C'était la 1ere fois que je voyais applaudir dans une salle de cinéma pour une séance qui n'est pas une avant-première ni une première.

Le film est encore à l'affiche cette semaine à Barcelone. Quant à la France, la seule information que j'ai pu voir est: sortie prochainement. Pour ma part je vais surveiller sa sortie en DVD (apparement il est déjà sorti au Québec) pour enrichir ma vidéothèque et me procurer le livre.

domingo, 9 de enero de 2011

La Danse, le Ballet de l'Opéra de Paris de Frederick Wiseman

Ce documentaire va sortir vendredi prochain dans les cinémas barcelonais. Pour ma part, je l'ai vu lors de sa sortie en France il y a un peu plus d'un an déjà et c'est une excellente nouvelle de le voir programmé ici.

Je suis malgré tout un peu partagée quant à ce film. En effet, Frederick Wiseman prend le parti de ne pas intervenir c'est à dire qu'il n'y a aucune interview, pas de légende non plus. Par conséquent, nous assistons à de nombreuses scènes de répétitions, des discussions entre danseurs, chorégraphes, etc mais sans jamais savoir qui parle ni de quel ballet il s'agit. Seuls les connaisseurs de l'Opéra de Paris dans son ensemble peuvent savoir qui est qui et fait quoi.

Personnellement, étant totalement fan de la compagnie de l'ODP, cela ne m'a pas gênée. J'ai reconnu tous les danseurs et danseuses à de rares exceptions près où j'ai eu un doute sur l'identité d'une danseuse, j'ai reconnu les ballets, les chorégraphes, les répétiteurs. J'ai donc suivi avec plaisir ce documentaire d'une durée de 2h40 quand même! Je me suis sentie "privilégiée" de connaître et reconnaître tout ce que le réalisateur nous montre.
Cette manière de filmer permet également de voir le quotidien de la compagnie sans artifice, sans blabla inutile et redondant regorgeant de tous les poncifs du genre. On est dans le vrai. Tout en gardant à l'esprit que le réalisateur a choisi de filmer et montrer certaines scènes et pas d'autres, ce qui est le propre de tout documentaire d'ailleurs.
Pour ma part, je regrette l'absence de la nomination de Dorothée Gilbert. Cela peut se comprendre car il ne s'agit pas de faire un documentaire sur la hierarchie de l'Opéra, l'absence volontaire des noms et grades des intervenants en est la preuve et je respecte totalement ce parti-pris du réalisateur mais cela m'a quand même manqué étant donné qu'une nomination d'Etoile est un moment fort dans la vie d'une compagnie.
Si l'on peut voir fonctionner tous les coprs de métiers, des danseurs et danseuses aux agents d'entretiens en passant par l'atelier de couture (quelle merveille cet atelier!), peu de temps est accordé aux lumières et machinistes. C'est dommage.
Certaines discussions en revanche sont particulièrement savoureuses comme celle entre la Direction et les mécènes américains ou quelques dialogues Thesmar-Lacotte.
Et puis cette sensation d'être chez soi au sein de cette compagnie, de se ballader 2h40 durant dans cette grande Maison qu'est l'ODP, c'est fantastique.

En bref j'ai beaucoup aimé et je n'ai pas vu passer les 2h40. Le film aurait été plus long, cela ne m'aurait pas gênée, au contraire.

Ceci dit, si j'imagine le même documentaire sur une compagnie que je connaîtrais moins bien que celle de l'ODP, je pense que j'aurais trouvé le temps long. Très long même.
Ce film semble fait pour une poignée d'initiés à l'ODP. D'ailleurs de nombreuses personnes ont quitté la salle avant la fin. J'avoue que j'aurais trouvé frustrant de regarder une oeuvre sans savoir "de quoi ça parle" en quelque sorte et, ce, 2H40 durant. J'insiste sur la durée mais c'est vrai qu'il faut être réellement pris par ce qui se déroule à l'écran pour rester assis sans broncher aussi longtemps.
C'est mon unique reproche: l'élitisme, voulu ou non, qui se dégage de ce documentaire.
La danse classique souffre beaucoup du stéréotype selon lequel elle ne s'adresserait qu'à un milieu fermé, élitiste et privilégié. Le néophyte qui ira voir ce film en ressortira avec de forte chance de se dire "c'est vrai, le ballet ce n'est pas pour moi mais pour une minorité d'initiés".
Bien sûr, l'idée de faire un documentaire qui ne soit pas tous publics se défend. D'ailleurs je le répète j'ai aimé ce film. Mais c'est clair que ce n'est pas à aller voir si on aime juste un peu la Danse, au risque de ressortir avec une grande frustation et l'idée que la Danse ce n'est pas pour tout le monde. Ce qui est faux! La Danse c'est pour tout le monde. La façon de la filmer en revanche ne s'adresse peut-être pas à tout le monde.

A voir donc pour les mordu-e-s de l'ODP, de documentaire car c'est très bien fait et filmé ainsi que pour celles et ceux que ça ne dérangent pas de ne pas savoir qui et quoi se passe à l'écran et aiment savourer simplement de beaux moments de danse et de vie d'une compagnie prestigieuse.

Edit: j'ai ommis de mentionner que le documentaire présente de longs passages du Songe de Médée et particulièrement la scène où elle tue ses enfants (elle les asperge à seau d'un liquide rouge sang). C'est livré "brut de coffrage" si je puis dire et un enfant est sorti de la salle à ce moment quand j'ai vu le film. Peut-être à prendre en considération si vous amenez des touts-petits à moins qu'ils se soient endormis avant cette scène parce que même s'il s'agit de danse, je ne crois pas que ce film s'adresse à des bouts de chou. Il y a d'ailleurs beaucoup moins de tutus et de pointes que de contemporain contrairement à ce que pourrait laisser croire l'affiche.

domingo, 2 de enero de 2011

Que souhaiter pour 2011?

Du bonheur, de la joie, des rires, de la danse, du chocolat et tout ce qui vous fait plaisir!

Feliz Año nuevo a todos y todas!