miércoles, 26 de octubre de 2011

Studio danse 6

Connaissez-vous les albums BD Studio danse de Crip et Beka aux Editions Bamboo? Le 6eme tome est sortie le mois dernier. Le 6eme tome déjà! Et j'ai adoré les 5 premiers. J'avais d'ailleurs annoncé la sortie du tome 5.
J'ai donc profité de ma petite escapade à Paris pour ramener le dernier tome.

Studio Danse T06

Studio danse raconte les aventures d'Alia, Julie et Luce, élèves de l'école Studio Danse et qui rêvent de devenir...danseuses évidemment!

J'aime cette BD pour plusieurs raisons.
Déjà, les auteurs semblent bien connaître la danse. Il n'y a pas d'erreur dans les noms des pas de danse, plusieurs allusions sont faites aux grandes danseuses Etoiles et les petites anecdotes qui donnent sa saveur à chaque tome sonnent vrai! Qui n'a jamais fait de demi-pointe en cours de maths pour écrire plus haut au tableau? Qui ne s'est jamais servi des barres dans les autobus lors d'un trajet un peu long? Qui n'a jamais dormi avec ses pointes aux pieds?
Les personnages aussi sont plus vrai que nature: les passionnées comme Alia, Julie et Luce, la peste-chipie Carla, la prof de classique un peu guindée mais qui adore jouer du djembé, les pas de deux avec 1 garçon pour 10 filles, etc.
Et puis, avec humour et bonne humeur, la BD montre du doigt certains thèmes très actuels dans le monde de la danse et le monde tout court.
Ainsi, Alia, l'une des meilleures élèves de l'école, est noire. Combien y a-t-il de danseurs, de danseuses de couleur dans les grandes compagnies? Et pourquoi?
Ca fait du bien de voir une héroïne noire qui se dédie à la danse classique.
Il y a Luce avec ses problèmes de poids, toujours abordés intelligement et en dédramatisant le sujet. Il y a Bruno, le seul garçon de l'école et dont le père a réussi à moucher ses collègues de boulot pour qui danse=activité exclusivement féminine. Et il y a aussi l'idée de LA Danse, non figée, non cloisonnée. Les élèves font du classique mais aussi du moderne, du hip hop, de la danse africaine. Toutes ces danses, loin de se concurrencer, se complètent sans hierarchie.
Ajouter à cela qu'on rit à chaque page! Moi qui ne suis pourtant pas très BD à la base, je suis conquise!

domingo, 23 de octubre de 2011

La Source

Cela faisait un bon moment que je souhaitais voir ce ballet. Depuis que j'ai visionné Soir de Fête avec la merveilleuse Karin Averty et l'excellent José Martinez. Tout m'a plu tout de suite dans ce ballet. La musique, la chorégraphie et j'ai voulu en savoir plus sur cette Source, crée à l'Opéra en 1866 et disparue mais dont une partie de la partition avait inspiré ce petit chef d'oeuvre.
Jean-Guillaume Bart a réalisé mon souhait en beauté!
C'est en 1997 qu'il commence à parler de ce projet avec la direction de l'Opéra de Paris. Projet qui sera mûri et réfléchi tout au long de ces années. A l'aide de la partition "à quatre mains" de Delibes et Minkus et de l'argument de Nuitter il va recréer ce ballet oublié entouré de Clément Hervieu Leger pour la réecriture du livret. Ainsi, certaines scènes et certains personnages vont disparaître de cette nouvelle production afin d'en alléger l'histoire.
Bon, il faut bien le dire, l'argument est mince. Voire maigre.
Nourreda, accompagnée de son frère et de caucasien-ne s s'en va vers le Palais du Khan auquel elle vient d'être fiancée. En chemin, le cortège s'arrête près d'une source. Nourreda voit une fleur sur un précipice et souhaite la posséder mais aucun des hommes du cortège ne veut y aller: c'est trop dangereux (bien sûr, elle ne peut pas aller se cueillir sa fleur toute seule. A quoi serviraient les hommes sinon? ) Ironie mise à part, arrive Djemil qui cueille la fleur et tombe amoureux de Nourreda (en moins de 30 secondes). Quel sacrilège! Il est roué de coups par le frère de Nourreda et les caucasiens et abandonné près de la source.
C'est alors que surgit Naïla, l'esprit de la source. Elle tombe amoureuse de Djémil et lui remet la fleur que souhaitait Nourreda. Il s'agit d'un talisman qui exaucera ses voeux. Le voeu de Djemil est de revoir Nourreda et d'être vengé des coups qu'il a reçu. Escorté par Zaël, l'elfe de Naïla, il part en dircetion du Palais du Khan.
Chez le Khan, rien ne se passe comme prévu pour Nourreda. La favorite du Khan ne peut pas la voir en peinture et lui chipe même la fleur que les elfes de la source ont fait réaparaître. Imaginez qu'on vous fasse pareil, qu'on vous chipe une fleur et que la voleuse parade en faisant des "nananère j'ai ta fleur!" devant tout le monde! sans compter l'apparition quasi magique de Naïla dans le Palais. Sa beauté ébloui le Khan qui ne voit plus qu'elle. Nourreda peut aller se rhabiller. Littéralement. Dépitée, humiliée, Nourreda commence à comprendre qu'elle n'est qu'une transaction conclue entre son frère et le Khan tandis que Djemil, lui, est peut-être vraiment amoureux d'elle. Ils seront réunis mais leur union aura un prix: la vie de Naïla. Celle-ci se sacrifie comprenant que Djemil restera fidèle à Nourreda.

Le livret d'origine de 1866 était bien plus tarabiscoté. Pour celles et ceux qui seraient intéressé-e-s c'est sur Dansomanie.

 L'histoire qui nous ai contée aujourd'hui est donc simplifiée. Et si la trame originelle est préservée, elle n'en est pas moins contemporaine de l'aveu même du chorégraphe. Au-delà de la féerie de la chorégraphie et des costumes, cette Source se veut aussi porteuse d'un message.
"Hier déjà, et aujourd`hui plus que jamais, on massacre la nature pour des profits matériels, sans égards pour elle. De même restent actuels ces rapports de domination des hommes sur les femmes, ainsi que la question de la liberté étroite de l'individu au sein du groupe. Je voulais reprendre ces thèmes en les situant dans une histoire qui résonne dans le monde contemporain."

Que nous réserve donc cette nouvelle production? Et bien déjà une très belle chorégraphie ce qui, pour un ballet, est somme toute primordial. Je m'attendais de toute façon à une chorégraphie réussie. Jean-Guillaume Bart n'en ai pas à son coup d'essai en tant que chorégraphe. Il a déjà fait ses preuves et le merveilleux danseur qu'il a été sur scène ne pouvait que signer une nouvelle réussite. Et c'est un régal du début à la fin. Jean-Guillaume Bart a concocté variations, pas de deux, danses de groupe, pas de quatre, etc. dans le plus pur style de l'Ecole française, perpétuant ainsi ce style si typique. 
Pour Naïla et les nymphes, il a imaginé une danse fluide, légère avec des mouvements de bras ondoyants. Pour les elfes, dont Zaël qui revêt des allures de Puck du Songe d'une Nuit d'Eté, la chorégraphie est plus bondissante, dynamique.
Les danses des caucasiens sont très réussies. Danses quasi guerrières pour les hommes et danses douces pour les femmes. On sent l'influence des folklores russes et caucasiens.
J'ai noté quelques clins d'oeil à la chorégraphie de Léo Staats de Soir de Fête et quelques allusions, me semble-t-il à Gisèle, notamment l'entrée des nymphes où ces dernières arrêtent Djemil comme les wilis arrêtent Hilarion. La différence c'est qu'ici ces êtres surnaturels ne sont pas une menace, au contraire. La preuve ultime est le sacrifice final de Naïla pour le bonheur des humains Nourreda et Djemil.

Les costumes sont dignes d'un conte de fée. Les robes des nymphes, les costumes des odalisques, des caucasiens, des elfes sont sublimes et brillent de mille feux. Ils sont signés Christian Lacroix, ceci expliquant sans doute cela.

Je n'ai en revanche pas du tout aimé les décors. Des cordes, des cordes et encore des...cordes avec en plus des morceaux de tissus en velours rouge rappelant un ridau de théâtre pour le 1er acte. La scène finale est carrément sans décor. Tout est noir. J'ai fini par trouver ça glauque.
Je conçois et comprends la volonté de créer une ambiance feutrée, en semi obscurité, c'est un style qui se défend mais de mon point de vue cela aurait pu être fait de manière moins déprimante. Je n'ai pas réussi à m'y faire. Dommage.

Et comme un ballet n'est rien sans ses interprètes, venons-en aux protagonistes de cette Première.

La star incontestée fût Mathias Heymann alias Zaël. Il est tout simplement époustouflant. Impossible de détacher ses yeux de lui. Il a d'ailleurs été chaleureusement applaudi.
Isabelle Ciaravola est convaincante dans le rôle de Nourreda. On voit vraiment l'évolution du personnage qui de passive et résignée à son destin va prendre sur elle de choisir d'aimer qui elle veut, quitte à rompre avec les traditions de son "clan".
Naïla ce soir était Ludmila Pagliero. Elle est très bien, je ne peux pas dire le contraire mais il me semble qu'il lui manque un peu de piquant et de légèreté pour le rôle. Naïla est une nymphe légère et un peu enfantine. Il manquait clairement quelque chose.
Djemil, Karl Paquette, n'a pas démérité mais ne m'a pas paru être dans sa meilleure forme.
Vincent Chaillet campe un Mozdock, frère de Nourreda, possessif et jaloux à souhait.

Le corps de ballet nous a montré un beau travail. Les ensembles des filles sont un peu meilleurs que ceux des garçons, plus peaufinés. La danse des odalisques notamment était très bien réglée. Toutes seraient à citer.

J'adorerais voir une autre distribution pour me rendre compte des différentes interprétation. En attendant, la Source est un très beau ballet que j'irai revoir avec grand plaisir.
La preuve est faite que le classique est et sera  toujours vivant. Merci à Jean-Guillaume Bart et ses collaborateurs de faire revivre ce Répertoire oublié.

La Source sera diffusée en direct du palais Garnier à Paris au cines Girona de Barcelone le vendredi 4 novembre.
Elle est à l'affiche de l'Opéra de Paris jusqu'au 12 novembre. Si vous avez le courage d'affronter le système de réservation des places de l'ODP..

Rencontre avec Alicia Alonso

Alicia Alonso, Anette Delgado, Dani Hernandez ont répondu pendant 45 minutes au question du public après une prestation du lac particulièrement réussie au Théàtre Tivoli de Barcelone.J'ai été très étonnée et déçue de voir que la plupart des spectateurs et spectatrices avaient quitté la salle à la fin du spectacle. Ce n'est quand même pas tous les jours que nous avons l'occasion de voir une telle légende de la Danse.
Qu'à cela ne tienne, pour ma part j'ai bu ses paroles.

Premières questions de la présentatrice puis le public a pris le relai. Parmi les intervenants, beaucoup n'ont pas posé de question mais on remercié Alicia Alonso pour sa carrière, pour ce qu'elle a fait pour le ballet et la culture cubaine. Il y avait de nombreux cubain-e-s dans la salle. Beaucoup d'émotion car on sentait bien que ces remerciements n'étaient pas feints mais reflétaient un respect véritable envers cette très grande Dame de la Danse. Comme cette intervenante qui se remémorait Alicia lors de sa tournée au Liceu et qui est aujourd'hui professeure de danse et essaie de transmettre à ses élèves l'Amour de la danse en suivant l'exemple d'Alicia Alonso. Comme cette jeune cubaine qui nous disait son émotion de voir danser la compagnie mais aussi d'avoir eu le privilège d'être assise à coté d'Alicia Alonso et d'avoir la sensation de vivre un moment exceptionnel.

Alicia Alonso s'est prêtée à l'exercice des questions-réponses et témoignages de bon coeur, remerciant à son tour celles et ceux qui la remerciaient et développant ses réponses, remémorant son parcours.

Je vais tâcher de traduire les dialogues dans la salle ce soir là mais honnêtement, j'étais tellement subjuguée et émue que j'en étais toute retournée.
Je ne suis pas star-system. Si je suis fan, si j'aime un ou une artiste je ne suis pas adulatrice mais avec Alicia Alonso c'est différent. Je l'ai toujours considérée comme une Légende vivante et rien que de la voir m'a donné la chair de poule et j'étais émerveillée comme une petite fille.

La 1ere question est posée:

Q: Pourquoi le classique? Pourquoi faire revivre  le Repertoire?

Alicia Alonso: (la question semble ne pas avoir lieu d'être tant la réponse fuse avec évidence) parce que le classique c'est l'Histoire. C'est la base.

Q: Vous avez été la 1re danseuse dansant dans une compagnie américaine à être invitée à danser au Bolchoï. Qu'en retenez-vous?

Alicia Alonso: C'est vrai. le Bolchoï avait décidé d'inviter une danseuse fraçaise, une danseuse britannique et une danseuse américaine. La danseuse américaine, c'est moi qu'ils ont invité. C'était tellement bien.

Q: Combien d'élèves sont passés par l'Ecole du ballet de Cuba?

Alicia Alonso: (rires) Il y en a tellement! (ndl: c'est clair que s'il faut faire le compte, on n'est pas couché!)


Q: ma fille de 6 ans fait de la danse et elle aimerait que vous lui enseigniez la danse. Je sais que ce n'est pas possible alors quel conseil pouvez-vous lui donner?

Alicia Alonso: Si un enfant veux danser, si ça lui plaît, qu'il le fasse.
On sent tout l'Amour avec un grand A qu'Alicia Alonso a pour la Danse dans ses réponses et tout particulièrement celle-ci. C'est palpable et c'est impressionnant.
La voir ainsi évoquer son parcours, raconter la Danse avec autant de passion et de dévouement m'a profondémment touchée.

Et puis une question pour la nouvelle génération dont la réponse est une bouffée d'oxygène: Par ces temps de crise, comment voyez-vous l'avenir de la danse à Cuba?


Anette Delgado nous annonce que le ballet sera toujours vivant à Cuba. Quoi qu'il arrive, les cubains sortent, vont au spectacle et cela ne cessera jamais.

La joie de danser de ces danseurs et danseuses est incroyables, unique et surtout palpable. Je crois que leur motivation et leur envie de partager leur Art avec le public pourrait me rendre sympathique la chorégraphie la plus banale et sans intérêt.

lunes, 3 de octubre de 2011

Le Lac du Ballet de Cuba bis

Lors de mon 2eme Lac par le ballet de Cuba au Teatro Tivoli de Barcelone Odette/Odile était Anette Delgado et Sigfried était Dani Hernandez.
Anette a définitivement le ligne du cygne. Elle est magnifique en Odette, lyrique à souhait avec de très beaux bras et son Odile est parfaite, maléfique juste ce qu'il faut.
Dani Hernandez est un très beau Prince à la technique excellente et au jeu non moins excellent.
Les 2 pas de deux sont divins.Le Cygne Noir a, comme à l'accoutumée, remporté tout les suffrages du public. Il faut dire tout y est. La fougue "à la cubaine", le jeu tout en subtilité et maléfice d'Anette, l'ardeur du Prince qui ne sait pas encore ce qui l'attend. Du grand spectacle!

Le pas de trois du 1er acte est toujours aussi beau. José Losada confirme le coup de coeur que j'ai eu pour lui lors de la Première. J'aurai adoré le voir en Prince.

Le bouffon, Osiel Gounod est excellent.


Toute la compagnie fait plaisir à voir tant elle se donne à fond. Il y a une énergie unique qui se dégage chez ces danseurs et danseuses, une énergie propre à cette compagnie. Ce n'est pas que d'autres compagnies ne soient pas excellentes avec des membres investis et communicatifs mais c'est que cette énergie, cette "vie" sur scène est différente chez la compagnie cubaine.


Un mot sur les spectateurs tout de même et en l'occurrenc ici des spectatrices:
Je "salue " la jeune fille qui n'a pas arrêté de taper le rythme sur l'accoudoir du fauteuil et qui chantait (mal) sur la bande son :-(
Je "salue" également ma voisine dont le PORTABLE A SONNE  2 FOIS et ça n'a pas eu l'air de la contrarier outre mesure. Merci, vraiment,Madame  pour votre respect envers les spectateurs/spectatrices et surtout envers les artistes sur scène :-(
Et puis il faudrait interdire les éventails en bois. Il fait chaud ok. La clim n'est pas à la hauteur, d'accord. Mais il y a moyen de s'éventer sans jouer des castagnettes .-( les éventails en tissu ça existe et c'est SILENCIEUX!

Après la représentation, Alicia Alonso accompagnée d'Anette Delgado et de Dani Hernandez ont répondu aux questions et aux hommages du public.
Je voulais en faire un compte-rendu sur ce billet mais je me rends compte que j'étais tellement subjuguée par Alicia Alonso, qui est pour moi LA légende vivante de la Danse, que je ne sais pas par quel bout commencer ni comment retranscrire cet échange.
Je me replonge donc dans les souvenirs de cette soirée exceptionnelle et je reviens.