domingo, 27 de noviembre de 2011

Ulyana Lopatkina, l'inconnue du Liceu

La 2eme représentation du Marinsky avait tout pour faire rêver. Et le rêve a bien eu lieu pour moi. Mais pas pour tout le monde.
Ce mercredi 23 novembre Medora était interprétée par Ulyana Lopatkina, Conrad par Andrei Yermakov, Gulnare par Maria Shirinkina, Ali par Filipp Stepin et Lankedem par Maxin Zyuzin.

Je ne reviens pas sur l'histoire ni sur la production de Marinsky, pour cela je vous renvoie à mon billet précédent.

Ulyana Lopatkina. La Lopatkina ici, à Barcelone, au Gran Teatre del Liceu. Le rendez-vous était de taille. Qui, parmis le public de ballet ne connaît pas Lopatkina? Les habitué-e-s du Liceu. On ne peut guère leur en vouloir dans la mesure où ils et elles n'ont pas l'air de connaître le Marinsky non plus. Attention, je ne blâme pas les néophytes qui ne connaissent pas tel ou telle Etoile de renommée mondiale. On a le droit d'être néophyte, de ne pas connaître. Ce que je ne supporte pas c'est un public qui ne s'intéresse pas à ce qui se passe sur scène et qui manque de respect au reste du public et aux artistes sur scène.
J'avais trouvé le public très froid lors de la Première et cela s'est amèrement confirmé.
Le public ne daigne pas applaudir une variation d'un-e soliste ou Etoile du Marinsky. En revanche, il répond au téléphone dans la salle pendant le spectacle, discute à voix très haute de son prochain week-end, triture son papier de bonbon dans tout les sens afin de mieux le faire crisser. Voir ou être vu. Moi je viens pour voir la compagnie. Pas pour être vue. Je croyais qu'on n'était plus au temps de Balzac.
Je vais m'arrêter là car je risque fort de devnir désagréable tant je suis révulsée.

La représentation a été sublime de bout en bout. Les 3 odalisques, Svetlana Ivanova, Iana Selina et Anastassia Nikitina, les mêmes pour toutes les représentations sont toujours exquises même si une légère glissade est venue déstabiliser l'une d'elle.
Le Pacha, toujours Vladimir Ponomarev, campe encore un idiot parfait.
La danse de caractère des pirates au 2eme acte est toujours très réussie.

Maxin Zyuzin est pas mal du tout en Lankedem. Il a bon jeu d'acteur et une technique à faire plus d'un jaloux.
Maria Shirinkina est une Gulnare douce, un peu princesse. J'ai beaucoup aimé sa variation du jardin enchanté.
La danse de Filipp Stepin, Ali, est puissante mais un peu saccadée. Cela durcit sa variation qui du coup manque de fluidité.
Andrei Yermakov, Conrad, est magnifique. Belle prestance, technique excellente, un physique de Prince charmant. On comprend que Medora soit sous le charme.
Quant à Medora justement, Ulyana Lopatkina, elle semble irréelle tant elle est parfaite. Un physique de rêve, une technique sans faille, une présence, une aura naturelle: cela devrait être interdit d'être aussi parfaite.
Sa Medora est moins soumise et craintive que celle de Tereshkina. Elle est digne et combattive face à Lankedem et au Pacha. Je n'avais pas remarqué, lors de la Première, que Medora taillade le bras de Lankedem avec un pignard au 2nd acte, lorsque Conrad est endormi. Ce soir je l'ai pourtant bien vu.
Toutes ses variations sont sublimissimes et ses fouettés sont parmis les plus beaux qu'il m'ait été permis de voir. Pas de 100 mètres brasse à l'horizon mais des tours d'une beauté incroyable et sur place. Il y en a tellement qui voyagent durant leur fouettés. Lopatkina, elle, ne bouge pas d'un orteil.

Le corps de ballet est à couper le souffle. Ma première impression se confirme: le Ballet du Marinsky est une Etoile brillante parmis les meilleures compagnies actuelles.

Et encore une fois, comme lors de la première, les danseurs et danseuses ont failli recevoir le rideau sur leur tête. Le rideau s'est refermé avant la fin des 1ers saluts et les gens se sont levés et sont partis. Sans applaudir.
J'ai vu des spectacles de plus ou moins bonne qualité dans des dizaines de salle de spectacle. Des plus prestigieuses aux plus simples. Je n'avais JAMAIS vu ça.

sábado, 26 de noviembre de 2011

Le ballet du Marinsky au Liceu

Le Ballet du Marinsky de Saint Petersbourg est actuellement en tournée a Barcelone et se produit au célèbre Gran Teatre del Liceu.
La compagnie a emmené dans ses bagages sa production du Corsaire.
J'étais un peu déçue, le Corsaire n'étant pas mon ballet préfèré. Mais le Marinsky ne nous fait pas tous les jours l'honneur de sa visite et comme il est un peu compliqué de faire un aller-retour à Saint Petersbourg , je n'ai pas voulu faire la fine bouche et j'ai réservé 3 soirées.
La Première a eu lieu lundi soir avec Viktoria Tereshkina en Medora, Danila Korstuntsev en Conrad, Vladimir Shklyarov en Ali, Anastassia Kolegova en Gulnare et Aleksei Timofeev en Lankedem.

Avant de passer au compte rendu de la soirée, je souhaite parler un peu de ce ballet.
Le Corsaire a été crée en 1856 à l'Opéra de Paris sur une musique d'Adolphe Adam et une chorégraphie de Joseph Mazilier. Marius Petipa en a fait une adaptation pour le Ballet Impérial de Saint Petersbourg 2 ans plus tard. La version que nous verrons ce soir est une adaptation de la version de Petipa par Piotr Gusev, donnée pour la 1ere fois dans sa version définitive au Théâtre Kirov à l'époque (Marinsky donc) en 1987. Le livret original a été simplifié. Que nous réserve cette nouvelle mouture?
L'histoire est basée sur un poème de Lord Byron. Je n'ai jamais lu ce fameux poème de Byron. Chez les Byron, je retiens surtout la fille, Ada, sans laquelle je n'écrirais pas ce billet et vous ne me liriez pas puisque c'est elle qui a crée le language informatique. Je ne m'avancerai donc pas sur le poème qui a inspiré l'histoire du ballet mais je me pose quelques questions. S'inspirer c'est une chose. C'est bien. Encore faut-il avoir un peu de cohérence. Pour celles et ceux qui ont suivi l'actualité et on commenté sur la légèreté et les incohérences du livret de la Source, et bien ce n'est rien à coté du Corsaire. Je sais bien qu'à cette époque, l'exotisme était le point principal d'un ballet mais à ce stade, cela me laisse un peu perplexe. Sans parler de la misogynie de l'oeuvre. L'histoire du Corsaire n'est guère plus qu'une histoire avec des femmes que les hommes vendent, achètent, enlèvent, rachètent. Et plus cruche que Medora = pas possible. En gros, tout pour me faire fuir. Mais comme rien ne tient la route dans cette histoire et tout est bien qui fini bien: les amoureux sont réunis et les méchants roulés dans la farine et que tout est pretexte à danser variations, pas de deux, pas de trois, pas de tout ce que vous voulez, j'ai oublié l'histoire pour me plonger dans la danse.

Donc en bref, l'histoire est la suivante:
Prologue: Conrad avec Ali et ses comparses corsaires s'échouent sur une plage d'une île grecque.

1er acte:
Medora, belle jeune fille grecque (chacune son truc, il y en a qui qui crée l'informatique et d'autre qui sont belles et c'est tout) se promène avec ses amies et trouve Conrad et son équipage évanouis sur la plage.
Conrad voit Medora et tombe raide amoureux d'elle au premier regard. Mais la patrouille turque guette et fait Medora et ses amies prisonnières pour le bonheur de Lankedem, marchand d'esclaves.
Tout ce joli monde se retrouve sur la place du marché avec le Pacha du coin venu renouveler son cheptel harem. Il achète Gulnare et Medora. Mais au moment d'embarquer cette dernière, un mystérieux acheteur fait monter les enchères. Il s'agit de Conrad (il a gagné au loto depuis son naufrage pour avoir une bourse aussi gonflée?) et voilà Medora, ses amies et Conrad qui échappent au Pacha pour les unes et à la garde turque pour l'autre tout en embarquant au passage l'argent de Lankedem.

2eme acte:
Rendez-vous sur une île grecque pour fèter l'arrivée de Conrad, Medora et leur équipe de joyeux corsaires. Ils arrivent en bateau. Mais quel bateau? Ils n'avaient pas fait naufrage? Ils ont eu le temps d'acheter un nouveau bateau avec toute l'armée turque à leur trousse? Ils ont fait escale aussi. Medora a fait du shopping fringue, elle a changé de tenue 3 fois. Lankedem est aussi de la partie mais en tant que prisonnier. Conrad, Medora et Ali nous offre le fameux pas de 3.
Après avoir bien dansé, les amies de Medora demandent à être ramenées chez elles mais les corsaires, à part Conrad, ne veulent pas les laisser partir. S'ensuit un conflit avec Conrad et Lankedem, témoin de la scène, va en tirer profit. Il se fait libérer par les hommes de Conrad et empoisonne un bouquet avec une potion soporifique qu'il offre a Medora. Bien sûr Medora accepte avec un grand sourire et en remerciant le bouquet offert par l'homme qui l'a enlevée et vendue. Bien sûr.
Elle offre le bouquet à Conrad. Celui-ci le respire comme s'il voulait se shooter dedans et tombe raide endormi. Lankedem en profite pour re-enlever Medora et l'amener chez le Pacha.

3eme acte: Medora retrouve Gulnare, la star du harem qui n'a qu'à bien se tenir: Medora va lui chiper sa place de favorite illico. Mais Gulnare n'est pas jalouse et les voilà meilleures amies du monde à danser ensemble dans un merveilleux jardin enchanté et rose bonbon.
Des pélerins arrivent chez le Pacha. Il s'agit en réalité de Conrad et ses copains venus chercher Medora. Le pacha se fait avoir comme...comme...je ne sais pas. Il n'y a pas de mot. Il faut le voir pour le croire tellement c'est stupide. Lankedem et le Pacha sont bien attrapés!

Epilogue: Conrad, Ali, Medora et Gulnare navigue sur les flots pour de nouvelles aventures. Aucune information ne nous ai données quant a l'origine du bateau qui les transporte (je vous rappelle que leur bateau s'est fracassé sur les rochers lors du prologue et qu'ils ont tout perdu).

Bon voyage! Et bon vent!

Revenons à la soirée de lundi et considérons la chose d'un point de vue balletesque.

Dès le prologue, on voit que le Marinsky n'a pas lésiné sur les moyens et on s'apprête à en avoir plein les yeux. Les effets spéciaux du prologue sont très bien faits. On croit vraiment voir la pluie tomber et le bateau commencer à sombrer. Les décors sont magnifiques, très convaincants. On imagine bien cette plage où Conrad vient s'échouer. Les costumes ausi sont sublimes. Tout est un plaisir des yeux. Mis à part un peu la scène du Jardin Enchanté, un peu trop rose bonbon à mon goût.
On en a vraiment plein la vue. Mais cette richesse des décors et costumes ne vient pas masquer une quelconque défaillance technique ou artistique. Les danseurs et danseuses, Etoiles, solistes ou corps de ballet sont tous et toutes d'un excellent niveau.
Dès le lever du rideau du 1er acte, on voit que la compagnie est au top de sa forme. Tout est géré au millimètre près, maîtrisé.
Le corps de ballet est excellent. Les ensembles sont parfaits, la technique maîtrisée, le style raffiné. Le vrai cachet Marinsky comme on l'attend.
Le pas de 3 des Odalisques est un pur moment de bonheur. Svetlana Ivanova, Iana Selina et Anastassia Nikitina sont sublimes.  Les danses de caractère, notamment au 2eme acte, sont extrêmenent bien réglées et interprétées. Les danseurs et danseuses nous projettent leur puissance, leur chaleur, leur énergie, leur force.
Le pas de deux d'Anastassia Kolegova (Gulnare) et Aleksei Timofeev (Lankedem) au 1er acte est grandiose. Anastassia a des jambes et des bras magnifiques. Sa variation est un petit bijou.
Aleksei n'est pas en reste et nous offre une prestation de 1er choix. Il a de très beaux sauts, beaucoup de force et d'énergie. Et il arrive à rendre son rôle crédible (lisez plus haut, c'était pourtant pas gagné).
La Pacha, Vladimir Ponomarev, est un excellent acteur. Son rôle me fait un peu penser à celui de Gamache dans Don Quichotte. Ce n'est pas si facile de jouer l'idiot.
Quant au trio Tersehkina-Korstuntsev-Shklyarov il fonctionne à merveille. Cela se voit et se sent tout au long du ballet et prend toute sa mesure lors du pas de 3.
Vladimir Shklyarov est impressionnant de technique. Il est presque aussi spectaculaire qu'Aaron Robinson (maintenant ma référence absolue en matière de variation du Corsaire). Il a une qualité de saut incroyable et ses tours, qu'ils soient en l'air, à la seconde, à tout ce que vous voulez, sont toujours parfaits.
Danila Korstuntsev est un Conrad sûr de lui, très amoureux de sa chère Medora et théâtral dans son jeu d'acteur.
Quant à Viktoria Tereshkina, elle est une vraie Medora. Techniquement impecable, elle est une Medora douce et soumise. En Même temps, vu le livret, on l'imagine mal se mettre à nous faire une démonstration de kung-fu dont Lankedem et ses comparses esclavagistes en feraient les frais.
Elle est suberbe dans chacune de ses variations et j'aime beaucoup ses fouettés, très "classe" pas "bourrin" comme je trouve que sont la plupart des fouettés des danseuses russes. J'ai toujours l'impression qu'elles ne dansent pas mais tentent de remporter le 200m brasse aux JO. Viktoria Tereshkina échappe heureusement à cette règle.

Le ballet dans son ensemble est spectaculaire pour tout balletomanes qui se respecte. Il y a de nombreuses variations, laissant la chance aux danseurs et danseuses d'avoir un "petit" rôle. Tout est bien proportionné entre le rôle du corps de ballet, des solistes, des Etoiles. Il n'y a pas de temps mort. Il y a quelques scènes de pantomime mais pas trop longues, le Corsaire se raconte en dansant et on ne s'ennuit pas une seconde, une variation, un pas de deux chassant l'autre. Mais pour honnorer ce ballet techniquement difficile, il faut une compagnie de premier choix.
Ce soir de Première, le Ballet du Marinski a brillé de mille feux, faisant de lui, à mon sens l'une des 2 ou 3 meilleures, voire la meilleure compagnie du monde.

Par contre les saluts ont été un peu chaotiques. ca commence avec les musiciens et musiciennes de l'orchestre du Marinsky. Lorsque leur chef, Aleksei Repnikov, est venu saluer sur scène et leur a rendu hommage, on a vu que la fosse était déjà à moitié vide et que la moitié restante était bien pressée de partir. Je n'aime pas ça. C'est peut-être saoûlant d'accompagner un ballet mais ça n'est pas une raison suffisante pour avoir ce genre de comportement à mon sens.
Ensuite, les danseurs ont commencé à s'avancer pour venir resaluer et le rideau s'est fermé sur eux et sur elles. J'ai cru un instant qu'ils allaient le recevoir sur la tête. Heuresement, on a finalement pu les appaludir comme il se devait. Même si je pensais que les applaudissements et les bravos seraient plus soutenus vu le niveau de ce que nous avions vu.

viernes, 18 de noviembre de 2011

Nouveau triomphe du Corella Ballet au théâtre Tivoli de Barcelone

En ce mercredi soir, me voilà une fois de plus au théâtre Tivoli de Barcelone, théàtre que je ne présente plus, pour assister au nouveau programme du Corella Ballet.

La soirée commence par Polyphonia de Christopher Wheeldon sur une musique de Ligeti. Il s'agissait d'une Première en Espagne.
Polyphonia, bien connu des habitué-e-s du concours de Lausanne, du moins pour sa variation, est un ballet magnifique, sérieux et léger à la fois alternant figures géométriques, parties lyriques et passages enlevés. Je crois bien qu'il s'agit de mon ballet préféré de Wheeldon avec For 4.
Grâce à ses interprètes, le public a pu goûter et apprécier la saveur de cette pièce.
Les danseurs et danseuses sont visiblement a l'aise dans cette chorégraphie pourtant difficile. Ils et elles ont totalement intégré le style.
Leire Cabrera et Toby Mallit forme un couple bien assorti et qui se joue des difficultés. Le ton est donné.
Ana Calderón est juste parfaite. Tout comme Maria Jose Sales et Cristina Casa. Elles ont toutes de très belles pointes vives, précises et acérées, ce qui sied aux exigences de la chorégraphie.
Les garçons, Tobby Mallit, Francisco Estévez, Russel Ducker et Carlos Taravillo,  sont tous impressionnants. Ils sont tous dans le corps de ballet mais leur niveau correspond plus à un niveau de soliste. Il faut dire que, malgré la présence de "grade", les rôles de solistes ne sont pas réservé exclusivement aux "principales" ou solistes.
Le succès est au rendez-vous. Le public est conquis par ce début de programme. Moi aussi.

En 2eme partie, 4 pas de deux du Répertoire s'enchaînent sous nos yeux émerveillés.
Gisèle pour commencer. le pas de deux du 2eme acte dansé par Carmen Corella et Dayron Vera. Je n'imaginais pas Carmen en Gisèle. Elle défend pourtant bien le rôle malgré une danse un peu trop terrienne à mon goût.
Dayron Vera est convaincant en Albrecht. L'émotion passe malgré le fait que ce soit "à froid". Très réussi.

Suivait le pas de deux de Coppélia par Kazuko Omori et Kirill Radev. Kirill est un très beau Frantz au sourire enjôleur et techniquement il n'y a rien à redire. Sa variation et sa coda sont un plaisir des yeux. Belle batterie, jolis tours, bonne élévation. Que demander de plus?
Kazuko a une solide technique qui lui permet de se jouer de toutes les difficultés. Dommage que son sourire soit un peu figé.Quant à sa robe, elle ne la flattait pas du tout. Mais vraiment pas du tout.

Incontournable dans tout programme de pas de deux qui se respecte: Esmeralda. Ce soir se sont Natalia Tapia et Yevgen Uzlenkov qui s'y collent. Je n'aime pas les fouettés de Natalia et ses triples voire quadruples pirouettes ne sont pas toujours de bon aloi mais le reste est joliement mené de main de main de maître.
Yevgen Uzlenkov est époustouflant. Il dévore la scène et brûle les planches. Magnifique.

Et pour le bouquet final, Momoko Hirata et Aaron Robinson nous interprètent le pas de deux du Corsaire.
Momoko est spectaculaire dans ce pas de deux: technique sans faille, lyrique dans l'adage, vive et piquante dans sa variation, grandiose pour la coda. Ses fouettés sont superbes.
Aaron Robinson est soliste de la compagnie. Heu, c'est une blague??????? Pour info, la hierarchie du Corella Ballet débute par le statut de "corps de ballet", puis "soliste", puis "1ers solistes" et enfin "principal". Aaron est une Etoile en puissance. Il laisse sans voix. Son Corsaire ce soir restera dans les annales de la Danse. J'ai cru que je n'allais pas m'en remettre. La salle toute entière non plus apparament. Je crois que le fan club s'agrandit.

La dernière partie présentait Suspended in time, une oeuvre signée Angel Corella, Russel Ducker et Kirill Radev sur des musiques d'Eletric Light Orchestra.
L'idée de chorégraphier à 3 est intéressante. D'autant plus lorsqu'il s'agit de laisser créer les danseurs de la compagnie. Et c'est plus que réussi!
C'est Angel qui ouvre le bal dans un magnifique solo, The Fall. T-shirt et jeans pour les garçons, robes unies pastel pour les filles, décor lumineux. C'est simple mais c'est esthétique. Ce qui n'est pas simple (dans le sens de pas facile) en revanche, c'est la chorégraphie. Angel et ses danseurs y démontrent leur virtuosité. Tout paraît si facile, si naturel. Comme s'il s'agissait d'un jeu.
Difficile de dire quels morceaux j'ai préféré. J'ai particulièrement aimé The Fall, Xandú, Rain is falling et I'm Alive. En fait j'ai tout aimé.
Dans Xandú, Natalia Tapia, Momoko Hirata; Ana Calderón, Kirill Radev, Aaron Robinson et Francisco Estévez nous entrainent dans un tourbillon de danse ébouriffant.
Rain is falling est un pas de deux absolummnet sublime dansé ce soir par Cristina Casa et Yevgen Uzlenkov. J'ai été totalement transportée.
Voilà un ballet qui respire la joie de vivre et de danser et qui met le classique à l'honneur...en jeans.
Une bouffée d'oxygène comme on aimerait en voir plus souvent.

Le public a réservé une ovation debout à la compagnie.
Le Corella Ballet est au Tivoli jusqu'au 27 novembre.

martes, 15 de noviembre de 2011

Le Corella Ballet à Terrassa

Comme je l'avais annoncé précédement, le Corella Ballet s'est produit ce week-end au Centre Cuturel Unnim de Terrassa. Cette ville proche de Barcelone a le grand avantage de posséder un beau centre culturel où, pour un prix correct, on peut assister à une excellente saison de ballets (et d'autres formes d'arts) dans une salle qui s'y prête. On y voit depuis toutes les places sans être gêné par ses voisins de devant. Et qu'est-ce que ça fait du bien de voir toute la scène!

Le programme de ce week-end comprenait 4 pièces de styles différents:  Suite de Raymonda, For 4, Solea et DGV. Ce même programme avait été donné l'an dernier, j'avais livré mes impressions ICI et encore LA.
J'étais ravie d'aller revoir le spectacle et j'avais raison d'être ravie d'avance.

Une heure avant la représentation, la salle a rendez-vous avec Matthew Bledsoe et Angel Corella en personne pour nous présenter la compagnie.
Retour sur les débuts fulgurants d'Angel au concours de danse de Paris en 1994 d'où a suivi son engagement à l'American Ballet Theater.
Retour sur un triste constat: l'Espagne regorge de bons danseurs faisant carrière dans les compagnies les plus prestigieuses et pourtant il n'y avait aucune compagnie de Répertoire en Espagne. Je dis bien "avait" car aujourd'hui, le Corella Ballet est la seule compagnie de Répertoire en Espagne.
Pour ce faire, Angel Corella a créer sa Fondation, organisé des auditions anonymes et a enfin pu fonder sa compagnie.
Angel le répète: si la compagnie reste ouverte à différents styles, elle est avant tout une compagnie de Répertoire dont le but est de conserver et présenter les grands Ballets classiques. 
Pour l'anecdote, les auditions se sont faites de façon anonyme donc. Ni le nom ni la nationalité des candidat-e-s n'étaient divulgués au jury. Résultats: 60% des candidat-e-s retenu-e-s se sont avérés être des espagnol-e-s obligé-e-s de s'expatrier pour faire carrière. Comme quoi l'Espagne est riche d'une culture du Ballet et possède maintes écoles et conservatoires où sont dispensées des cours de qualité.

Credit photo Obra Social d' Unnim Caixa
Le rideau s'ouvre sur Suite de Raymonda, chorégraphie de Petipas et Gorsky.
Carmen Corella et Dayron Vera forment le couple Raymonda/Jean de Brienne. Carmen a indéniablement le style et l'allure du rôle. Dayron Vera excelle dans la variation. Il possède un beau physique de Prince et un charisme à toute épreuve.
Les amies étaient ce soir là les ravissantes Kazuko Omori, Ana Calderón, Cristina Casa et Maria José Sales. Toutes sont excellentes.
Le pas de 4 des garçons, dansé par Kirill Radev, Ion Agirretxe, Russel Ducker et Francisco Estévez manquait un peu de coordination par moment mais le talent est là.

Un entracte plus tard, la 2eme partie du programme débute avec For 4, petit chef d'oeuvre de Christopher Wheeldon sur La Jeune Fille et la Mort de Schubert. Plus je vois ce ballet et plus je l'aime et l'apprécie. Voilà une pièce virtuose, à "performers" même pourait-on dire mais qui garde une dimension artistique et émotionnelle immense. J'ai toujours des frissons lorsque, dans l'ombre, la silhouettes des danseurs commence à dessiner la chorégraphie. Musique et chorégraphie se fondent l'une dans l'autre. Un quatuor à cordes pour un quatuor de danse, les "Rois de la Danse" formé alors d'Ethan Stiefel, Johan Kobborg, Nokolai Tsiskaridze et Angel Corella.
La pièce met en valeur chaque danseur tant sur le plan technique qu'artistique.
Yevgen Uzlenko, Kirill Radev, Aaron Robinson et Jonatan Díaz me laissent sans voix tant leur interprétation est à couper le souffle. On tient là un quatuor de danseurs d'exception. Et mon coup de coeur pour Aaron se confirme encore une fois. Il a tout pour lui: la technique, le charisme, un physique de rêve et ce petit truc en plus qui fait qu'on ne voit que lui sur scène.
Le public ne s'y est pas trompé et a réservé une véritable ovation à ce quatuor virtuose.

Credit photo: Obra Social d'Unnim Caixa
Suivait Solea, petit bijou de Maria Pagès pour Angel et Carmen Corella sur une musique de Rúben Leganiegos. La complicité entre le frère et la soeur est à l'honneur dans ce pas de deux aux accents flamencos. La danse est belle, émouvante et virtuose. Angel nous régale encore et toujours de manèges et tours à la seconde parfaits.

La dernière partie  nous présentait DGV: Danse à Grande Vitesse de Christopher Wheeldon sur la musique spécialement composée par Michael Nyman pour le lancement de la ligne TGV Lille-Paris. Inspiration originale et bien menée. Les danseurs s'investissent à fond et font preuve d'une maitrise absolue. Les 4 couples qui se succèdent sont en parfaites osmose. Maria Jose Sales et Dayron Vera en 1er couple confirment une fois de plus qu'ils sont une valeur sûre de la compagnie avec leur ligne impeccable et leur technique sans faille. Natalia Tapia forme avec Aaron Robinson un 3eme couple unique. Encore une fois Aaron est tout simplement merveilleux (oui je suis fan, c'est officiel).   On remarque également la belle énergie du 2eme couple formé d'Ana Calderón et Russel Ducker et du 4eme couple dansé par Momoko Hirata et Yevgen Uzlenkov.
Le corps de ballet est impressionnant: ensemble, énergie, technique, il y a une dynamique qui happe le public.
Le tout est captivant, limite hypnotisant. Dommage que la pièce soit un peu trop longue à mon sens, elle finit par perdre en intensité. Et ce n'est pas la faute des danseurs. Tous et toutes sont excellents et se sont vraiment approprié cette oeuvre. On voit qu'un peaufinage a eu lieu depuis les représentations de la saison dernière.

Credit photo: Obra Social d'Unnim Caixa

La troupe nous a prouvé une fois de plus qu'il faut compter avec elle dans la cour des grandes compagnies. Tout ça grâce à la ténacité d'Angel Corella et ses collaborateurs et au talent ds danseurs et danseuses. le corps de ballet est solide et c'est primordial pour une compagnie de Répertoire digne de ce nom. Et on compte quelques diamands parmis les danseurs.

La compagnie se produira dès demain au Teatro Tivoli de Barcelone avec un programme de pas de deux (Gisèle, le Corsaire, ...) ainsi que Polyphonia de Wheeldon. Ce sera une première en Espagne.

Quant au Centre Culturel Unnim de Terassa, il accueillera le Ballet du Théâtre Bolshoï de Bielorussie le 27 novembre. A l'affiche: la Sylphide version Bournonville. Autrement dit une soirée à ne surtout pas rater.


lunes, 14 de noviembre de 2011

Concours de promotion du Ballet de l'Opéra de Paris

Comme chaque année, le concours de promotion interne de l'ODP aura eu son lot de débat et de polémique.
Je n'ai pas assisté au concours donc je transmet les résultats ici à titre informatif.
Il n'empêche que je connais certains et certaines des candidat-e-s et que je m'étonne de voir stagner certains talents comme Eléonore Guérineau par exemple. Et non, cette année non plus pas de nomination pour elle malgré le fait que tout le monde soit d'accord quant à son potentiel.
C'est parfois à se demander si l'ODP ne se saborde pas lui-même.

Les résultats:

Chez les femmes, classe des quadrilles:

1. Marine Ganio promue choryphée
2. Juliette Hilaire promue choryphée
3. Lydie Vareilhes promue choryphée
4. Letizia Galloni promue choryphée

5. Jennifer Visocchi
6. Léonore Baulac

classe des choryphées:

1. Silvia Saint-Martin promue sujet
2. Lucie Clément promue sujet

3. Caroline Robert
promue sujet 4. Eléonore Guérineau
5. Charlotte Ranson
6. Aubane Philbert

classe des sujets:

1. Alice Renavand promue 1ere danseuse 2. Amandine Albisson
3. Héloïse Bourdon
4. Aurélia Bellet
5. Charline Giezendanner
6. Laura Hecquet

Chez les hommes, classe des quadrilles:

1. François Alu  promu choryphée
2. Maxime Thomas  promu choryphée
3. Takeru Coste
4. Alexandre Labrot
5. Florent Melac
6. Cyril Chockroun

classe des coryphées:

1. Pierre-Arthur Raveau promu sujet2. Alexandre Gasse
3. Sébastien Bertaud
4. Axel Ibot
5. Yann Chailloux
6. Grégory Dominiak 

Je regrette l'absence au palmarés d'éléonore Guérineau mais aussi de Léonore Baulac et d'Emilie Hasboun qui sont toujours radieuses sur scène et dégage quelque chose, un charisme.
Je ne reviendrai pas sur la polémique Alice Renavand. Pour moi elle n'a pas volé sa place et ce n'est finalement que justice vu qu'elle occupe officieusement la place d'une 1ere danseuse depuis longtemps. Elle a toujours assuré dans tous les rôles qui lui ont été confiés.
Alors oui, Les autres sont ravissantes aussi. Mais il n'y a qu'une place. C'est cruel mais c'est comme ça.

Et puis j'ai envie de dire qu'il n'y a pas que l'ODP pour faire une belle carrière. J'imagine que tous ces talents oubliés trouvent leur compte à l'ODP et c'est tant mieux pour eux et elles si c'est le cas. Sinon, le monde est vaste.

Quelques chanceuses ont pu assister au concours comme Amélie de Danse avec la Plume , Cams et Pink Lady

martes, 8 de noviembre de 2011

A ne pas rater ce mois ci!

Ce mois de novembre va être riche, très riche en danse classique et c'est tant mieux!

Ce samedi 12 à 21h00 et dimanche 13 à 18h00, le Corella Ballet sera à l'affiche du Centre Cultural Unnim de Terrassa en banlieue de Barcelone.
L'occasion de voir ou revoir cet excellent programme qu'est Raymonda Suite, For 4, Solea et DGV.
A ne surtout pas rater si vous êtes dans le coin (et même si vous n'êtes pas dans le coin vous pouvez venir exprès!)

Corella Ballet toujours mais dans un autre programme, du 16 au 27 novembre au Teatro Tivoli de Barcelone.
A l'affiche, Polyphonia de Wheeldon ainsi que des pas de deux du Répertoire.

Retour au Centre Cultural Unnim de Terrassa le 26 novembre avec la Sylphide version Bournonville par le Ballet de Bielorussie.

Et bien sûr le ballet du Mariinsky au Gran Teatre del Liceu du 21 au 26 novembre dans le Corsaire.

Tous ces programmes , bien que différents, me mettent l'eau à la bouche. Voilà de quoi oublier ce temps de mousson qui nous plombe depuis des jours!

Et puis comme il n'y a pas que le classique dans la Danse, du 24 au 27 novembre, al Sydney Dance Company se produira au théâtre Mercat de les flors dans des chorégraphies du catalan Rafael Bonachela qui est aussi le Directeur artistique de la compagnie.

Enjoy!

jueves, 3 de noviembre de 2011

Lausanne 2012: les sélectionné-e-s sont...

La liste des candidats sélectionnés au Prix de Lausanne 2012 qui aura lieu du 29 janvier au 4 février est consultable ICI.

On remarque la présence d'une élève de l'Institut du Théâtre de Barcelone, Sonia Vinograd ainsi que de 2 garçons venant de l'Académie de Danse Jose Antonio Robles.
A noter la sélection de Carl Van Godtsenhoven, habitué des concours, élève de l'école de danse Terpsichore à Paris ainsi que d'élèves de l'Ecole Supérieure de Danse de Cannes et de l'ENSM de Marseille.

Toujours beuacoup de japonais-e-s et de sud coréen-ne-s. l'Asie est toujours bien représentée.

Bonne chance à tous et à toutes!

Gala Zakharova au Liceu...sans Zakharova

Après un week-end asssez mouvementé et pénible, des jambes en compote, l'énergie d'un plat de nouilles qui auraient boulli 3 heures et un mal de crâne bien ancré me voilà partie pour le Liceu bon gré mal gré en vu d'assister au Gala Zakharova.
Il faut dire qu'à 70€ la place de 3eme catégorie (oui oui vous avez bien lu, la catégorie 3 avec visibilité réduite pour 70€!!!!!!! et je prefère taire le prix de la 1ere catégorie, carrément indécent au vue de la situation économique actuelle) je me voyais mal rester à la maison devant un verre d'aspirine. Et à ce prix là, je n'ai pas imaginé un instant pouvoir revendre ma place.
Ca ne partait dájà pas très bien...
Me voici donc au Liceu et là j'apprends que Zakharova ne dansera pas ce soir. Cela ne m'a pas surprise à vrai dire. Ce n'est pas la 1ere fois qu'une tête d'affiche manque à l'appel au dernier moment mais ça a quand même été le ponpon. Je suppose que si elle n'a pas dansé c'est qu'elle avait ses raisons. Pas de problème, je comprends. Ce que je comprends moins c'est que personne ne nous ai annoncé qui allait la remplacer et quelles seraient les modifications apportées au programme car modifications il y eut. Au prix des places et au vu du lieu je considère qu'il s'agit d'un manque de respect flagrant envers le public. Est-ce si difficile d'insérer un polycopié dans le programme? Ou à défaut de faire une annonce par micro un peu plus explicative en donnant le nom des oeuvres et les changements? Par ailleurs, pour une soirée comme celle-ci, je pense qu'une annonce supplémentaire en anglais n'aurait pas été superflue. En effet je doute fort que toute la salle ce soir-là comprenait le catalan. je suis prête à parier que certains et certaines n'ont pas compris que Zakharova ne danserai pas.
Même l'Opéra de Paris fait des annonces en anglais, c'est dire!

La soirée s'ouvre sur Anastasia Stashkevich et Viacheslav Lopatin, les soliste et 1er soliste du Bolshoï, dans le pas de deux du Corsaire. La danse d'Anastasia et très propre, très jolie mais m'a semblée un peu trop sage, un peu trop "scolaire". Cela s'arrange heureusement lors de sa variation. Mais alors par pitié! Les lacets de chaussons!!!!!
Viacheslav Lopatin est indéniablement un beau danseur mais sa danse manquait un peu de précision.

Roméo & Juliette version Grigorovitch prévu en 2eme partie de programme et déplacé en 1ere. Ce sont Nina Kaptsova et Michael Lobukhin qui se collent à la tâche. Et qui réussissent. Je commence a rentrer dans la soirée. Ca manquait peut-être un poil d'émotion dans la scène finale mais sinon c'était plaisant.

Suivait Les Bourgeois, interprété par Denis Untila. Je ne supporte pas la voix de Brel et je pense que si on ne comprends pas les paroles on perd beaucoup de la chorégraphie. Disons que ce n'est pas une pièce que j'affectionne beaucoup mais au-delà de mes goôuts personnels c'est un style de pièce qui passe bien dans les galas et je dois avouer que Denis tire fort bien son épingle de ce jeu difficile.

Diffusé en direct du Bolshoï dans les salles obscures le 9 octobre dernier, le ballet Esméralda devient à la mode dans la version telle qu'elle est présentée au Bolshoï. Exit le pas de deux connu de tout le monde et qui figure presque touours à l'affiche. Nous a été dansé ici le pas deux d'Esméralda et Grégoire lors des fiançailles de Phoebus et Fleur de Lys. Esmeralda est alors effondrée de découvrir que Phoebus est déjà fiancé.
Olga Kif'Yak, du Ballet national d'Ukraine est une Esmeralda mélancolique et triste à souhait. J'aimerais beaucoup la voir dans le ballet complet.
Jan Vána est pas mal du tout en Gringoire.
Le seul hic c'est que ce pas de deux ne me paraît pas très bien adapté pour un gala. Sans le contexte, sans l'histoire c'est lourd.

Nous avons ensuite eu droit à un solo sur une chanson russe et dans lequel j'ai reconnu Lobukhin. C'est tout ce que je peux dire, la pièce n'ayant pas été présentée et m'étant totalement inconnue. Si quelqu'un ou quelqu'une sait de quoi il s'agissait je lui serait reconnaissante de se manifester.

Pour finir cette 1ere partie, le pas de deux final des Flammes de Paris de Vainonen. Non prévu au programme. J'ai reconnu Nina Kaptsova et Ivan Vasiliev. Nina est ravissante et éblouissante dans ce pas de deux. Sa variation est sublime avec un jeu de pointes époustouflant.
Ivan est spectaculaire. Peut-être trop.
Quoi qu'il en soit voilà de quoi finir cette partie en beauté.

La 2nde partie s'ouvre sur une chorégraphie de P. Ostroverkh, Tango, dansé ar Olga Kif'Yak. Enfin je suppose que c'est ça car je ne connaissais pas cette pièce avant et elle était prévue en 4eme position de cette 2nde partie, pas en 1ere position.
Suposons donc que c'est bien ça. La musique de Galyano est plaisante, la chorégrphie, dans un style contemporain, n'est pas spécialement originale, ça fait un peu râbachée mais ça se laisse regarder. Olga est vraiment dedans, elle défend bien la pièce. Le tout est agréable.

Retour au pur classique avec le pas de deux de La Sylphide dans la version de Bournonville. On retrouve Anastasia Stashkevich et Viacheslav Lopatin. Ma référence absolue concernant la Sylphide de Bournonville est Gudrun Bojesen. Elle est divine de grâce, de légèreté, de technique au service de ce style si particulier.
Anastasia n'a pas démérité. Je l'ai trouvée bien meilleure que dans le Corsaire. Elle manque parfois d'un peu de ballon, c'est dommage mais elle a le style, la grâce et un très joli travail de pointes.
Viacheslav a une très bonne et très belle petite batterie. Cerise sur le gâteau: il porte très bien le kilt! Et oui, j'ai beau adorer La Sylphide, je n'en trouve pas moins le kilt un peu too much et surtout pas toujours flatteur. Voire pas souvent flatteur pour celui qui le porte.
C'était l'un des meilleurs moments de la soirée.

Crazy de Bodur sur une musique de Piazzola permet à Ivan Vasiliev de nous déployer l'étendue de ses capacités et de son talent. Il y dégage un peu plus d'émotions que dans le pas de Flammes de Paris. Il faut dire qussi que la pièce s'y prête mieux. Le résultat est spectaculaire et touchant. Très beau.

Le Voci Di Due Mandolini de Tenal Zace sur une musique de Vivaldi était dansé par Julia Tsoi et Denis Untila du Aalto Essen Theater. De facture contemporaine, la chorégraphie entraine les interprètes en glissant sur la musique.

Le pas de deux de Spartacus, prévu en 1ere partie de programme fait son apparition ici. Nina Kaptsova et Michael Lobukhin en sont les excellents interprètes. Ils nous ont offert une prestation de toute beauté, riche en émotions. La maîtrise est parfaite, les portés sont la perfection incarnée. Superbe!

Petite devinette: avec quel pas de deux terminer une soirée de gala quand on a déjà dansé les Flammes, le Corsaire et Esméralda (même dans une autre version)?
Don Quichotte!
Ca tombe bien, j'adore ce pas de deux! Et danser par Ekatarina Krysanova et Ivan Vasiliev, cela ne peut être qu'inoubliable. Magnifique de bout en bout!
Ekatarina est une Kitri qui ne manque pas de piquant. Ni de charme! Elle maîtrise tout. Ivan est un Basile très en forme capable de séduire autant sa Kitri que son public. Du grand art!

La soirée se termine par un final sur un thème espagnol réunisant tous les protaganistes de la soirée.

Une soirée un peu mitigée notamment à cause des imprévus de la programmation mais avec de très très beaux moments. Et s'il manquait Zakharova nous avons quand même eu Vasiliev, Kaptsova, Lobukhin, Krysanova et les autres qui ne déméritent pas.

Une fois de plus, un mot sur les spectateurs. Je ne comprends pas et ne veux pas comprendre comment on peut laisser son téléphone allumé, qui plus est avec la sonnerie et qui plus est comment peut-on répondre et bien sûr crier un peu parce que la musique sur scène empêche d'entendre. Comment peut-on se permettre le moindre commentaire à voix haute pendant la performance? Je me fiche de vos Ostia, joder et autres noms d'oiseaux. Je me fiche de vos commentaires et de savoir si vous aimez ou pas. Pas là, pas maintenant. Vous aurez tout le loisir de vous exprimer à l'entracte ou après le spectacle. Pour le momment le seul mot que je peux entendre c'est Bravo. Rien d'autre.
Comment pouvez-vous afficher aussi ouvertement un tel mépris, un tel irrespect vis à vis du reste du public et des artistes sur scène?
Vous n'avez rien à faire dans une salle de spectacle!  Contentez-vous de la kermesse paroissiale et encore, j'ai bien peur qu'on vous y remette à votre place.
A noter aussi 4 dames dans la loge jouxtant la mienne et qui n'ont pas applaudi de la soirée. Qu'on n'aime pas un passage, ok mais toute la soirée? Ni Vasiliev, ni Kaptsova ni aucun aucune autre n'a mérité ne serait-ce qu'un seul applaudissement?
Pour conclure du très beau monde sur scène. Pas pareil dans la salle :-(