martes, 6 de noviembre de 2012

Les nouvelles du mois

Dans la rubrique livres/lecture à noter la sortie du Tome 7 de Studio Danse d Crip et Beka aux Editions Bamboo.


Je n'ai pas encore pu me le procurer mais ça ne saurait tarder. Si vous ne connaissez toujours pas cette BD vous pouvez lire ce que j'en pense ICI.

Dans la rubrique Concours, la liste des candidats et candidates sélectionné-e-s pour le Prix de Lausanne 2012 est à découvrir sur le site du Prix.

Dans la rubrique C'est déjà Noël, le Casse-Noisette est arrivé! Enfin il est en route et il sera à l'affiche du Gran Teatre del Liceu du 22 au 25 novembre avec le Ballet du Théâtre National de Prague.
Pour ma part j'irai plutôt voir la version du CDC au Teatre Joventut de l'Hospitalet de Llobregat. J'avoue avoir hâte de retrouver tous ces jeunes danseurs dans ce classique des classiques. Et puis avec la politique tarifaire du Liceu faisant que je devrai débourser la "modeste somme " de 125€50 pour place de 1ere catégorie et que pour 39€50 je peux avoir une place avec 50% de visibilité envirron je me sens un peu comme un pigeon, une vache à lait, un porte-feuile sur pattes (rayer la mention inutile). 

Dans la rubrique Spectacle à voir, le Barcelona Ballet se produira au Teatre Auditori de Sant Cugat les 24 et 25 novembre prochain.
Au programme Suite de La Bayadère (extrait de La Bayadère version de Makarova), Facing the Light de Kirill Radev et Pálpito de Rojas et Rodriguez, création dont la Première a eu lieu lors de la tournée américaine de la compagnie en avril dernier.

Et pour finir, last but not least, dans la rubrique excellente nouvelle à suivre, Miguel Ángel Recio et José carlos Martinez vont présenter leur nouveau projet: la CND clásica. Et oui! Après des années sans classique, la Compañia Nacional de Danza se diversifie pour renouer avec le classique. Inutile de préciser que cette nouvelle vient comme une bouffée d'oxygène. La présentation aura lieu demain et je suivrai bien entendu l'évolution de ce fabuleux projet.


 
 

El Ballet y la franquicia

Je comprends mieux pourquoi l'Espagne est aujourd'hui le SEUL pays européen à ne pas avoir de compagnie de Répertoire sur son territoire. Et je parle bien de Répertoire! Je n'ignore pas qu'il y ait de nombreuses compagnies mais elles ne proposent pas la même chose.
J'ai cru à la possibilité d'installation du Barcelona Ballet (ex Corella Ballet)  de façon sûre et stable à Barcelone mais force est de constater que la possession d'une compagnie de Répertoire dans la capitale catalane ne fait plaît pas à tout le monde.
Ainsi, c'est une petite phrase qui peut sembler anodine aux premiers abords qui a suscitée mon exaspération.
Cette phrase je l'ai lue dans la cronique d'une exposition sur la danse catalane dans Lavanguardia. La voici: "Un arbre généalogique de la danse catalane depuis 1847 a été édité avec plus de 200 noms parmi lesquels n'apparaît pas celui d'Ángel Corella ni du Ballet de Barcelone (Barcelona Ballet). Il est naissant et il ne s'agit pas de créations propres mais plutôt d'une franchise de l'ABT."
("Además, se ha editado un árbol genealógico de la danza catalana desde 1847, con más de doscientos nombres, entre los que no aparece el de Ángel Corella y el Ballet de Barcelona (será el Barcelona Ballet). "Es incipiente y no se trata de creación propia, más bien de una franquicia del American Ballet".)

Si la danse n'était pas la 5eme, que dis-je! la 10eme roue du carrosse, si les compagnies existantes étaient aidées comme il se doit, s'il y avait déjà 2 ou 3 compagnies de Répertoire en Espagne, si ce n'était pas la crise et si nous n'étions pas obligé de rappeler que la Culture n'est pas un luxe mais qu'elle est nécessaire, utile à l'Humanité entière cette phrase m'aurait fait éclatée de rire tant elle est grotesque.
Malheureusement, avec des "si" on mettrait Barcelone en bouteille d'où cette réaction et ces questionnements:

Qu'est-ce qu'une franchise dans le monde du Ballet? Est-ce que l'auteur de ces paroles veut dire que seules les compagnies de création méritent notre attention?
Qu'en est-il du Répertoire alors? Gisèle par exemple, ce très grand ballet crée en 1841 a l'Opéra de Paris et entré depuis lors au Répertoire d'un grand nombre de compagnie dont celle du Mariinsky, du Bolshoï, de la Scala. Est-ce à dire que le Mariinsky n'est qu'une franchise de l'Opéra de Paris?
Autre exemple plus récent: les ballets de Balanchine. Est-ce que l'Opéra de Paris, le Ballet Royal du Danemark, le Mariinsky, etc toutes les compagnies qui dansent Balanchine sont justes des franchises du NYCB (même si le Balanchine Trust veille très justement au grain)?
Pour finir, si on suit cette logique, qu'est-ce qu l'ABT si ce n'est une franchise de l'Ecole et des ballets russes avec toutes ses oeuvres de Makarova, Baryshnikov, etc, tous "purs produits" russes par excellence?

Ces paroles me semblent méprisantes non seulement pour le Barcelona Ballet mais aussi pour toutes les compagnies de Répertoire. Doit-on dire à Pierre Lacotte que son travail de reconstruction de ballets est vain? Les compagnies (Opéra de Paris, Mariinsky) faisant appel a lui pour remonter des ballets perdus sont-elles donc complètement "out", franchisées et indignes d'intérêt?
Ca me fait mal de lire ces mots. Ca me fait me fait mal et ça m'offense en tant que balletomane et en tant qu'ancienne élève de ballet. J'ai passé des heures accrochée à la barre et sur le bout de mes pointes durant de longues années, jusqu'à 10 heures par jours lors de stages pendant toutes mes vacances a essayer d'acquérir les bases nécessaires pour aborder le Répertoire. J'ai travaillé plusieurs variations du Répertoire ainsi que des extraits d'oeuvres de Forsythe et Duato. Je connais le degré de difficulté de ces pièces et mon éducation artistique m'a fait comprendre l'importance de la création afin que la Danse reste vivante siècle après siècle. Mais je comprends aussi l'importance de conserver le Répertoire qui est le Patrimoine de la Danse et sa base. Sans base, rien n'est possible!

Pour en revenir au Barcelona Ballet, à mes yeux, celui-ci fait un fantastique travail de création: DGV est une création de Wheeldon, Facing the Light est une création de Kirill Radev, danseur de la compagnie, Le Lac présenté en février dernier au Gran Teatre del Liceu est une adaptation d'Ángel Corella basée sur l'oeuvre originale. Il y a un bon équilibre entre Création et Répertoire dans cette compagnie avec Paquita, Raymonda et La Bayadère de Markarova (également au Répertoire du Royal Ballet de Londres). Comment peut-on ignorer ceci?
D'autre part, Le Lac, La Belle, Gisèle, etc étaient des créations en leur temps. Heureusement que de nombreuses compagnies continuent de les danser sinon nous serions culturellement bien pauvres.

Pour finir, pourquoi mentionner le Barcelona Ballet au sujet d'une exposition qui ne le mentionne pas? Et pourquoi en parler de façon si négative, surtout dans cette période de crise où on essaie de nous faire passer la Culture pour un luxe? Quel est l'intérêt quand on sait qu'il n'y a aucune compagnie de Répertoire à Barcelone? Et surtout quand on sait que toutes les grandes (et moins grandes) villes européennes en possèdent au moins une (Londres, Paris, Munich, Berlin, Zürich, Vilnius, Copenhague, Helsinki, Milan, Stockholm, Dresde, Lisbonne, Oslo, Budapest, Amsterdam, Birmingham, Toulouse, Prague, Bordeaux, Vienne, Stuttgart, Anvers,... ? )
A croire que les mots "danse classique" et "Répertoire" font peur. A croire que le talent de Corella et de sa jeune compagnie fait peur. Mais pourquoi et surtout à qui?


domingo, 4 de noviembre de 2012

Vous avez dit classique et Répertoire?

Il ne fait pas bon se revendiquer du ballet classique en Espagne et en Catalogne (et malheureusement ailleurs aussi).
Je ne vais pas revenir sur les difficultés que rencontre le domaine culturel en général et la danse en particulier et surtout la danse classique. Je pense que tout le monde aura compris qu'il faut une sacrée dose de courage, d'énergie, de travail et de ténacité pour faire vivre une compagnie de ballet classique.
Cela fait de nombreuses années que la danse classique est délaissée en Espagne. C'est une décision politique. Tout le monde le sait.

Et pourtant, le public est là. Les danseurs sont là. L'Espagne compte de nombreuses bonnes voire très bonnes écoles de Ballet. Le public afflue et les représentations de ballet classique se jouent souvent à guichet fermé. Alors pourquoi?

J'entends déjà certaines personnes dire que dans le contexte économique actuel, la danse ce n'est pas le plus important, que c'est futile. Moi dans "futile", je vois surtout "utile".
Et puis pourquoi ne pas fermer les musées et les cinémas? A quoi ça sert d'aller voir un film au ciné si on va par là?

J'en entends d'autres dire qu'il y a déjà des compagnies de danse. Et alors là franchement je reste pantoise.Nous avons en effet des compagnies contemporaines, des compagnies de création. Rien à voir avec une compagnie de Répertoire. Ces compagnies ne se font pas concurrence mais se complètent.
Est-ce que l'on aurait le culot de dire qu'il faut fermer le musée des Beaux-Arts parce qu'il y a déjà un musée un musée d'Histoire Naturelle et que ça fait doublon car 2 musées dans la même ville?

Je caricature à peine. C'est désolant. C'est injuste pour le public, nombreux. C'est injuste pour les danseurs parce que ces compagnies leur donnent du travail. Et pas qu'aux danseurs d'ailleurs! Une compagnie de danse c'est des danseurs, des couturiers, des décorateurs, des constructeurs de décors, des professeurs...c'est un travail pour tous ces gens. Et quand je vois des spectateurs venant tout droit des Etats-Unis pour voir le Barcelona Ballet de Corella à Barcelone, je me dis que ça fait aussi du boulot pour les hôtels et les restaurants de la ville. Le tourisme culturel me paraît économiquement positif pour Barcelone. Non? Puisque le seul fait de pouvoir revendiquer un éclectisme culturel ne semble pas suffisant.

Sara Baras, la Pepa

Sara Baras était en tournée à Barcelone au mois de juillet avec son dernier spectacle, La Pepa. Bien sûr, je ne pouvais pas rater l'occasion d'aller la voir. C'était la première fois que je la voyais en live et c'est vrai qu'elle est impressionante de virtuosité.

Mais commençons par parler un peu du spectacle. Il a eu lieu à l'Auditori del Forum, vaste salle de spectacle où il vaut mieux être bien placé si on ne veut pas passer sa soirée scotché à sa paire de jumelles. Par contre on n'est pas gêné par les têtes des voisin-e-s devant et c'est un sacré avantage par rapport à plusieurs théâtres de la ville.

Petite question: où est le programme? je ne sais pas si c'est inhérent au flamenco mais chaque fois que je suis allée voir un spectacle de flamenco il n'y avait JAMAIS de programme. J'ai même du renoncer à faire une chronique sur ceux que j'ai vu car je ne savais pas qui dansait, qui chantait, qui jouait. C'est assez ennuyeux et même agaçant.
Dans le cas présent je savais que c'était le dernier spectacle de et avec Sara Baras mais j'ignore le noms des autres danseur-se-s, musiciens. C'est frustrant. D'autant plus qu'ils et elles sont tous et toutes excellent-e-s. (Si quelqu'un-e a des infos à ce sujet je suis prenneuse).

Mais qu'est-ce donc que La Pepa? Et bien c'est la Constitution espagnole datant de 1812. On fête donc son bicentenaire cette année. Je ne suis pas experte en Histoire espagnole (les experts qui me lisent s'il vous plaît n´hésitez pas à vous manifester). Je sais juste que le peuple espagnol a du lutter pour l'obtenir. 1812, c'était en pleine guerre d'Indépendance. La Pepa est supposée marquer la souveraineté du peuple et instaure le droit de vote partiel. Je dis partiel parce que seule une minorité de personnes pouvait voter, les femmes et les domestiques étant exclu-e-s de ce droit. Drôle de constater que, comme la Marianne française, la Pepa est représentée par une femme mais que cette femme devra attendre jusqu'en 1931 pour avoir elle aussi le droit de se rendre aux urnes (remarquez c'est toujours mieux qu'en France me direz-vous).

Bref, l'histoire de la Pepa ne m'a pas plus été révèlée par le spectacle, le coté narratif étant quasi inexistant. On comprend qu'il s'agit de gens du peuple qui luttent parfois même jsqu'à la mort pour leur droit et pour voir naître cette Constitution. Ca ne m'a pas dérangé outre mesure étant donné que l'on sent bien cette lutte et aussi cet espoir du peuple à travers la force de la chorégraphie et surtout parce que j'ai été littéralement captivée pendant 2 heures.
Oui, 2 heures et sans entracte. Normalement, au bout d'1 heure sans pause je me dis qu'une petite coupure serait la bienvenue. Là non parce que quand le rideau est tombé je me suis dit "Quoi? Déjà? mais c'est court!". J'étais persuadée que ça n'avait pas durer plus de 3/4 d'heure.
Tout ça grâce à la chorégraphie, donc et bien sûr aux interprètes. Ils et elles sont complètement "dedans". La salle était grande, la scène aussi et je ne suis pas restée collée à mes jumelles pour pouvoir regarder l'ensemble de la scène. J'ai pourtant senti toute l'intensité de l'interprétation des danseurs et danseuses. Pas besoin de pantomime, chaque pas, chaque "golpe" raconte quelque chose. la musique, toujours importante en danse (n'en déplaise à certains), l'est encore plus dans un spectacle flamenco. Ici, la musique fait corps avec la danse. Elle n'est pas un simple support mais une partie de la chorégraphie.
La fin du spectacle est une apothéose. Un hommage à la Pepa incarnée par Sara Baras dont la virtuosité est à couper le souffle.
J'aimerais revoir ce spectacle pour pouvoir l'analyser un peu plus en profondeur. Quoi qu'il en soit, le fait que je me soit laissée ainsi transporter est un signe très positif. Lorsque l'on voit le rideau se fermer avec stupeur parce qu'on n'a pas vu le temps passer, lorsqu'on est happé-e comme par magie par ce qui se passe sur scène et qu'on oubli tout le reste je crois qu'on peut dire que le spectacle a atteint son but.
Lors de cette saison 2011/2012 cela m'est arrivé 2 fois: la soirée du Lac de Corella au Liceu avec Ángel Corella et Momoko Hirata et pour la Pepa.
Je regrette de ne pas avoir pu y retourner pour le Festival de Peralada.

domingo, 14 de octubre de 2012

La saison 2012/2013 de Terpsichore

Me revoilà enfin parmi vous après de longues semaines d'absence. Il y a eu les vacances bien sûr mais aussi un déménagement assez chronophage et mille et unes petites choses à régler.
Depuis tout ce temps j'ai tout de même eu le temps de commencer certains billets et vous allez avoir bientôt le compte-rendu du spectacle La Pepa de Sara Baras, de la Alvin Ailey American Dance Theater ainsi que des billets gastronomiques sur plusieurs restaurants barcelonais testés à plusieurs reprises et aprouvés.
Et, oui, cette année, Terpsichore compte bien continuer à parler danse mais est aussi décidée à faire part de ses découvertes culinaires et gustatives. La danse et la gastronomie faisant très bon ménage.

A très bientôt!

jueves, 12 de julio de 2012

"Odisea" d'Itaka

Itaka, ou Ithaque en français, n'est pas seulement une île grecque où regna Ulysse. A Barcelone, c'est une école de danse dirigée par Neus Expósito (lauréate de nombreux concours de danse et ex danseuse du Corella Ballet) qui a présenté son tout 1er spectacle en cette fin d'année scolaire: l'Odyssée. Un thème bien à propos quand on porte le nom d'Itaka.
J'y ai assisté un peu par hasard, je ne savais pas trop à quoi m'attendre et je dois dire que j'ai été très agréablement surprise.
Pas de cours de formation professionnelle, pas d'horaires aménagés: c'est une école amateur comme on les appelle. "Amateur" vient de "aimer", un "amateur", une "amatrice" est celui ou celle qui "aime". Faut-il le rappeler?
Il est en tout cas très clair que les professeurs et les élèves aiment réellement la Danse et lui font honneur.

Le déroulement du spectacle déjà est très bien fait. Le spectacle commence à l'heure et les passages des élèves s'enchaînent sans être coupés par un présentateur façon kermesse paroissiale comme on en voit encore trop souvent. En revanche, afin de nous guider à travers ce voyage et certainement aussi pour laisser quelques instants aux élèves entre les danses,une voix off bien audible nous remémore les aventures d'Ulysse. La transition entre les danses est donc bien amenée et on sent dans le choix des chorégraphies une volonté évidente de coller au plus près au thème.

Mais le but ultime d'une école de danse c'est quand même d'apprendre à danser aux élèves et surtout de leur apprendre bien. Que ce soit à visée professionnelle ou non. Ce n'est pas parce qu'on ne se destine pas à une carrière professionnelle qu'on n'a pas droit à un enseignement de qualité. Je sais d'expérience que de nombreuses écoles apprennent n'importe quoi aux élèves et leur font faire des chorégraphies beaucoup trop difficiles, aucun niveau technique ni artistique.
Pas de ça ici. Les chorégraphies sont adaptées au niveau des élèves, c'est en musique et c'est bien placé. Merci les professeur-e-s et surtout Neus Expósito pour les efforts de placement des élèves en classique! C'est primordial! Les élèves montrent un travail soigné, certaines ont de réelles disposition pour la danse et on voit qu'elles sont bien dirigées.
J'ai beaucoup apprécié le travail des toutes petites en classique, bien appliquées. Deux petites danseuses ont dansé toutes seules et franchement, chapeau.
 Toutes les classes, tous les élèves contribuent à nous faire voyager au travers de cette Odyssée.

Nous voici donc propulsés au beau milieu de la guerre de Troie avec les classes de hip hop dirigées par Ianko Stefanov. Belle énergie des élèves!
Puis nous partons au Palais d'Ithaque où Pénélope (Neus Expósito) attend, anxieuse et résignée le retour d'Ulysse. Autour d'elle, les gens du palais s'affairent, ses amies tentent de la distraire. En vain. Les scènes et les épisodes s'enchainent.
A noter la Tempête interprétée par le cours de flamenco d'Angel Espartero, Circe par le cours de jazz sur une belle chorégraphie très technique de Carla Diego ainsi que Hades et Tiresias, duo contemporain sur une chorégraphie sublime de Neus Exposito et admirablement dansée par Alicia Navas et Mireia Álvarez.
En classique, le ballet des sirènes était vraiment très beau et très bien fait malgré des costumes un peu surprenant pour des sirènes (vêtues de noir avec de grands voiles comme des ailes, j'aurai cru qu'il s'agissait d'oiseaux si je n'avais pas su qu'on était dans l'Odyssée et qu'on était arrivé à l'épisode des sirènes).
Et aussi la variation de Diane tirée du pas de deux de Diane et Actéon du ballet Esmeralda et dansée avec une belle assurance par Mireia Álvarez. Nous avons aussi eu droit à une jolie variation d'Athéna, dansée par une jeune ballerine.
Le voyage se termine par une explosion de danse par les cours hip hop avant d'assister aux retrouvailles de Pénélope et d'Ulysse, respectivement Neus Expósito et Ianko Stefanov dans un pas de deux émouvant.

Voici donc un premier spectacle réussi et qui laisse augurer le meilleur pour la suite.

martes, 10 de julio de 2012

Ballant a la sorra

Après Somorrostro, très bel hommage a ce quartier aujourd'hui disparu de Barcelone, Maria Rovira continue sa recherche sur les traces de Carmen Amaya, la grande danseuse et chanteuse de flamenco, avec Ballant a la Sorra avec sa compagnie Transit Dansa.
Carmen Amaya est née à Barcelone, dans le quartier de  Somorrostro en 1913. Elle devient rapidement une figure majeure et pionnière du flamenco, développant un style bien particulier en "masculinisant" la danse des femmes. De "passive", elle va la rendre virtuose et plus puissante.
Son talent l'amène partout dans le monde dont Hollywood mais elle revient à Barcelone. Atteinte d'une maladie rénale, elle meurt à Begur en 1963.

Tout comme pour Somorrostro, on retrouve le sable sur scène, le sable près duquel est née Carmen Amaya, Somorrostro se trouvant en bord de mer.
Cette fois-ci il se trouve en fond de scène et bordé d'une sorte d'osier.
Sur scène, près du sable, 6 musicien-ne-s et chanteurs commencent à entonner des chants flamencos.
Les danseurs et danseuses arrivent un par un vêtu d'un long manteau noir et s'emparent de la scène. Leur gestuelle est fluide, sans heurt, elle coule comme le rouli des vagues. Au milieu de la scène il y a une petite estrade qui se révèle être composée de plusieurs tabourets. Les danseurs défont l'estrade, jouent avec les tabourets pour terminer en cercle.  Très beau passage que celui-ci où les interprètes dansent sur et avec les chaises, en cercle. Pourtant entre le Parc de Preljocaj et Minus 16 de Ohad Naharin, les cercles avec des chaises ont fait des émules. Il était très facile de rentrer dans le déjà-vu et sur-vu. mais non. Maria Rovira a crée une belle danse originale et captivante. Il ne manque plus que l'image de Carmen Amaya au centre.
Carmen Amaya est représentée par une danseuse flamenca qui va nous hypnotiser tout au long du spectacle par sa force, sa fougue, sa présence et son zapateado. Sa danse est de pur style flamenco tandis que les autres danseurs ont une gestuelle contemporaine.
Elle arrive avec une robe à volants mais les volants se révèlent être un long voile dont elle va se défaire. Carmen Amaya portait des pantalons.
Autre moment mémorable: celui de la valse sur la célèbre musique de Chostakovitch. Le jeu de cape est impressionnant.
A la fin de l'oeuvre, les danseurs reforment l'estrade. Notre Carmen Amaya y exécute une danse qui ira presque jusqu'à la transe. Danse curative pour lutter contre sa maladie et contre la mort?

Ce qui est assez incroyable dans cette pièce, tout comme dans Somorrostro, c'est que le sentiment de liberté est palpable. On se sent transporté, comme happé par cette soif d'espace et de vie et c'est ça qui est formidable. On dévore le spectacle des yeux en même temps qu'on le sent et qu'on le ressent.
Ballant a la Sorra c'est l'histoire d'une vie consacrée à la danse. "Danser pour ne pas mourir et vivre pour danser" peut-on lire sur le programme pour résumer la vie de Carmen Amaya. La danse comme source de vie, comme moteur pour affronter la vie et aussi la mort. Danser pour vivre jusqu'au bout et pour vivre tout court.
En rentrant chez moi j'avais vraiment, vraiment envie de danser.

miércoles, 4 de julio de 2012

Barcelona Ballet bis

Dernière de la série de représentations du Barcelona Ballet en ce samedi 23 juin au Teatro Coliseum de Barcelone.

Paquita
Chor. J. Mazilier et M.Petipa
Musique: L. Minkus et E.Delvedez

Facing the Light (création)
Chor. Kirill Radev
Musique: A. Vivaldi, Concerto pour Violon

Suspendd in Time
Chor. Ángel Corella, Russel Ducker et Kirill Radev
Musique: Electric Light Orchestra


Suite à des changements de distribution de dernière minute, j'ai pu admirer Ana Calderon et Alejandro Vireille dans Paquita.
Je ne m'étais pas attardée sur l'histoire de Paquita dans mon précédent billet mais ce ballet mérite sans doute quelques lignes.
Paquita c'est l'histoire de ...Paquita, jeune fille noble enlevée bébé par des gitans. Elle grandit donc dans leur camp et ne sait rien de son enlèvement quand elle croise Lucien d'Hervilly, un jeune noble dont elle s'éprend. Paquita va sauver la vie de Lucien, trompé par le chef des gitans. Malheureusement, leur différence sociale les sépare mais lorsque Paquita va retrouver ses origines grâce à une histoire rocambolesque de médaillon, elle et Lucien pourront convoler en justes noces.
Ces noces, c'est le dernier acte de Paquita dont est issu le Grand Pas présenté lors de cette série de représentations.
Ana est exquise dans ce pas. Elle campe une Paquita stylée et raffinée (n'oublions pas que c'est le Grand Pas du mariage où elle a retrouvé ses origines nobles) avec un zeste de fougue et de caractère rappelant le camp où elle a été élevée. Ses fouettés sont impeccables et énergiques.
Alejandro est une Etoile en puissance. Sa variation est à couper le souffle.

Les 4 variations étaient impeccables en tous points, le corps de ballet très synchronisé et présent. On y retrouve de jeunes danseuses vues dans le corps de ballet du Lac des Cygnes comme les ravissantes Yvonne Slingerland et Gwenaëlle Poline. Quel plaisir de les revoir avec la compagnie!

Puis-je émettre un rêve? Que le Barcelona Ballet remonte l'oeuvre dans son intégralité.

Le ton est surtout le niveau est donné pour le reste de la soirée: très élevé.

Facing the Light, que j'avais beaucoup apprécié lors de la Première m'a encore séduite. Ce soir c'était Fernadó Bufalá qui interprétait le rôle principal. Il m'a semblé donner un caractère plus introverti du rôle que Dayron Vera, plus sensuel et qui assurait la Première. Les 2 interprétations sont intéressantes et riches. Un ballet à voir pour avoir son propre ressenti.

Toujours aussi entrainant et "fun", Suspended in Time termine la soirée sur une note d'allégresse générale. Véritable feu d'artifice servi par tous les danseurs et toutes les danseuses de la soirée, ce ballet réussi encore et toujours à vous donner envie de danser et à vous mettre de bonne humeur. On voudrait que ça ne s'arrête jamais.

Inutile de dire que les prochains spectacles de la compagnie sont attendus par une horde de fans de plus en plus nombreuses et on comprend pourquoi.
Le Barcelona Ballet dansera au Festival de Peralada le 18 août avec en Première en Europe le ballet Pálpito.

sábado, 30 de junio de 2012

Les adieux d'Ángel Corella à l'ABT

Ce jeudi 28 juin, Ángel Corella a fait ses adieux en tant que Principal de l'ABT sur la scène du MET à New-York. Il est parti sur Le Lac de Cygnes qu'il a dansé avec Paloma Herrera.
Nous connaissons tous et toutes la carrière fulgurante et brillante qu'il a eu après avoir remporté le 1er Prix au Concours International de Danse de Paris en 1994.



En 1995, il rejoint les rangs de l'ABT.

Je l'ai découvert pour la 1ere fois en vidéo dans le pas de deux de Don Quichotte avec Paloma Herrera. Celui-ci:



 J'ai visionné ce pas je ne sais combien de fois et depuis je m'étais juré d'aller voir danser Ángel "en vrai". C'est aujourd'hui chose faite et la magie opère toujours a chacune de ses apparitions.
Pour moi, une Etoile, une vraie, n'est pas un bon ou une bonne danseur-se. C'est quelqu'un qui transcende la technique pour faire passer une émotion, qui a du charisme, qui va ressortir même "perdu-e" au fond en arrière-scène, quelqu'un qui a quelque chose d'indéfinissable et qui fait qu'on ne peut décrocher son regard de lui ou elle.
Ángel en fait indéniablement parti. 

J'ai eu envie d'aller assister à ses adieux et puis au final je suis restée sur Barcelone. Question organisation ce n'était pas très pratique. Je suis sûre que cette soirée a été fantastique mais je sais aussi que j'ai la chance de voir sa compagnie et lui-même danser chez moi à Barcelone.
Ángel m'a, nous a offert des moments magnifiques en tant que danseur. Il nous offre maintenant une compagnie. La seule compagnie de Répertoire en Espagne. Ce n'est pas rien.
Merci Ángel et merci à toute l'équipe du Barcelona Ballet de continuer à nous émerveiller et nous donner à rêver. On en a bien besoin dans ce monde de fou.




Et puis juste pour le plaisir, avec Alessandra Ferri:



Et le pas de 3 du Corsaire avec Julie Kent et Ethan Stiefel:

lunes, 25 de junio de 2012

Spectacles et festivals de l'été 2012

A voir dans les semaines qui arrivent:

Le festival GREC de Barcelone avec de la danse mais bien d'autres choses encore. Le programme est varié et il y en aura pour tous les goûts.

La compagnie de David Campos se produira au Gran Teatre del Liceu pour une unique représentation de Gisèle dans la version de David Campos. Pour l'occasion, Aleix Martinez, ancien élève de l'école de David Campos et lauréat du Prix de Lausanne 2008 viendra danser ainsi que de Jesus Pastor de l'ABT.

Le festival de Peralada présente cette année encore une belle programmation. A retenir en danse Sara Baras le 8 août et le Barcelona Ballet le 18 août.

Et enfin le festival du Cap Roig offre aussi de belles soirées en perspective.

martes, 19 de junio de 2012

Myriam Ould Braham nommée Etoile du Ballet de l'Opéra de Paris

Enfin! Hier soir à l'issue de la Première de La Fille Mal Gardée, Myriam Ould-Braham a été nommée Etoile.
Je sais que nous étions nombreuses et nombreux à souhaiter cett nomination plus que justifiée et méritée.

Toutes mes félicitations à cette magnifique danseuse!




Un extrait de la Fille ave Myriam en 2009:

lunes, 18 de junio de 2012

Nouveau programe du Barcelona Ballet au Teatro Coliseum de Barcelone

Animation et effervescence étaient au rendez-vous en ce 12 juin devant le Teatre Coliseum de Barcelone pour la Première d'un nouveau programme du Barclona Ballet. La compagnie compte en effet pas mal de fans toujours présents pour les Première, d'autant plus que le programme était plus qu'alléchant:

Paquita
Chor. J. Mazilier et M.Petipa
Musique: L. Minkus et E.Delvedez

Facing the Light (création)
Chor. Kirill Radev
Musique: A. Vivaldi, Concerto pour Violon

Suspendd in Time
Chor. Ángel Corella, Russel Ducker et Kirill Radev
Musique: Electric Light Orchestra


En 1ere partie, le Grand Pas de Deux de Paquita dans la version de Joseph Mazilier. L'occasion pour la compagnie de déployer l'étendu de sa technique et de briller sur scène.
Maria José Sales et Alejandro Virelles assuaraient les rôles de Paquita et de Lucien d'Hervilly pour cette soirée de Première. Pour avoir vu et apprécier plusieurs fois Maris José Sales, j'ai constaté qu'elle paraissait stressée et plus sèche, plus saccadée dans sa danse que d'habitude. C'est dommage parce qu'elle est toujours impeccable dans toutes ses apparitions. Elle a tout de même été à la hauteur du rôle même je sais qu'elle peut faire beaucoup mieux.
Alejandro Virelles est vraiment pas mal du tout en Lucien. Belle technique et une présence sur scène incroyable. On retrouve chez lui toute la fougue et la puissance "à la cubaine", le raffinement en plus. Le résultat est spectaculaire.
Cristina Casa dansait la 1ere variation. Je crois qu'à chacune de ses prestations, j'apprécie chaque fois un peu plus cette très belle danseuse. Elle était vraiment convaincante tant sur le plan technique qu'artistique.
La 2eme variation était interprétée par Leire Cabrera. Je ne connaissais pas cette version chorégraphique. C'est joli à regarder mais il n'y absolument aucune difficulté technique. Si l'artistique ne doit pas pâtir pour la technique, la Danse et qui plus est classique académique, c'est quand même une technique. Je suis donc restée sur ma faim.
Kazuko Omori assurait avec brio et panache la difficile 3eme variation avec ses diagonales de sauts et ses tours attitudes. Avec elle tout cela semble tellement facile!
Quant à la 4eme variation, c'est Ana Calderon qui s'y frotte. Pour notre plus grand plaisir. C'était selon moi la meilleure variation de la soirée. Ana est techniquement très sûre d'elle et prend visiblement plaisir à se jouer de toutes les difficultés. Son interprétation m'a beaucoup plue. C'est fougueux et stylé et chic à la fois.

Comment, au sein du corps de ballet, transmettre son interprétation tout en préservant la cohésion du groupe? Pas facile mais Paquita s'y prête sans doute plus qu'un Lac ou que les Wilis. J'ai trouvé que le corps de ballet faisait très style ABT. Les filles ont pleinement assuré. Leur technique est propre et soignée et elles arrivent à faire passer leur personnalité propre.
Le ton est donc donné: c'est du haut niveau qui démarre la soirée et j'entends bien que la suite soit de même.

La suite justement ne me disait rien ni en bien ni en mal. Je n'avais aucune idée de ce qui m'attendais avec la création de Kirill Radev. Je savais qu'il est un bon danseur et j'ai adoré Suspended in Time, pièce qu'il a chorégraphié avec Russel Ducker et Ángel Corella.
Pour son Facing the Light j'attendais donc de voir son propre style avec impatience mais sans à priori. Le style se veut contemporain mais fait largement appel à des bases classiques.
Le décor est simple: tout est noir, illuminé de lumière jaune, chaude. Un seul danseur (Dayron Vera) sur scène dans la lumière ou faisant face à la lumière/réalité de la vie? peu à peu, 2 danseurs (Francisco Estevez et Ion Aguirretxe) et 3 danseuses (Cristina Casa, Ana Calderón et Alba Cazorla) le rejoignent. Des couples, des trios, des groupes se forment et se décomposent tour à tour. La solitude existe aussi en groupe. L'oeuvre est riche et nous interpelle. On peut y voir beaucoup de choses et de sens différents suivant notre parcours et nos sensibilités et cela vient naturellement. Nulle question ici de danse speudo-psycho-intello-analytique mais d'une danse accessible à tous et toutes, une danse belle et sensible. Les interprètes sont à fond dedans et nous servent chacun leur histoire, leur solitude, leurs rencontres qui forme la vie de ce court ballet. Kirill Radev s'est visiblement beaucoup appuyé sur la musique, ce très beau concerto dont le rythme n'est pas sans rappeler celui d'un mécanisme bien réglé et du temps qui passe. La pièce se termine comme elle avait commencé avec notre homme seul dans la lumière. La boucle est bouclée.
Kirill signe ici une oeuvre intéressante et prometteuse pour la suite s'il souhaite chorégraphier de nouveau.

Pour finir la soirée la compagnie a choisi de nous re-présenter Suspended in Time et c'est vrai que ce ballet est idéal pour finir une soirée de spectacle en beauté. C'est vif, joyeux, entrainant et on en prend plein les yeux.
Les danseurs et danseuses s'amusent à nous éblouir par leur technique tout en nous racontant une histoire à chaque scène. Chaque scène est crée sur une chanson de E.L.O et ne sont pas sans rappeler l'ambiance des années 70. Rencontres entre filles et garçons, jeux de séduction, premières amours sont un pretexte pour tous les membres de la compagnie à nous emporter dans un tourbillon de  pirouettes, manèges, fouettés, diagonales de grands sauts et de tours à la vitesse de l'éclair.
Leur joie de danser est palpable et communicative à tel point qu'on se surprend à danser sur son fauteuil.

Merci à tous et toutes de partager avec nous cette envie de danser. Et bien sûr on ne peut que se dire que la compagnie doit survivre. Voir le public ressortir ave cette envie de chanter et de danser est la meilleure preuve de l'utilité d'une compagnie de cette envergure dans notre ville.

A voir jusqu'au 23 juin au Teatro Coliseum.

domingo, 17 de junio de 2012

Gala de fin d'année du Centre de Dansa de Catalunya

Le mois de juin est là et avec lui fleurissent les spectacles de fin d'année. S'il y en a bien un que je ne voulais pas manquer c'est celui du Centre de Danse de Catalunya dirigé par Joan Boix et Roser Muñoz. Suite à une riche carrière professionnelle, ils se consacrent aujourd'hui à la transmission de leur savoir et leur expérience. Avec succès.
En effet, leur projet d'ouvrir leur propre centre de danse a abouti il y a 2 ans et cette année déjà il leur a fallu prévoir 2 spectacles pour donner à danser à tout le monde!

1er spectacle en fin d'après midi pour les petites classes dirigées par Raquel Pérez et le hip hop.
L'ambiance dans la salle est familiale. Et pour cause! Le rideau se lève sur une classe de bouts de chou de 4/5 ans s'appliquant à exécuter les excercices de Roser Muñoz. Les petites danseuses sont aidées par une élève du cycle de formation et sont visiblement heureuses de faire avec sérieux leur premiers pas sur scène. C'était donc plutôt amusant de voir ces petites si bien appliquées et de voir à coté les parents dans la salle faire moults "coucou" de la main (je doute que depuis la scène illuminée les petites aient pu reconnaître papa-maman dans le noir, mais bon...).
Pas de prouesse technique à cet âge et heureusement! Sensibilisation à la musique, au mouvement. On voit déjà que certaines sont plus musicales que d'autres. 

Le cours de base montre déjà plus de technique et de musicalité même si les pieds pourraient être un peu plus tendus.

Le cycle de formation I a également dansé sur un des concertos Brandebourgeois de Bach chorégraphié par Roser Muñoz. La chorégraphie est bien pensée, fluide et épurée et met bien en avant les qualités des élèves dont certaines se montrent déjà prometteuses.

Place ensuite au cours débutant avec Beethoven et les 7 notes où de petites ballerines symbolisant les notes blanches et noires en font voir de toutes les couleurs à notre Beethoven en herbe.

Le spectacle se terminait par un très joli ballet intitulé La casa de les Nines (la maison des poupées). Cinq élèves des classes de formation, Alexandra Urcia, Mariona Puente, Mariona García, Mariona Carrasco et Edith Vallès se retrouvent devant l'entrée d'une mystérieuse maison et s'y introduisent discrètement. Le thème rappellent Coppélia. Sauf qu'à l'intérieur ne sévit aucun Coppélius mais dansent toutes les petites des cours d'initiation et préparatoires.
Les 5 ballerines du cycle de formation sont très expressives et gracieuses comme il se doit pour ce type de ballet.
Alexandra Urcia est impressionnante dans sa variation. Belle technique, belle présence scénique, grâce. Tout y est.
Mariona Puente, Mariona Carrasco et Mariona Garcia sont resplendissantes et Edith Vallès nous emporte avec son sourire.

Une salve d'applaudissements bien méritée a conclu ce spectacle.

Quelques minutes plus tard, le temps de vider la salle, débutait le 2eme spectacle de la soirée, celui des classes de formation.

L'ambiance dans la salle est plus "sérieuse". Plus d'enfants courant dans les allées, plus de coucous de la main ou sonores mais un public qui n'en est pas moins chaleureux.

La 1ere pièce, Cello, sur une chorégraphie de Williams Castro et musique de Haydn met en scène 12 danseurs et danseuses. La gestuelle est contemporaine mais s'appuie sur les bases classiques. C'est visuellement très beau. On sent la cohésion du groupe et la synchronisation est quasi parfaite. La danse illumine la musique et inversément.

Il faut 20 ans pour construire un homme et 20 secondes de guerre pour le détruire. Voilà en résumé le thème de Jocs de Guerra (Jeux de Guerre) de Joan Boix. 8 danseurs nous content la tragédie des guerres. La chorégraphie met en valeur les interprètes et le niveau technique est bon. Très bon même. J'ai bien aimé le fait de créer un ballet uniquement pour les garçons. Bien que les choses évoluent peu à peu, la danse souffre encore trop souvent de stéréotypes idiots et les garçons à la danse font encore sourire trop de monde, sans parler du statut de "porteur" des garçons cantonnés au pas de deux. Cela me semble donc pas mal  de les mettre en avant de la sorte, même si le thème de la guerre est un peu cliché pour des garçons pour le coup. Surtout que la guerre ça touche aussi les filles, ça touche tous les milieux. Quoi qu'il en soit il en ressort une chorégraphie puissante qui nous permet d'apprécier ces jeunes danseurs. Encore une fois, j'ai retrouvé avec plaisir Oriol Figuerola, aujourd'hui vrai professionnel, et ses compagnons de classe Héctor Chicote, David Bellver, Eric Navarrete, Jordi Sala, Edwin Eduardo Sanchez et María Huguet, Yago Catalinas. Je découvrais certains d'eux pour la 1ere fois quant aux autres je n'ai pu que constater de réels progrès chez tous. J'ai hâte de les revoir danser.

Du rose, du rose, du rose, des tutus et encore du rose. Sans transition, nous voilà plongé dans le Jardin Animé extrait du ballet Le Corsaire par les filles des cours de formation.
Du vert camouflage pour les garçons et du rose pour les filles.
Il m'a fallut quelques secondes pour me réadapter. Peut-être que Cello aurait pu être entre Jocs de Guerra et El Jardin?
Heureusement, la belle prestance des filles sur scène arrive à nous mettre très vite dans le bain. Et d'ailleurs c'est une excellente idée que de monter ce passage pour des élèves en formation. Cela leur permet de se frotter au Répertoire, ce qui est indispensable arrivé à un certain niveau quand on souhaite devenir pro et le Jardin n'est finalement qu'une excuse pour présenter moults variations et permettre à bon nombre d'élève d'avoir une variation à se mettre sous la dent.
Si certaines sont encore un peu jeunes pour ces variations difficiles, d'autres s'en tirent déjà à merveille. Comme Julia Roca, très belle, très gracieuse et à la technique impeccable. Elle n'est d'ailleurs plus tout à fait élève puisqu'elle a participé entre autre au Lac des Cygnes d'Ángel Corella avec le Barcelona Ballet et se voit ouvrir de nombreuses portes professionnelles.
Ada Gonzales est elle aussi à l'aise dans sa variation et possède ce petit quelque chose en plus qui fait qu'on a envie de la regarder.
Julia Baró et Alexandra Urcia sont elles aussi remarquables. je n'ai pas reconnu toutes les solistes mais toutes ont fait montre d'une joie de danser communicative et d'un beau travail technique.
Le corps de ballet n'a pas démérité et n'a pas eu juste un rôle "décor". Toutes les filles mériteraient d'être citées.
Félicitations à toutes!

En 2eme partie du spectacle, les élèves ont présenté le ballet Les Quatre Saisons de Roser Muñoz et Joan Boix sur la célèbre partition de Vivaldi. Les diapositives servant de décor relataient les saisons mais aussi l'âge et les étapes de la vie. J'ai beaucoup aimé la chorégraphie techniquement coriace et qui en appelle aussi beaucoup à l'expressivité des interprètes. Tous et toutes ont été brillants. De véritables artistes! Chaque mouvement, chaque regard est pensé, interprété. Chacun et chacune raconte une histoire. C'est de la Danse, de la vraie danse et par conséquent de l'Art. Pas du sport comme je trouve qu'on en voit trop souvent dans certains concours et spectacles.
Les passages en groupe sont ensembles et tout en musicalité.
Le pas de deux du Printemps dansé par Ada González et Oriol Figuerola fût l'un des meilleurs moments de la soirée. Ada et Oriol ont été littéralement sublimes, leur danse fût magnifique.Ils sont beaux, tout simplement et on a envie qu'ils ne s'arrêtent jamais de danser.
Autre très beau passage, celui de l'Eté dansé entre autres par Julia Roca, toujours aussi remarquable, Edwin Eduardo Sanchéz et Hector Chicote. Là aussi c'était du très bon niveau. Ils ont réussi à me donner des frissons. C'est dire!

Au final un public debout et visiblement ravi. Merci à tous et toutes les élèves et aux professeur-e-s. Si seulement toutes les écoles privées pouvaient avoir ce niveau et cette honnêteté artistique!

jueves, 7 de junio de 2012

Spectacle à venir du Barcelona Ballet

A ne pas manquer au Teatro Coliseum de Barcelone, le Barcelona Ballet va se produire du 12 au 23 juin avec une triple bill au programme.

Du pur classique pour commencer avec Paquita puis suivra Facing the Light, une création de Kirill Radev, danseur de la compagnie, sur une musique de Vivaldi.
La soirée se terminera avec Suspended in Time sur les musiques d'Electric Light Orchestra.

A savoir pour les danseurs et danseuses de passage à Barcelone ce mois de juillet: le Barcelona Ballet organise des cours intensifs d'été ouvert aux niveaux intermédiaire et avancé.
Toutes les infos en espagnol, catalan et anglais ICI!

sábado, 26 de mayo de 2012

Les prochains rendez-vous danse sur Barcelone

Il y aura pas mal à voir et à faire sur Barcelone ces prochains jours.

Ce week-end, le flamenco est àl'honneur au Mercat de les Flors avec le festival Ciutat Flamenco tandis que le Centre Cultural Unnim de Terrassa propose un" hommage aux grandes figures de la Danse du  XXeme siècle" avec un gala de virtuoses ce dimanche 27 à 18h00.

Au mois de juin, vous pourrez faire votre programme pour le festival GREC.

Et à ne surtout pas manquer le 8 juin, le spectacle du Centre de Dansa de Catalunya à l'Hospitalet de Llobregat jouxtant Barcelone.

viernes, 25 de mayo de 2012

On ne peut pas laisser sombrer le Barcelona Ballet

Alors que le week end approche et que je commence à voir poindre un semblant de tranquillité au milieu de mon agenda surbooké, voilà que je reçois un véritable coup de massu sur la tête.
Le Barcelona Ballet (nouveau nom du Corella Ballet dont j'ai largement commenté les talents ici même) serait "étouffé par la crise" et par la même menacé de disparaître.
L'annonce est venue de cet article d'El Pais Le Ballet d'Ángel Corella étouffé par la crise (pour les hispanophones).

Je n'ai d'abord pas voulu y croire. Après tous les efforts, les rebondissements quant à la venue de la compagnie à Barcelone, je pensais que le Barcelona Ballet allait enfin pouvoir s'installer et continuer à nous émerveiller.

TOUTES les représentations que j'ai vues (et j'ai vu tous leurs programmes à l'exception de la Bayadère) sont de PURS ENCHANTEMENTS. Les danseurs et danseuses sont tous et toutes très bons. Certain-e-s sont même exceptionnels.

Mais qu'est-ce qu'il faut donc? Personne parmis les décideurs ne sait qui est Ángel Corella???????????? Personne n'est capable de voir les salles combles, les applaudissements sans fin que suscitent chacune des représentations du Ballet????????
Personne ne mesure la chance unique de l'avoir chez nous??????????

Il n'y a aucune compagnie de Répertoire en Espagne. Nous avons quelques belles compagnies ici même en Catalogne (David Campos, IT Danza, Maria Rovira entre autres) mais ce ne sont pas des compagnies de Répertoire. Ces compagnies ne proposent pas la même chose. Avec le Barcelona Ballet, elles se complètent donc. Et en passant, elles ne sont pas toujours bien aidées non plus.
Avoir une compagnie de l'envergure du Barcelona Ballet est une opportinité telle qu'il me semble totalement hallucinant de la refuser. Je crois que tout est interactif. Le succès du Barcelona Ballet va et a déjà très certainement poussé plein de néophytes à vouloir découvrir d'autres styles de danse. Je connais moi même pas mal de monde totalement étranger à la danse qui a vu le Barcelona Ballet et qui commence à s'intéresser à la danse et à tout ce qui se fait sur Barcelone relativement à la danse.
Nous avons un véritable vivier ici à Barcelone. Nous avons à la fois un public qui ne demande qu'à découvrir encore plus la danse et des danseurs qui ne demandent qu'à offrir leur talent au public.

La Danse est un Art magnifique. Tout le monde ne peut pas aimer ou même être fan mais cela n'empêche pas de reconnaître sa dimension artistique et culturelle et de la soutenir comme il se doit.
L'Art n'est pas une futilité, il est une partie de nous, il nous rassemble, il est le miroir de l'Humanité. Et en effet, que serait un pays sans Art et sans Culture?

Il FAUT que le Barcelona vive!

Edit: une interview de Ángel Corella sur le blog de Ballet y mas

viernes, 11 de mayo de 2012

Les danseurs de l'ODP à Terrassa

Les danseurs du groupe de José Martinez, aujourd'hui repris par Bruno Bouché, ont présenté un programme ecclectique au centre Culturel Unnim de Terassa.

La soirée débutait pas le pas de 6 de Raymonda. Pas difficile pour attaquer une soirée à froid sous tous les sens du terme.
Léonore Baulac y est resplendissante. De la graine d'Etoile en puissance.
Mathilde Froustrey est une Raymonda peut-être un peu douce pour la claque mais est tout de même très honorable.
Fabien Revillon semblait un peu trop dans le sol dans sa variation et l'ensemble m'a semblé manquer de punch.

Suivait Adagietto d'Oscar Araiz. C'était une première pour moi et j'ai été bluffée. La pièce est belle. La chorégraphie ravira tous les esthètes à n'en pas douter. On entre dans un monde de beauté, de poésie et de rève en harmonie avec la sublime musique de Mahler. Ajoutez à cela des interprètes fabuleux et vous obtenez un grand et beau moment de danse. Pauline Verdusen et Gregory Dominiak s'approprient la chorégraphie pour lui donner vie. Magnifique! On voudrait que ça ne s'arrète pas.

Changement radical (et un peu brutal) de style avec In the Middle Somewhat Elevated de Forsythe. Ce style va bien à Alice Renavand qui nous a offert une performance de premier choix accompagnée d'Audric Bezard, excellent partenaire et interprète. Les lignes sont vives, nettes, précises. La pureté de la technique classique est sublimée par cette distortion des pas poussée jusqu'à l'extrême et si caractéristique de l'oeuvre de Forsythe.

Enfin, Agnès Letestu et Stéphane Bullion ont interprété le pas de deux de la Dame au Camélia de Neumeier. J'ai toujours eu du mal avec ce ballet et encore plus lorsque le pas de deux est coupé de l'oeuvre. Heureusement qu'il y a la musique de Chopin pour attirer mon attention et aussi Agnès qui est magistrale dans le rôle. Subjectivement, ça n'est pas ma tasse de thé même si j'ai plaisir à voir Agnès mais objectivement il n'y a rien à redire: c'est beau et c'est du grand art.

Ouverture de la seconde partie sur Delibes Pas de Deux de José Carlos Martinez. Mathilde Froustrey et Yannick Bittencourt y sont comme des poissons dans l'eau. Ce pas de deux est un pur régal. Comme quoi on peut encore de nos jours composer des chorégraphies pur classique!

The nignt de Benjamin Millepied, n'a pas particulièrement attiré mon attention. La chorégraphie m'a semblé assez basique et faussement anti-conventionnelle. Alice Renavand et Audric Bezard tirent leur épingle du jeu mais sont moins convaincants que dans In the Middle.

Suivait Mi Favorita. Véritable petit chef d'oeuvre chorégraphique signé José Martinez (et on a la chance de l'avoir maintenant à Madrid!!!!!).
Le classique c'est chiant? C'est ringard? C'est dépassé? Mais bien sûr, on y croit.
Mi Favorita est un ballet inventif, drôle, truffé de référence aux grands classiques et grands chorégraphes. On retrouve ainsi Gisèle, Le Lac, La Belle, Sérénade et plein d'autres encore. On retrouve les caricatures du danseur et de la danseuse. De la ballerine-diva qui récolte fleurs et applaudissement en minaudant aux danseurs qui comparent leur ballon et leur pirouettes, tous les stéréotypes y passent. Une véritable bouffée d'oxygène!

Pour finir, Non, je ne regrette rien de Favier. L'originalité repose sur le fait que les danseurs évoluent sur une toute petite surface rappelant un gazon. C'est incroyable tout ce que l'on peut faire dans un si petit espace. Agnès Letestu et Stéphane Bullion transcendent ce petit carré vert.

Après de nombreux applaudissements, tout le groupe nous offre un final spectaculaire. Le public a réservé une belle ovation aux danseurs et danseuses.
Merci d'être venu de Paris pour cette soirée unique. On espère vous revoir très bientôt.

sábado, 24 de marzo de 2012

Une journée de ballet au Royal Ballet de Londres

Si vous ne savez pas quoi regardez à la télé et si vous n'aviez pas journée libre hier pour tout suive en direct vous pouvez revoir la journée au Royal Ballet avec cours et répétition:

http://www.youtube.com/royaloperahouse

Enjoy!

viernes, 2 de marzo de 2012

Collection printemps/été Alexandre Neddermann

Les beaux jours arrivent et arrivent aussi l'envie de ranger ses manteaux dans l'armoire. Pour ma part je commence à faire le point sur ma garde-robe estivale et je craque sur la nouvelle collection d'Alexandre Neddermann.
C'est très joli, agréable et confortable soit tout ce que je recherche dans un vêtement.
Vous pouvez retrouver la collection sur le blog GINGER-CITY Alexandre Neddermann.


Alexandre Neddermann from Anna Pla-Narbona Leon on Vimeo.

domingo, 26 de febrero de 2012

Triple Bill à Sant Cugat avec la Compañia Nacional de Danza

La Compañia Nacional de Danza, aujourd'hui dirigée par José Carlos Martinez, était à Sant Cugat pour 2 représentations.
Au programme 2 pièces contemporaines et 1 pièce neo-classique:
In Transit d'Anabelle Lopez Ochoa (création)
Artifact II de William Forsythe
Walking Mad de Johan Inger

C'était aussi l'occasion de rencontrer José Carlos Martinez venu présenter les pièces au programme ainsi que ses projets pour la compagnie.
Nul n'ignore en effet que la CND, après avoir été une compagnie de Répertoire classique, est devenue une compagnie d'auteur sous la direction de Nacho Duato et que son répertoire a glissé vers le contemporain.
Pour José Carlos Martinez, un danseur doit savoir tout danser d'où la volonté d'ouvrir le Répertoire de la compagnie à différents styles. "Je viens de l'univers du ballet classique, j'ai commencé comme danseur classique et j'ai travaillé avec des chorégraphes contemporains et j'ai ainsi pu évoluer en tant que danseur. J'aime danser de tout et voir de tout. C'est ma vision de la danse. Ce que j'aimerais avec la CND c'est pouvoir toucher un public large et montrer tous les styles. Le vocabulaire classique, qui est une base pour les danseurs et les chorégraphes doit évoluer. Cela ne serait pas interessant de se limiter au classique."
Premier grand défi aujourd'hui pour les danseuses: rechausser les pointes. Cela a-t-il été difficile? José Carlos Martinez répond que la compagnie a toujours eu 1 cours classique par jour et donc que les danseurs et danseuses ont les bases classiques. Il a rajouter un quart d'heure supplémentaire au cours pour que les danseuses travaillent les pointes. "C'est comme le vélo" dit-il, autrement dit, ça ne s'oublie pas.
La difficulté principale actuelle ne concerne pas les pointes mais la situation économique du pays peu propice à un développement artistique. Ce ne sont pourtant pas l'envie ni les projets qui manquent tant pour la CDN1 que pour la CND2. La CND2, se veut un tremplin pour les jeunes danseurs et sera renouvellée la saison prochaine. Actuellement, les danseurs de la CND2 participent au programme de la CND.
Pour l'instant, les oeuvres de Nacho Duato ne peuvent pas être dansées par la compagnie. Celui-ci refuse en effet que la compagnie continue à les présenter. La compagnie a besoin d'avoir un répertoire pour pouvoir partir en tournée et les projets de création fusionnent avec l'envie de faire venir travailler les grands chorégraphes . D'ailleurs l'une des ambitions avouée est de faire découvrir au public un Répertoire auquel il n'est pas habitué.

Pour cette soirée donc, 3 pièces mais aucune signées José Martinez. Il annonce qu'il ne prévoit pas de danser ou de chorégraphier pour le moment, sa mission étant de diriger la compagnie et la faire connaître.

La soirée s'ouvre sur In Transit, création signée Annabelle Lopez Ochoa. La pièce veut montrer les gens en situation de transit, dans une salle d'attente.

1/2 heure et un entracte plus tard le spectacle (re)commence avec Artifact II de Forsythe sur la très célèbre partition de de Bach.On assiste ici à l'illustration parfaite de ce qu'un danseur peut faire avec une base classique.
Franchement, on ne dirai pas que les danseuses viennent juste de reprendre les pointes tant les pas sont fluides, naturels. Les alignements sont parfaits, les lignes superbes. La "pâte"  de Forsythe est magistralement intégrée par tous ces danseurs et danseuses aussi talentueux et talentueuses les uns que les autres. Ca passe comme dans un rêve. Pas une seconde d'ennui, on est captivé du début à la fin à la fois par la chorégraphie, la musique et l'interprétation des artistes. On en redemande!

Pour clôturer la soirée, la CND nous a présneté Walking Mad de Johan Inger crée en 2001 pour le Nederlands Dans Theater sur le Bolero de Ravel et Für Alina de Arvo Pärt.
Un homme descend l'allée de l'amphitéâtre. Un spectateur retardataire? Non. Un des protagonistes de la pièce. Il monte sur la scène où une femme ramasse des vêtements par terre. Les 30 premières secondes me semblent étranges. Vais-je accrocher? La seconde suivante me donne la réponse: Walking Mad est définitivement une oeuvre plaisante, séduisante, originale et drôle. L'utilisation de la musique tant envoûtante de Ravel est optimale. Le décor aussi est très bien pensé avec ces portes cachées qui s'ouvrent et se referment sur les interprètes en proie aux rythmes lanscinants de la musique.

Très bonne démonstration de la compagnie donc.On attends avec impatience l'annonce du budget 2012 en espérant que ce dernier permettra à la compagnie de briller comme il se doit.

lunes, 20 de febrero de 2012

Le Lac des Cygnes au Liceu bis et ter

Cela fait plusieurs jours que je veux publier ce compte rendu des représentations de samedi 11 en soirée et dimanche 12 après midi et que je n'y arrive pas. Les mots me manquent.
Pour la représentation du samedi, je savais que j'allais voir danser Aaron Robinson en Siegfried et Momoko Hirata en Odette/Odile, tous 2 fraîchement nommé-e-s Principals. Je savais que j'allais passer une bonne soirée. J'aime la version d'Ángel Corella, j'ai déjà vu danser Aaron et Momoko dans d'autres rôles, d'autres pièces et je n'ai jamais été déçue par leur prestation. J'étais impatiente de les découvrir dans le Lac après avoir découvert Sarah Lane lors de la Première.

Le rideau de scène du Liceu se lève donc sur le château du Prince ce samedi 11 février 2012.
Aaron Robinson semble déjà très aprécié du public et reçoit une salve d'applaudissements dès son entrée.
Pour une prise de rôle, c'est réussi. Déjà il a la silhouette rêvée d'un Prince et il arrive à entrer dans la peau du personnage, d'un jeune Prince insouciant qui va devoir assurer sa majorité et faire face aux exigences de son titre. Je regrette un certain manque de fluidité dans son interprétation mais malgré cela, il parvient à capter l'attention du public. Ses variations sont superbement menées. Ses tours et ses sauts sont toujours autant spectaculaires sans faire "cirque". C'est beau, raffiné, élégant. Aaron fait définitivement partie des très, très, très grands danseurs d'aujourd'hui.

Le corps de ballet nous offre un joli travail soigné. Le pas de 3 est superbement dansé par Alejandro Virelles, Cristina Casa et Maria José Sales. Je découvrais Alejandro et j'ai été impressionnée par ses sauts et ses pieds magnifiques. Cristina Casa et Maria José Sales sont à la fois grâcieuse et raffinée chacune à sa manière.
Puis arrive la scène du lac. Bien sûr, j'attends Momoko. Un grand jeté, un seul et...

Momoko Hirata et Aaron Robinson. Crédit photo: A.Bofill
Je ne m'attendais pas à ça. Surtout pour une prise de rôle. Sa prestation ne se raconte pas. Il faut la voir. Qui, aujourd'hui, est capable d'égaler son Cygne? A part Lopatkina et une ou deux autres, je ne vois pas. C'était d'une beauté, d'une émotion à couper le souffle. Surtout le Cygne blanc le samedi. Son Odile avait également de quoi faire pâlir plus d'une Etoile de ce monde mais je l'ai trouvé un petit chouilla trop douce. Mais le lendemain, déjà, son Cygne Noir atteignait lui aussi la perfection. Elle était cette fois acompagnée d'Àngel Corella. On sent bien que le rôle n'a pas de secret pour lui et qu'il y est très à l'aise. Les pas de deux du Cygne Blanc et celui du Cygne Noir vont, à n'en pas douter, rester dans les annales du Ballet.

Toujours la mention spéciale aux 4 petits cygnes Ana Calderón, Cristina Casa, Leire Cabrera et Carla López. Synchronisation parfaite, musicalité, propreté des pas: c'est juste parfait.

Jonathan Diaz campe un Robarth convaincant, malfaisant et puissant.

La danse espagnole est toujours aussi dynamique, enlevée par Ana Calderón, Maria José Sales, Ion Agirretxe et Carlos Taravillo.

Ce soir je retrouve aussi dans le corps de ballet Oriol Figuerola, jeune danseur issu lui aussi du CDN et dont j'ai aussi parlé plusieurs fois dans de précédents billets.
Quel plaisir de retrouver tous ces jeunes sur scène!

Si le corps de ballet féminin manquait  parfois de synchronisation dans les actes blancs samedi, heureusement, dimanche, rien de cela mais de belles lignes et de très beaux ensembles. Un véritable enchantement. J'en ai encore des étoiles plein les yeux.

Ángel Corella.Crédit photo: A.Bofill

lunes, 13 de febrero de 2012

Entretien avec Sonia Vinograd, lauréate du prix de Lausanne 2012

Le prix de Lausanne 2012, dont la finale a eu lieu le 4 février dernier,  nous a révélé quelques nouveaux talents de la danse d'aujourd'hui. Parmi eux, Sonia Vinograd, élève de l'Institut del Teatre de Barcelone et lauréate de la 6eme bourse. Elle a accepté de nous rencontrer, Carolina Masjuan pour Ballet y mas et moi-même, accompagnée de son professeur, Rodolfo Castellanos à l'Institut del Teatre de Barcelone.


Nous découvrons une jeune fille non seulement talentueuse mais aussi d'une grande gentillesse et d'une mâturité impressionnante pour son âge. On lit également la joie de Sonia et de son professeur ainsi que la complicité qui les lie tout les deux. Mais cette victoire a été le fruit d'un dur labeur depuis que Sonia a commencé la danse.

Ma mère était danseuse. Ma tante aussi. Nous confie Sonia. J'ai commencé à l'âge de 6 ans chez Oriol Martorell. J'aurais aussi pu faire de la musique mais je me suis décidé pour la danse. Je suis rentrée à l'Institut dans le cursus de danse espagnole puis j'ai changé pour le cursus classique. Je ne me voyais pas danser ce style dans un futur professionel, c'est pourquoi j'ai changé pour le classique et c'est à ce moment que j'ai découvert ma passion. Ca n'a pas été facile mais ça en valait la peine.
J'ai eu Lourdès de Rojas comme professeure pendant 2 ans puis Rodolfo. Ce furent 5 années de cours sensationnels avec des professeurs fantastiques.

Voilà pour les débuts de cette jeune danseuse.
Quant à Lausanne, la participation de Sonia a été une initiative privée entre Sonia et ses professeurs. Depuis qu'Aleix a gagné le grand prix (ndlr: Aleix Martinez, lauréat du Prix de Lausanne en 2008 et ancien élève de David Campos à Barcelone) j'ai suivi le Prix de Lausanne année après année en espérant qu'un jour je serai prête pour me présenter.
En effet, peu d'élèves participent à des concours. Ce n'est pas vraiment une "tradition" de l'école. Sonia, en revanche, a présenté l'an dernier le concours de Ribbaroja et le concours Roseta Mauri de Reus où elle a remporté une bourse lui permettant de suivre le stage de l'ABT l'été dernier.

Ce fût une préparation intensive. Elle a travaillé sans relâche jusqu'à finir par me fatiguer. Commente Rodolfo Castellanos en riant.
Nous avons commencé au mois de juin avec des cours puis la vidéo de sélection qui doit contenir un cours classique et une variation contemporaine. 
Et une fois la vidéo envoyée, il faut attendre et ce n'est pas facile! Mais Sonia a été retenue. Cela ne faisait aucun doute pour son professeur qui savait qu'elle irait loin dans la compétition : Je savais qu'elle gagnerait. C'est une gagnante. Et l'on sent beaucoup de fierté dans sa voix.
Parmi le panel des variations proposées par le Prix, Sonia a choisi la variation du Pas de trois du Lac des Cygnes pour le classique et Libera me de Cathy Marston pour le contemporain:

Au départ ça a été difficile car je ne me suis pas dit "cette variation est pour moi". Mais au final on s'est décidé pour la variation du pas de trois du Lac dans la version cubaine parce qu'elle est forte. Quant à la variation contemporaine Libera me, nous l'avons choisie car elle contrebalançait assez bien avec la variation classique.

Comme la plupart des candidats et candidates de Lausanne, la majorité des cours de Sonia sont des cours de classique, de pointes et de Répertoire mais elle a aussi 3 heures de contemporain par semaine. Un programme chargé auquel il a fallut rajouter la préparation du concours. Le soutien de l'Ecole mais surtout le soutien individuel de plusieurs personnes ont permis cette réussite comme le souligne le professeur Castellanos:
Nous avons demandé un espace libre pour répéter et il a toujours été fait en sorte que nous puissions le faire, les gardes de sécurité nous ont laissé entrer à des horaires tardifs, en-dehors des heures de cours, les samedis. Nous leur serons toujours reconnaissants pour leur aide.
Il est très difficile d'obtenir la flexibilité nécessaire (à la réalisation d'un tel projet) au sein d'une institution publique, mais il est important de reconnaître que le niveau de formation a beaucoup augmenté ces dernières années.

Mais les personnes à remercier par dessus tout sont les parents et grands-parents de Sonia sans qui rien n'aurait été possible.
Sans l'aide de la famille, ce n'est pas possible. Je considère que j'ai beaucoup de chance et les efforts de ma famille ont été considérables. avoue Sonia avant de poursuive: Mes parents ont participé au prix des billets, l'hôtel, les cours, le costume et mes grands-parents qui vivent en Argentine ont utilisé une partie de leur retraite pour m'aider. Il y a beaucoup de jeunes qui ne reçoivent aucune aide de leur famille  parce que chez eux on ne voit pas la danse comme une profession.
Il est vrai qu'en Espagne la danse n'est pas vraiment vue comme une option professionnelle. Ce ne sont pourtant pas les talents qui manquent à en croire la longue liste des danseurs et danseuses espagnols faisant carrière à l'étranger. Mais ce n'est pas toujours facile de partir. Même si ce n'est pas le cas de Sonia qui ne voit pas l'éloignement comme une fatalité. Beaucoup de personnes ici ne considèrent pas une carrière hors d'Espagne car cela ne leur semble pas tangible. Alors que pour moi, mes parents étant argentins, descendants d'immigrés de différentes parties d'Europe, ça me paraît normal d'aller danser dans un autre pays. Je ne le vois pas comme quelque chose de terrible mais pour d'autres, cela leur semble inutile d'investir dans la danse s'il n'y a pas de possibilité de travail en Espagne.

Et s'il est vrai que l'Espagne manque cruellement de compagnies classiques de Répertoire, tous les regards sont désormais tournés vers le Corella Ballet et la CND. Le premier vient de prendre le nom de Ballet de Barcelone et vient de s'installer dans la capitale catalane tandis que la 2nde est dirigée depuis peu par José Martinez et semble prendre un nouveau départ. Tout cela en plus des structures déjà existantes mais offrant un répertoire différent comme les Ballets de Victor Ullate ou David Campos.

Rodolfo Castellanos croit au travail et au talent: Je suis 100 % d'accord avec la déclaration d'Ángel Corella : "la crise remettra chacun à sa place". Je crois comme lui que seule l'excellence subsistera.

De sa semaine à Lausanne, Sonia ne garde que de bons souvenirs, tant sur le plan de l'organisation que relationnel.

Je me rappelle du jour du départ dans le taxi pour l'aéroport où j'ai pleuré d'émotion. J'étais un peu nerveuse au début, c'était un peu stressant et le 2eme jour nous avons eu les cours avec le jury mais c'était tellement bien organisé que je me suis sentie comme chez moi.
Je connaissais déjà Alejandro Martinez et Anna Casasola mais nous nous sommes tous soutenus les uns les autres.
Le coaching de Monique Loudières lui a valu l'un des plus beaux compliments qu'une danseuse puisse recevoir: Tu n'interprètes pas. Tu ressens.
La première récompense fût bien sûr sa sélection pour la finale. C'était comme un cadeau, comme une récompense. Je me suis dit qu’ il fallait que je me fasse plaisir. C'était fantastique.
Sonia Vinograd avec son professeur Rodolfo Castellanos

On imagine aisément sa joie de recevoir une bourse. Pour le moment, elle n'a pas encore décidé de ce qu'elle va faire et même si pour le futur certaines compagnies l'intéresseraient plus que d'autres elle n'a pas une compagnie rêvée: Je n'ai pas de compagnie préférée. J'aimerais une compagnie qui propose un répertoire varié incluyant classique, néo-classique et contemporain et qui me permette de grandir et m'épanouir artistiquement. Je ne cherche pas obligatoirement une très grande compagnie.

Quoi qu'elle choisisse nous lui souhaitons le meilleur et une belle et longue carrière. Et encore toutes nos félicitations pour ce beau succès.

sábado, 11 de febrero de 2012

Sarah Lane et Ángel Corella: le Cygne et le Prince qui enchantent le Liceu

Grande Première ce jeudi soir 9 février 2012 au Gran Teatre del Liceu: Le Lac des Cygnes par le Corella Ballet dans la version d'Ángel Corella.
Pour marquer l'évènement, nous avons eu droit à une invitée de marque en la personne de Sarah Lane, soliste de l'ABT. Elle fût aussi la doublure de Natalie Portman dans le film Black Swan.
Mais ce soir, ce n'est pas un film qui s'est joué sur la scène du Gran Teatre. C'est un ballet, l'un des plus mythiques du Répertoire et qui ne pardonne rien ni techniquement ni artistiquement.

J'avais déjà vu la version d'Ángel Corella en 2010 à Sant Cugat et j'avais adoré. La chorégraphie est basée sur la version originale de Petipa et Ivanov mais Ángel Corella y a ajouté sa touche personnelle. Le résultat est des plus réussi avec une chorégraphie vive, narrative, musicale et mettant en valeur les qualités des danseurs de la compagnie. La mise en scène et les décors, surtout la représentation du lac, sont également du plus bel effet. Bref, une totale réussite de ce côté.

Qu'en est-il côté danseurs et danseuses? Et bien disons-le tout de suite: c'est une totale réussite aussi.


Sarah Lane ne joue pas à être un cygne. Elle EST un cygne. Son cygne blanc est lyrique, digne face à Rothbart et le sort que celui-ci lui a jeté. Sous les traits d'Odile, elle incarne un cygne Noir séducteur et maléfique à souhait. Le Prince (Ángel Corella) ne peut que tomber dans le piège. De retour dans la peau d'Odette, Sarah Lane nous émeut par son désespoir. Elle se jette dans le lac suivi du Prince et le sortilège est rompu. Techniquement il n'y a rien à redire, la ligne de ses attitudes est la pureté même et ses bras sont superbes. On est hypnotisé.
Ángel Corella, quant à lui, est toujours aussi magnifique dans le rôle du Prince. Dépité face à sa mère qui lui rappelle qu'il serait temps qu'il trouve une épouse, il est un Prince épris, attentionné et passionné face à Odette. Le pas de deux du cygne blanc fût un moment magique, de toute beauté tandis que le pas de deux du Cygne Noir fût envoûtant, presque ennivrant ai-je envie d'écrire. Le public, pourtant très froid au début (le public du Liceu rechigne assez à applaudir allez savoir pourquoi!) s'est laissé aller à de chaleureux applaudissements.

Aaron Robinson campe un Robarth fort et malfaisant. Si son costume ne me convainc pas vraiment, son jeu d'acteur en revanche est bluffant et, servi par une technique sans faille, il remporte mon adhésion.

Benno était ce soir de Première l'excellent Kirill Radev. Le pas de trois qu'il a dansé avec Momoko Hirata (la grâce incarnée) et Kazuko Omori était superbe.

Kirill Radev, Momoko Hirata et Kazuko Omori. Photo: A.Bofill
Mention spéciale aux 4 petits cygnes Ana Calderón, Cristina Casa, Leire Cabrera et Carla López, qui atteignent la perfection. Elles m'ont scotchée. C'est SU-BLI-ME.

Yuka Iseda et Maria José Sales assurent quant à elles dans le rôle des 2 grands cygnes. Maria José Sales est comme à son habitude c'est à dire très bien et Yuka Iseda fait montre de belles qualités et d'une grande élégance.
Sarah Lane et Ángel Corella. Photo: A.Bofill

La danse espagnole a été magnifiquement enlevée par Ana Calderón, Cristina Casa, Ion Agirretxe et Carlos Taravillo.

Le corps de ballet est en belle forme. On remarque particulièrement Alba Cazorla, Ana Cabral, Yoko Callegari, Tracy Jones et j'ai retrouvé avec plaisir Julia Roca, ancienne élève du CDC qui fait ses débuts professionnels et dont j'ai souvent parlé ici.

L'orquestre del Gran teatre del Liceu fût à la hauteur de la tâche et au moins les musicien-ne-s sont restés dans la fosse pour les saluts.

Dans quelques heures je vais revoir le spectacle mais avec Momoko Hirata et Aaron Robinson dans les rôles principaux cette fois.
Demain aura lieu la dernière soit 5 représentations en tout, toutes jouées à guichet fermé. Qui a dit qu'il n'y a pas de public pour la danse classique en Catalogne?

sábado, 4 de febrero de 2012

Lausanne 2012: And the winners are...

La finale du Prix de Lausanne 2012 vient juste de se terminer. La liste détaillée des gagnants et gagnantes de cette édition est à lire sur le site.

21 finalistes ont été sélectionné-e-s cette année. De nouvelles variations ont fait leur apparition tant en classique qu'en contemporain et ça fait du bien de varier un peu!
En contemporain, les variations de Christopher Wheeldon ont été remplacées par des variations de Didy Veldman.

Grand Prix:
Ms.Sugai Madoka (Sasaki Ballet Academy, Yamato)

Bourses:
Ms.Bettes Hannah (Next Generation Ballet Patel Conservatory, Tampa)
M.Barbosa Edson (Grupo Cultural de Dança Ilha, Rio de Janeiro)
M.Tudorin Nikolaus (Tanz Akademi Zürich)
M.Grünecker Mickael (Tanz Akademi Zürich)
Ms.Vinograd Sonia (Institut del Teatre de Barcelona, Conservatori Professional de Dansa)
Mr.Wang Le (Beijing Dance Academy)
Mr.Wang Mingxuan (Shangaï Dance School)

Prix du meilleur suisse ou non suisse étudiant la danse en Suisse depuis au moins 3 ans: Grünecker Mickael

Prix d'interprétation contemporaine: Sugai Madoka

Prix du Public: Bettes Hannah

Je suis assez d'accord avec le jury même si j'aurais un peu changé le palmarès final. Quant à mon pronostic pour le Grand Prix, il oscillait entre Mickaël Grünecker, Hannah Bettes, Sonia Vinograd et Madoka Sugai qui, à mon sens, ont tous les 4 dominé la compétition. Ils et elles ont eu au moins une bourse.

J'ai particulièrement apprécié les prestations de Sonia Vinograd, qui, soit dit en passant fait honneur à Barcelone! Sa variation du Pas de trois du Lac était excellente tant sur le plan technique qu'artistique, elle donnait un sens a chacun de ses pas et mouvements. Son Liberame était également très convaincant. Sa bourse est très très largement méritée. Bravo!
 Hannah Bettes a elle aussi présenté de belles qualités. Sa Swanilda était exquise. Belle technique et belle interprétation.
Madoka Sugai, la grande gagnante de cette édition, n'a pas volé sa médaille! Très belle dans Raymonda, elle a fait preuve d'une grande élégance et de grâce ainsi que d'une solide technique. Son tutu était magnifique. Bon, il vaut mieux une bonne danseuse qu'un beau tutu, c'est sûr, mais quand on a les 2 à la fois, ça ne gâche rien.
Sa variation contemporaine était vraiment excellente et j'ai parié de suite sur elle pour le Prix d'interprétation contemporaine et je vois que j'ai eu raison.

 Le jeune Mickael Grünecker a été excellent de bout en bout. Il a une présence et une mâturité sur scène de pro. J'ai été scotchée par son Solor. Tout y était. Superbe.
Son compagnon d'école Nikolaus Tudorin s'est aussi très bien sorti de cette variation difficile. J'ai par contre été moins convaincue par son interprétation d'Outsight.
Je peux en dire autant d'Edson Barbosa, très convaincant en Basile (c'est clairement un style qui lui correspond) mais dont j'ai moins accroché à l'interprétation contemporaine.
Quant à Mingxuan Wang et son compatriote Le Wang je les ai trouvé tous les deux meilleurs dans leur variations contemporaines même s'ils n'ont pas démérités en classique.

Parmi les non primés, la prestation d'EnekoAmoros Zaragoza m'a beaucoup plue. Je l'ai trouvé très élégant dans la variation de Casse-Noisette.
Le jeune Daniel Robert Silva était très bien dans sa variation contemporaine.
Alaia Rogers-Maman semblait stressée et a sans doute voulu trop en faire. Dommage car c'est une très jolie danseuse.

Dans l'ensemble un bon concours et au moins cette année personne n'a été ridicule sur scène. Quelques petits accrocs techniques à déplorer et surtout quelques problèmes de musicalités pour certains et certaines qui semblaient courir un peu derrière la musique.

En attendant le palmarès, les écoles du Royal Ballet du Danemark et de Londres nous ont envoyé quelque un-e-s de leur élève.
C'est l'école danoise qui ouvre le bal avec la Pas de Quatre. Excellent choix que ce petit bijou romantique et excellentes interprètes:
Astrid Elbo ( Maria Taglioni)
Ida Praetorius ( Lucile Grahn)
Viktoria Falck-Schmidt ( Fanny Cerrito)
Stephanie Møller ( Carlotta Grisi)
Par contre, ces 4 danseuses sont rentrées en 2010 comme stagiaire dans le Ballet. On ne peut donc plus vraiment dire qu'elles soient élèves.
Ida Praetorius est toujours aussi ravissante. J'avais en effet un excellent souvenir d'elle dans le Conservatoire alors qu'elle était toute jeune élève.
Elles et ses compagnes sont vraiment grâcieuses et ont su rendre hommage à ce petit chef d'oeuvre.

Les élèves de la Royal Ballet School ont présenté 2 pièces.
Concerto-pas de deux de Mc Millan nous a permis de revoir la grande gagnante du Prix 2011, la jeune brésilienne Mayara Magri. Je l'ai trouvé superbe. Elle respire la Danse, tout simplement. Son partenaire était Skyler Martin. C'est un beau danseur et un bon partenaire.
Suivait Spring and Fall 10’ de John Neumeier avec Nina Tonoli, Jonah Cook, Lachlan Monaghan, Donald Thom.
Je n'accroche pas vraiment à ce style d'oeuvre mais cela n'enlève rien aux qualités de ces jeunes talents. Ils et elle sont déjà pro dans leur façon de danser. C'est très beau.

Voilà pour cette 40eme édition. J'espère que les candidat-e-s non récompensés trouveront de bons contacts et pourquoi quelques contrats au Networking Forum.
Félicitations et le meilleur pour la suite!

viernes, 3 de febrero de 2012

Les finalistes du Prix de Lausanne 2012

Les résultats sont tombés.

Je suis très heureuse de retrouver parmis les heureux et heureuses élues la jeune étudiante de l'Institut del Teatre de Barcelone Sonia Vinograd.
Elle ne sera pas la seule représentante espagnole puisque Amoros Zaragoza Eneko, élève de l'ENB School a lui aussi été sélectionné.

Très heureuse également pour la très belle et talentueuse Alaia Rogers-Maman que j'ai suivie avec passion dans le vidéo-blog.

Mais quel que soit le résultat, félicitations à tous et toutes et bon courage aux sélectionné-e-s pour la finale demain.

Quelle danse voir ce mois-ci sur Barcelone et sa région?

Comme annoncé ici plusieurs fois déjà, le Corella Ballet se produira sur la scène du Gran Teatre del Liceu du 9 au 12 février dans le Lac des Cygnes version d'Ángel Corella d'après Marius Petipa et Lev Ivanov.
Ce sera Ángel Corella qui assurera la Première avec une invitée de marque: Sarah Lane, soliste à l'ABT et doublure de Natalie Portman dans Black Swan (source Ballet y mas).
Pour ma part j'irai voir 3 distributions dont la Première. J'ai hâte de voir Sarah Lane en live et j'ai hâte aussi de découvrir Aaron Robinson en Siegfrid.

Les 18 et 19 février, le Teatre Auditori de Sant Cugat accueillera la Compañia Nacional de Danza dirigée depuis peu par José Carlos Martinez.
Au programme : Artifact II de Forsythe, In Transit d' Annabelle Lopez Ochoa et Walking Mad de Johan Inger.
Par ailleurs, le dimanche 19 à 12h00, José Carlos Martinez donnera une classe magistrale.
Toutes les info sur le site du Teatre Auditori.


Pour finir le mois en beauté, le Centre Culturel Unnim de Terrassa présentera une après midi de ballet avec les danseurs de l'Opéra de Paris le 26 février à 18h00.
Ils et elles nous présenterons le pas de six de Raymonda (Petipa/Noureev), In the Middle, Somewhat Elevated (Forsythe), La Dame au Camélia (Neumeier), Delibes Suite et Mi Favorita (Martinez), The Night (Millepied).


Le Mercat de les Flors de Barcelone poursuit une programmation contemporaine riche et variée tout au long du mois.


Et dans un registre tout à fait différent, aura lieu ce week end à Barcelone le 6eme Festival International de Danse Orientale.

martes, 31 de enero de 2012

Prix de Lausanne 2012: 40eme édition

La 40eme édition du Prix de Lausanne a ouvert ses portes dimanche pour les inscriptions des candidat-e-s. Les 1ers cours ont commencé hier.

Il s'agit d'un concours que j'apprécie particulièrement car non seulement, il permet à de jeunes talents d'obtenir des bourses d'études dans les écoles et compagnies les plus prestigieuses (Royal Ballet School of London, Ben Stevenson Academy, Tanz Akademi Zürich, etc) ) mais surtout ce concours ne se résume pas à une sélection "à la petit singe savant" sur scène. Le jury assiste au cours, note l'évolution du candidat ou de la candidate tout au long de la semaine, regarde ses capacités d'adaptation, de compréhension des corrections.
Par ailleurs, des non primé-e-s se sont aussi vu offrir de belles bourses d'étude et il s'agit d'un excellent tremplin vers le milieu professionnel grâce au Net working forum qui permet aux candidat-e-s de rencontrer différentes compagnies internationales.

Le jury cette année est composé de:

Jean-Christophe MAILLOT Chorégraphe-Directeur, Ballets de Monte-Carlo, Monaco
Lauréat du Prix de Lausanne en 1977

Darcey BUSSELL Ex-Principal, The Royal Ballet, Londres, Angleterre
Lauréate du Prix de Lausanne en 1986

Sue-Jin KANG Principal, Stuttgart Ballet, Stuttgart, Allemagne
Lauréate du Prix de Lausanne en 1985

Nancy RAFFA Maîtresse de ballet, ABT, New York, USA
Lauréate du Prix de Lausanne en 1980

Emma SANDALL Co-Directrice et chorégraphe, Ludwig Dance Company, Perth, Australie
Lauréate du Prix de Lausanne en 1994

Miyako YOSHIDA Ancienne Principal, The Royal Ballet, Londres, Angleterre
Lauréate du Prix de Lausanne en 1983

Jose MARTINEZ Directeur Artistique de la Compagnie Nationale de Danse d'Espagne, Madrid
Lauréat du Prix de Lausanne en 1987

Goyo MONTERO Directeur de ballet et chorégraphe, Staatstheater Nuernberg Ballett, Nuremberg, Allemagne
Lauréat du Prix de Lausanne en 1994

Frederic OLIVERI Directeur, Département de Danse et Ecole de Ballet, Accademia Teatro alla Scala, Milan, Italie
Lauréat du Prix de Lausanne en 1977

Les coaches en classique de cette édition sont toujours Monique LOUDIERES (Etoile de l'Opéra de Paris pour les filles et Patrick ARMAND (Etoile,  pour les garçons.
Pour le contemporain il s'agit de Cathy MARSTON (Directrice et chorégraphe Ballet de Berne) et Pieter SYMONDS (Rambert Dance Company).

Nous avons cette année une candidate de l'Institut del Teatre de Barcelona, Sonia Vinograd. Bonne chance à elle et à tous et toutes les autres candidat-e-s.

Les nouvelles du Prix sont à suivre sur le site du Prix de Lausanne , les vidéos blogs du concours sont aussi à suivre et la finale sera retransmise en direct samedi 4 février à 15h00 sur Arte Tv ou sur le site tv du Prix de Lausanne .

Edit: à suivre  aussi les vidéos du site Dansomanie . La 1ere est une vidéo de présentation de Johanna Raynaud, candidate de l'Eole de Danse Supérieure de Danse de Cannes Rosella Hightower:

viernes, 20 de enero de 2012

Le top 3 de 2011

Mois de janvier et nouvelle année oblige, j'avais envie de faire un bilan danse de l'année 2011 en ne retenant que 3 évènements m'ayant marquée.
C'est donc tout à fait subjectif et ça a été dur de n'en retenir que 3 mais comme je m'étais fixé cette règle, je n'ai pas voulu y déroger.

Voici donc les 3 retenus:

-La sortie dans les salles et en DVD du documetaire le Coeur et le Courage d'Arantxa Aguirre. La nouvelle du moment c'est que le DVD sortira à la vente en France le 3 avril prochain aux editions ZYLO. Prenez note!

-La découverte de Somorrostro, ballet de Maria Rovira qui m'a beaucoup plu. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre de ce ballet et c'est ça justement qui est excellent: se laisser emporter sans l'avoir prévu.

-La nomination au grade de Principal d'Aaron Robinson du Corella Ballet. Nomé en même temps que Momoko Hirata, elle aussi brillante danseuse.

Et puis comme jamais 3 sans 4, je retiens aussi la tournée du Marinsky au Liceu. 3 soirées magiques avec Lopatkina en prime. Reste juste à oublier l'incorrection du public si on peut.