sábado, 11 de febrero de 2012

Sarah Lane et Ángel Corella: le Cygne et le Prince qui enchantent le Liceu

Grande Première ce jeudi soir 9 février 2012 au Gran Teatre del Liceu: Le Lac des Cygnes par le Corella Ballet dans la version d'Ángel Corella.
Pour marquer l'évènement, nous avons eu droit à une invitée de marque en la personne de Sarah Lane, soliste de l'ABT. Elle fût aussi la doublure de Natalie Portman dans le film Black Swan.
Mais ce soir, ce n'est pas un film qui s'est joué sur la scène du Gran Teatre. C'est un ballet, l'un des plus mythiques du Répertoire et qui ne pardonne rien ni techniquement ni artistiquement.

J'avais déjà vu la version d'Ángel Corella en 2010 à Sant Cugat et j'avais adoré. La chorégraphie est basée sur la version originale de Petipa et Ivanov mais Ángel Corella y a ajouté sa touche personnelle. Le résultat est des plus réussi avec une chorégraphie vive, narrative, musicale et mettant en valeur les qualités des danseurs de la compagnie. La mise en scène et les décors, surtout la représentation du lac, sont également du plus bel effet. Bref, une totale réussite de ce côté.

Qu'en est-il côté danseurs et danseuses? Et bien disons-le tout de suite: c'est une totale réussite aussi.


Sarah Lane ne joue pas à être un cygne. Elle EST un cygne. Son cygne blanc est lyrique, digne face à Rothbart et le sort que celui-ci lui a jeté. Sous les traits d'Odile, elle incarne un cygne Noir séducteur et maléfique à souhait. Le Prince (Ángel Corella) ne peut que tomber dans le piège. De retour dans la peau d'Odette, Sarah Lane nous émeut par son désespoir. Elle se jette dans le lac suivi du Prince et le sortilège est rompu. Techniquement il n'y a rien à redire, la ligne de ses attitudes est la pureté même et ses bras sont superbes. On est hypnotisé.
Ángel Corella, quant à lui, est toujours aussi magnifique dans le rôle du Prince. Dépité face à sa mère qui lui rappelle qu'il serait temps qu'il trouve une épouse, il est un Prince épris, attentionné et passionné face à Odette. Le pas de deux du cygne blanc fût un moment magique, de toute beauté tandis que le pas de deux du Cygne Noir fût envoûtant, presque ennivrant ai-je envie d'écrire. Le public, pourtant très froid au début (le public du Liceu rechigne assez à applaudir allez savoir pourquoi!) s'est laissé aller à de chaleureux applaudissements.

Aaron Robinson campe un Robarth fort et malfaisant. Si son costume ne me convainc pas vraiment, son jeu d'acteur en revanche est bluffant et, servi par une technique sans faille, il remporte mon adhésion.

Benno était ce soir de Première l'excellent Kirill Radev. Le pas de trois qu'il a dansé avec Momoko Hirata (la grâce incarnée) et Kazuko Omori était superbe.

Kirill Radev, Momoko Hirata et Kazuko Omori. Photo: A.Bofill
Mention spéciale aux 4 petits cygnes Ana Calderón, Cristina Casa, Leire Cabrera et Carla López, qui atteignent la perfection. Elles m'ont scotchée. C'est SU-BLI-ME.

Yuka Iseda et Maria José Sales assurent quant à elles dans le rôle des 2 grands cygnes. Maria José Sales est comme à son habitude c'est à dire très bien et Yuka Iseda fait montre de belles qualités et d'une grande élégance.
Sarah Lane et Ángel Corella. Photo: A.Bofill

La danse espagnole a été magnifiquement enlevée par Ana Calderón, Cristina Casa, Ion Agirretxe et Carlos Taravillo.

Le corps de ballet est en belle forme. On remarque particulièrement Alba Cazorla, Ana Cabral, Yoko Callegari, Tracy Jones et j'ai retrouvé avec plaisir Julia Roca, ancienne élève du CDC qui fait ses débuts professionnels et dont j'ai souvent parlé ici.

L'orquestre del Gran teatre del Liceu fût à la hauteur de la tâche et au moins les musicien-ne-s sont restés dans la fosse pour les saluts.

Dans quelques heures je vais revoir le spectacle mais avec Momoko Hirata et Aaron Robinson dans les rôles principaux cette fois.
Demain aura lieu la dernière soit 5 représentations en tout, toutes jouées à guichet fermé. Qui a dit qu'il n'y a pas de public pour la danse classique en Catalogne?

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