sábado, 30 de junio de 2012

Les adieux d'Ángel Corella à l'ABT

Ce jeudi 28 juin, Ángel Corella a fait ses adieux en tant que Principal de l'ABT sur la scène du MET à New-York. Il est parti sur Le Lac de Cygnes qu'il a dansé avec Paloma Herrera.
Nous connaissons tous et toutes la carrière fulgurante et brillante qu'il a eu après avoir remporté le 1er Prix au Concours International de Danse de Paris en 1994.



En 1995, il rejoint les rangs de l'ABT.

Je l'ai découvert pour la 1ere fois en vidéo dans le pas de deux de Don Quichotte avec Paloma Herrera. Celui-ci:



 J'ai visionné ce pas je ne sais combien de fois et depuis je m'étais juré d'aller voir danser Ángel "en vrai". C'est aujourd'hui chose faite et la magie opère toujours a chacune de ses apparitions.
Pour moi, une Etoile, une vraie, n'est pas un bon ou une bonne danseur-se. C'est quelqu'un qui transcende la technique pour faire passer une émotion, qui a du charisme, qui va ressortir même "perdu-e" au fond en arrière-scène, quelqu'un qui a quelque chose d'indéfinissable et qui fait qu'on ne peut décrocher son regard de lui ou elle.
Ángel en fait indéniablement parti. 

J'ai eu envie d'aller assister à ses adieux et puis au final je suis restée sur Barcelone. Question organisation ce n'était pas très pratique. Je suis sûre que cette soirée a été fantastique mais je sais aussi que j'ai la chance de voir sa compagnie et lui-même danser chez moi à Barcelone.
Ángel m'a, nous a offert des moments magnifiques en tant que danseur. Il nous offre maintenant une compagnie. La seule compagnie de Répertoire en Espagne. Ce n'est pas rien.
Merci Ángel et merci à toute l'équipe du Barcelona Ballet de continuer à nous émerveiller et nous donner à rêver. On en a bien besoin dans ce monde de fou.




Et puis juste pour le plaisir, avec Alessandra Ferri:



Et le pas de 3 du Corsaire avec Julie Kent et Ethan Stiefel:

lunes, 25 de junio de 2012

Spectacles et festivals de l'été 2012

A voir dans les semaines qui arrivent:

Le festival GREC de Barcelone avec de la danse mais bien d'autres choses encore. Le programme est varié et il y en aura pour tous les goûts.

La compagnie de David Campos se produira au Gran Teatre del Liceu pour une unique représentation de Gisèle dans la version de David Campos. Pour l'occasion, Aleix Martinez, ancien élève de l'école de David Campos et lauréat du Prix de Lausanne 2008 viendra danser ainsi que de Jesus Pastor de l'ABT.

Le festival de Peralada présente cette année encore une belle programmation. A retenir en danse Sara Baras le 8 août et le Barcelona Ballet le 18 août.

Et enfin le festival du Cap Roig offre aussi de belles soirées en perspective.

martes, 19 de junio de 2012

Myriam Ould Braham nommée Etoile du Ballet de l'Opéra de Paris

Enfin! Hier soir à l'issue de la Première de La Fille Mal Gardée, Myriam Ould-Braham a été nommée Etoile.
Je sais que nous étions nombreuses et nombreux à souhaiter cett nomination plus que justifiée et méritée.

Toutes mes félicitations à cette magnifique danseuse!




Un extrait de la Fille ave Myriam en 2009:

lunes, 18 de junio de 2012

Nouveau programe du Barcelona Ballet au Teatro Coliseum de Barcelone

Animation et effervescence étaient au rendez-vous en ce 12 juin devant le Teatre Coliseum de Barcelone pour la Première d'un nouveau programme du Barclona Ballet. La compagnie compte en effet pas mal de fans toujours présents pour les Première, d'autant plus que le programme était plus qu'alléchant:

Paquita
Chor. J. Mazilier et M.Petipa
Musique: L. Minkus et E.Delvedez

Facing the Light (création)
Chor. Kirill Radev
Musique: A. Vivaldi, Concerto pour Violon

Suspendd in Time
Chor. Ángel Corella, Russel Ducker et Kirill Radev
Musique: Electric Light Orchestra


En 1ere partie, le Grand Pas de Deux de Paquita dans la version de Joseph Mazilier. L'occasion pour la compagnie de déployer l'étendu de sa technique et de briller sur scène.
Maria José Sales et Alejandro Virelles assuaraient les rôles de Paquita et de Lucien d'Hervilly pour cette soirée de Première. Pour avoir vu et apprécier plusieurs fois Maris José Sales, j'ai constaté qu'elle paraissait stressée et plus sèche, plus saccadée dans sa danse que d'habitude. C'est dommage parce qu'elle est toujours impeccable dans toutes ses apparitions. Elle a tout de même été à la hauteur du rôle même je sais qu'elle peut faire beaucoup mieux.
Alejandro Virelles est vraiment pas mal du tout en Lucien. Belle technique et une présence sur scène incroyable. On retrouve chez lui toute la fougue et la puissance "à la cubaine", le raffinement en plus. Le résultat est spectaculaire.
Cristina Casa dansait la 1ere variation. Je crois qu'à chacune de ses prestations, j'apprécie chaque fois un peu plus cette très belle danseuse. Elle était vraiment convaincante tant sur le plan technique qu'artistique.
La 2eme variation était interprétée par Leire Cabrera. Je ne connaissais pas cette version chorégraphique. C'est joli à regarder mais il n'y absolument aucune difficulté technique. Si l'artistique ne doit pas pâtir pour la technique, la Danse et qui plus est classique académique, c'est quand même une technique. Je suis donc restée sur ma faim.
Kazuko Omori assurait avec brio et panache la difficile 3eme variation avec ses diagonales de sauts et ses tours attitudes. Avec elle tout cela semble tellement facile!
Quant à la 4eme variation, c'est Ana Calderon qui s'y frotte. Pour notre plus grand plaisir. C'était selon moi la meilleure variation de la soirée. Ana est techniquement très sûre d'elle et prend visiblement plaisir à se jouer de toutes les difficultés. Son interprétation m'a beaucoup plue. C'est fougueux et stylé et chic à la fois.

Comment, au sein du corps de ballet, transmettre son interprétation tout en préservant la cohésion du groupe? Pas facile mais Paquita s'y prête sans doute plus qu'un Lac ou que les Wilis. J'ai trouvé que le corps de ballet faisait très style ABT. Les filles ont pleinement assuré. Leur technique est propre et soignée et elles arrivent à faire passer leur personnalité propre.
Le ton est donc donné: c'est du haut niveau qui démarre la soirée et j'entends bien que la suite soit de même.

La suite justement ne me disait rien ni en bien ni en mal. Je n'avais aucune idée de ce qui m'attendais avec la création de Kirill Radev. Je savais qu'il est un bon danseur et j'ai adoré Suspended in Time, pièce qu'il a chorégraphié avec Russel Ducker et Ángel Corella.
Pour son Facing the Light j'attendais donc de voir son propre style avec impatience mais sans à priori. Le style se veut contemporain mais fait largement appel à des bases classiques.
Le décor est simple: tout est noir, illuminé de lumière jaune, chaude. Un seul danseur (Dayron Vera) sur scène dans la lumière ou faisant face à la lumière/réalité de la vie? peu à peu, 2 danseurs (Francisco Estevez et Ion Aguirretxe) et 3 danseuses (Cristina Casa, Ana Calderón et Alba Cazorla) le rejoignent. Des couples, des trios, des groupes se forment et se décomposent tour à tour. La solitude existe aussi en groupe. L'oeuvre est riche et nous interpelle. On peut y voir beaucoup de choses et de sens différents suivant notre parcours et nos sensibilités et cela vient naturellement. Nulle question ici de danse speudo-psycho-intello-analytique mais d'une danse accessible à tous et toutes, une danse belle et sensible. Les interprètes sont à fond dedans et nous servent chacun leur histoire, leur solitude, leurs rencontres qui forme la vie de ce court ballet. Kirill Radev s'est visiblement beaucoup appuyé sur la musique, ce très beau concerto dont le rythme n'est pas sans rappeler celui d'un mécanisme bien réglé et du temps qui passe. La pièce se termine comme elle avait commencé avec notre homme seul dans la lumière. La boucle est bouclée.
Kirill signe ici une oeuvre intéressante et prometteuse pour la suite s'il souhaite chorégraphier de nouveau.

Pour finir la soirée la compagnie a choisi de nous re-présenter Suspended in Time et c'est vrai que ce ballet est idéal pour finir une soirée de spectacle en beauté. C'est vif, joyeux, entrainant et on en prend plein les yeux.
Les danseurs et danseuses s'amusent à nous éblouir par leur technique tout en nous racontant une histoire à chaque scène. Chaque scène est crée sur une chanson de E.L.O et ne sont pas sans rappeler l'ambiance des années 70. Rencontres entre filles et garçons, jeux de séduction, premières amours sont un pretexte pour tous les membres de la compagnie à nous emporter dans un tourbillon de  pirouettes, manèges, fouettés, diagonales de grands sauts et de tours à la vitesse de l'éclair.
Leur joie de danser est palpable et communicative à tel point qu'on se surprend à danser sur son fauteuil.

Merci à tous et toutes de partager avec nous cette envie de danser. Et bien sûr on ne peut que se dire que la compagnie doit survivre. Voir le public ressortir ave cette envie de chanter et de danser est la meilleure preuve de l'utilité d'une compagnie de cette envergure dans notre ville.

A voir jusqu'au 23 juin au Teatro Coliseum.

domingo, 17 de junio de 2012

Gala de fin d'année du Centre de Dansa de Catalunya

Le mois de juin est là et avec lui fleurissent les spectacles de fin d'année. S'il y en a bien un que je ne voulais pas manquer c'est celui du Centre de Danse de Catalunya dirigé par Joan Boix et Roser Muñoz. Suite à une riche carrière professionnelle, ils se consacrent aujourd'hui à la transmission de leur savoir et leur expérience. Avec succès.
En effet, leur projet d'ouvrir leur propre centre de danse a abouti il y a 2 ans et cette année déjà il leur a fallu prévoir 2 spectacles pour donner à danser à tout le monde!

1er spectacle en fin d'après midi pour les petites classes dirigées par Raquel Pérez et le hip hop.
L'ambiance dans la salle est familiale. Et pour cause! Le rideau se lève sur une classe de bouts de chou de 4/5 ans s'appliquant à exécuter les excercices de Roser Muñoz. Les petites danseuses sont aidées par une élève du cycle de formation et sont visiblement heureuses de faire avec sérieux leur premiers pas sur scène. C'était donc plutôt amusant de voir ces petites si bien appliquées et de voir à coté les parents dans la salle faire moults "coucou" de la main (je doute que depuis la scène illuminée les petites aient pu reconnaître papa-maman dans le noir, mais bon...).
Pas de prouesse technique à cet âge et heureusement! Sensibilisation à la musique, au mouvement. On voit déjà que certaines sont plus musicales que d'autres. 

Le cours de base montre déjà plus de technique et de musicalité même si les pieds pourraient être un peu plus tendus.

Le cycle de formation I a également dansé sur un des concertos Brandebourgeois de Bach chorégraphié par Roser Muñoz. La chorégraphie est bien pensée, fluide et épurée et met bien en avant les qualités des élèves dont certaines se montrent déjà prometteuses.

Place ensuite au cours débutant avec Beethoven et les 7 notes où de petites ballerines symbolisant les notes blanches et noires en font voir de toutes les couleurs à notre Beethoven en herbe.

Le spectacle se terminait par un très joli ballet intitulé La casa de les Nines (la maison des poupées). Cinq élèves des classes de formation, Alexandra Urcia, Mariona Puente, Mariona García, Mariona Carrasco et Edith Vallès se retrouvent devant l'entrée d'une mystérieuse maison et s'y introduisent discrètement. Le thème rappellent Coppélia. Sauf qu'à l'intérieur ne sévit aucun Coppélius mais dansent toutes les petites des cours d'initiation et préparatoires.
Les 5 ballerines du cycle de formation sont très expressives et gracieuses comme il se doit pour ce type de ballet.
Alexandra Urcia est impressionnante dans sa variation. Belle technique, belle présence scénique, grâce. Tout y est.
Mariona Puente, Mariona Carrasco et Mariona Garcia sont resplendissantes et Edith Vallès nous emporte avec son sourire.

Une salve d'applaudissements bien méritée a conclu ce spectacle.

Quelques minutes plus tard, le temps de vider la salle, débutait le 2eme spectacle de la soirée, celui des classes de formation.

L'ambiance dans la salle est plus "sérieuse". Plus d'enfants courant dans les allées, plus de coucous de la main ou sonores mais un public qui n'en est pas moins chaleureux.

La 1ere pièce, Cello, sur une chorégraphie de Williams Castro et musique de Haydn met en scène 12 danseurs et danseuses. La gestuelle est contemporaine mais s'appuie sur les bases classiques. C'est visuellement très beau. On sent la cohésion du groupe et la synchronisation est quasi parfaite. La danse illumine la musique et inversément.

Il faut 20 ans pour construire un homme et 20 secondes de guerre pour le détruire. Voilà en résumé le thème de Jocs de Guerra (Jeux de Guerre) de Joan Boix. 8 danseurs nous content la tragédie des guerres. La chorégraphie met en valeur les interprètes et le niveau technique est bon. Très bon même. J'ai bien aimé le fait de créer un ballet uniquement pour les garçons. Bien que les choses évoluent peu à peu, la danse souffre encore trop souvent de stéréotypes idiots et les garçons à la danse font encore sourire trop de monde, sans parler du statut de "porteur" des garçons cantonnés au pas de deux. Cela me semble donc pas mal  de les mettre en avant de la sorte, même si le thème de la guerre est un peu cliché pour des garçons pour le coup. Surtout que la guerre ça touche aussi les filles, ça touche tous les milieux. Quoi qu'il en soit il en ressort une chorégraphie puissante qui nous permet d'apprécier ces jeunes danseurs. Encore une fois, j'ai retrouvé avec plaisir Oriol Figuerola, aujourd'hui vrai professionnel, et ses compagnons de classe Héctor Chicote, David Bellver, Eric Navarrete, Jordi Sala, Edwin Eduardo Sanchez et María Huguet, Yago Catalinas. Je découvrais certains d'eux pour la 1ere fois quant aux autres je n'ai pu que constater de réels progrès chez tous. J'ai hâte de les revoir danser.

Du rose, du rose, du rose, des tutus et encore du rose. Sans transition, nous voilà plongé dans le Jardin Animé extrait du ballet Le Corsaire par les filles des cours de formation.
Du vert camouflage pour les garçons et du rose pour les filles.
Il m'a fallut quelques secondes pour me réadapter. Peut-être que Cello aurait pu être entre Jocs de Guerra et El Jardin?
Heureusement, la belle prestance des filles sur scène arrive à nous mettre très vite dans le bain. Et d'ailleurs c'est une excellente idée que de monter ce passage pour des élèves en formation. Cela leur permet de se frotter au Répertoire, ce qui est indispensable arrivé à un certain niveau quand on souhaite devenir pro et le Jardin n'est finalement qu'une excuse pour présenter moults variations et permettre à bon nombre d'élève d'avoir une variation à se mettre sous la dent.
Si certaines sont encore un peu jeunes pour ces variations difficiles, d'autres s'en tirent déjà à merveille. Comme Julia Roca, très belle, très gracieuse et à la technique impeccable. Elle n'est d'ailleurs plus tout à fait élève puisqu'elle a participé entre autre au Lac des Cygnes d'Ángel Corella avec le Barcelona Ballet et se voit ouvrir de nombreuses portes professionnelles.
Ada Gonzales est elle aussi à l'aise dans sa variation et possède ce petit quelque chose en plus qui fait qu'on a envie de la regarder.
Julia Baró et Alexandra Urcia sont elles aussi remarquables. je n'ai pas reconnu toutes les solistes mais toutes ont fait montre d'une joie de danser communicative et d'un beau travail technique.
Le corps de ballet n'a pas démérité et n'a pas eu juste un rôle "décor". Toutes les filles mériteraient d'être citées.
Félicitations à toutes!

En 2eme partie du spectacle, les élèves ont présenté le ballet Les Quatre Saisons de Roser Muñoz et Joan Boix sur la célèbre partition de Vivaldi. Les diapositives servant de décor relataient les saisons mais aussi l'âge et les étapes de la vie. J'ai beaucoup aimé la chorégraphie techniquement coriace et qui en appelle aussi beaucoup à l'expressivité des interprètes. Tous et toutes ont été brillants. De véritables artistes! Chaque mouvement, chaque regard est pensé, interprété. Chacun et chacune raconte une histoire. C'est de la Danse, de la vraie danse et par conséquent de l'Art. Pas du sport comme je trouve qu'on en voit trop souvent dans certains concours et spectacles.
Les passages en groupe sont ensembles et tout en musicalité.
Le pas de deux du Printemps dansé par Ada González et Oriol Figuerola fût l'un des meilleurs moments de la soirée. Ada et Oriol ont été littéralement sublimes, leur danse fût magnifique.Ils sont beaux, tout simplement et on a envie qu'ils ne s'arrêtent jamais de danser.
Autre très beau passage, celui de l'Eté dansé entre autres par Julia Roca, toujours aussi remarquable, Edwin Eduardo Sanchéz et Hector Chicote. Là aussi c'était du très bon niveau. Ils ont réussi à me donner des frissons. C'est dire!

Au final un public debout et visiblement ravi. Merci à tous et toutes les élèves et aux professeur-e-s. Si seulement toutes les écoles privées pouvaient avoir ce niveau et cette honnêteté artistique!

jueves, 7 de junio de 2012

Spectacle à venir du Barcelona Ballet

A ne pas manquer au Teatro Coliseum de Barcelone, le Barcelona Ballet va se produire du 12 au 23 juin avec une triple bill au programme.

Du pur classique pour commencer avec Paquita puis suivra Facing the Light, une création de Kirill Radev, danseur de la compagnie, sur une musique de Vivaldi.
La soirée se terminera avec Suspended in Time sur les musiques d'Electric Light Orchestra.

A savoir pour les danseurs et danseuses de passage à Barcelone ce mois de juillet: le Barcelona Ballet organise des cours intensifs d'été ouvert aux niveaux intermédiaire et avancé.
Toutes les infos en espagnol, catalan et anglais ICI!