domingo, 13 de octubre de 2013

Agnès Letestu fait ses adieux à l'Opéra de Paris

Journée très spéciale que ce jeudi 10 octobre pour le monde de la Danse. Agnès Letestu fait ses adieux sur la scène de l'ODP. Avec elle, c'est toute une génération qui s'en va. C'est ma génération modèle. J'avais 9 ans lorsqu'elle a remporté le Prix du concours Européen des jeunes danseurs, j'en avais 13 lorsqu'elle fût nommée Première danseuse. Forcément j'ai suivi son parcours et elle fût et est toujours l'une de mes danseuses préférées, incarnant la quasi perfection si ce n'est LA perfection.
C'est bien sûr elle que j'ai vu en Giselle lors de ma 1ere fois à Garnier. Suivirent bien d'autres représentations et j'ai tremblé plus d'une fois en attendant la date de ses représentations redoutant un changement de distribution (si fréquent à l'ODP).

Plus que des mots, rien ne vaut de la voir danser.
Quelques vidéos souvenirs... Et surtout merci Agnès pour tous ces moments inoubliables.


miércoles, 9 de octubre de 2013

ROB: Don Quixote de Carlos Acosta

Depuis sa création en 1869 au Théâtre du Bolshoï par Marius Petipa, le ballet Don Quichotte a inspiré de nombreux chorégraphes, comme tous les grands classiques. De Rudolf Nureyev à Alicia Alonso en passant par Mikhail Baryshnikov, ce ne sont pas les versions qui manquent. Alors pourquoi en créer encore une? Et surtout pourquoi au Royal Opera House alors que Dowell avait déjà monté sa production ?
Et bien pourquoi pas? Ai-je envie de répondre aux sceptiques. Surtout lorsque c'est Carlos Acosta qui s'y colle. Le rôle de Basile lui va comme un gant et si cela n'est bien sûr pas un gage de réussite ça laisse entrevoir quelque chose d'intéressant. En tout cas en ce qui me concerne j'étais curieuse de découvrir sa version. J'étais présente lors des représentations du 5 octobre au soir et du 6. Et je suis convaincue par cette nouvelle mouture.

Pour commencer et afin que tout le monde s'y retrouve voici un petit résumé de l'histoire qui n'a pas grand chose à voir avec celle de Cervantes:
Don Quichotte, qui lit un livre contant l'histoire d'un chevalier fini par se croire lui-même un chevalier à la recherche de sa Dulcinée. Ses aventures le mènent à Barcelone, sur une place où Kitri, la fille de l'aubergiste Lorenzo est amoureuse de Basile. Le père de Kitri s'oppose à leur union car Basile n'a pas d'argent et souhaite voir sa fille épouser Gamache, riche mais stupide et ridicule. Kitri et Basile s'enfuient et se retrouvent dans un camp de gitans. Grâce à une supercherie de Basile et l'aide de Don Quichotte qui croit reconnaître en Kitri sa Dulcinée, les 2 amoureux pourront se marier et même recevoir la bénédiction de Lorenzo.
Avant de parler des distributions et des danseurs et danseuses sur scène il faudrait d'abord voir ce que nous réserve ce Don Quichotte.

Déjà, il y a 2 heures de danse complètes. Ca fait du bien comparé à certaines versions quelque peu tronquées.
Dès le prologue, Dulcinée apparaît pour guider Don Quichotte dans sa quête chimérique allant même jusqu'à l'adouber avant que n'entre Sancho Panza. Celui-ci est poursuivi par des paysannes auxquelles il a volé une poule. Le monde de Don Quichotte et celui de Panza, bien terre à terre, s'opposent déjà mais se complètent aussi. C'est Panza qui, arrachant un pied du lit à Baldaquin de Quichotte, fabrique la lance de ce dernier et la lui offre.
Aucun temps mort n'est à déploré et c'est bien la première fois que je ne m"ennuie" pas pendant le prologue.

Le 1er acte s'ouvre sur une rue suposée être de Barcelone. Un ingénieux décor mouvant en fera tour à tour une place, l'entrée de la maison de Gamache ou une rue. L'ensemble reste très conventionnel dans la chorégraphie et avec la pantomime et les mimiques vues et revues des pseudo disputes entre Kitri et Basile. Malgré tout, c'est un véritable plaisir de suivre les aventures des tourtereaux et, après tout, c'est bien ça Don Quichotte. Je suis d'ailleurs la première à râler quand les classiques sont revisités à l'extrême. L'acte qui dure plus de 50 minutes passe à toute vitesse. La chorégraphie reste fidèle à l'esprit Petipa mais s'enrichie de quelques détails et les danseurs et danseuses parlent sur scène!
Le 2eme acte me semble être le plus intéressant dans sa forme. La scène des gitans a été bien étoffée notamment avec la présence sur scène de musiciens guitaristes flamenco (sur des thèmes de Minkus quand même!). Les "¡guapo!", "¡guapa!", "vaya otra vez!" fusent avec un petit accent british excellent. C'est une bonne idée que d'avoir introduit une scène de flamenco, d'avoir fait parler les danseurs mais pourquoi ne pas être allé jusqu'au bout? On a droit a un semblant de début de sevillana et c'est tout. C'est du classique un peu "flamencorisé" si je puis dire et c'est dommage. Les compas marqués par les mains sont approximatifs. Cela pourrait être grandement amélioré. Ceci dit, les danses gitanes traditionnelles du ballet ont été remarquablement réglées et chorégraphiées, l'orchestration est aussi réussie.
Mais avant l'arrivée des gitans, il y a le pas de deux de Kitri et Basile sur la musique que l'on retrouve dans la Bayadère. Carlos Acosta a monté une belle chorégraphie musicale et fluide. Les costumes sont bien pensés et les décors mettent en avant la dualité monde réel/monde onirique . Don Quichotte est le seul à voir le gigantesque moulin qui l'entraîne dans la tempête.

La scène du rêve a été transposée dans un jardin aux fleurs mauves immenses. Les tutus des dryades sont kitschissimes mais, curieusement, ça passe. Il faut dire que la scène est complètement surréaliste et onirique. Don Quichotte, grand rêveur même éveillé, est en train de rêver pour de vrai! Bonne idée que d'utiliser un double de Don Quichotte qui sort du corps du chevalier endormi pour rejoindre le jardin magique et sa Dulcinée.
Mais au réveil, c'est dans une taverne que Don Quichotte doit se rendre pour retrouver le couple fugitif. Là aussi le thème flamenco est repris et, à mon sens, pas assez exploité.
Quant au mariage de Basile et Kitri, c'est tout simplement un feu d'artifice dansé. Je regrette juste l'absence des dames d'honneur. Ce sont les deux amies de Kitri qui assurent mais en duo et les variations me manquent.
Le tutu de Kitri fait plus princesse que fille d'aubergiste même si on se doute qu'elle a mis sa plus belle robe pour se marier, surtout avec le diadème. C'est visuellement très joli mais inhabituel pour Don Quichotte. Elle ressemble plus à Dulcinée qu'à Kitri. Basile aussi fait très prince de conte de fées.  Faut-il y voir le message comme quoi rêve et réalité peuvent se confondre? Ou peut-être que je me pose trop de questions.

Le 5 septembre Iana Salenko était Kitri et Steven McRae Basile. Leur partenariat fonctionne à merveille. La pantomime est excellente, drôle, bien jouée. Steven McRae ne correspond physiquement pas vraiment a l'idée (souvent fausse) que l'on se fait des espagnols et pourtant il colle bien avec la personalité de Basile, charmeur et séducteur à souhait et très amoureux de sa Kitri. Iana Salenko est une Kitri au caractère bien trempé qui n'a pas peur de tenir tête à son père (Christopher Saunders, très à l'aise dans son rôle) ni de ridiculiser Gamache (Thomas Whitehead qui se donne à fond). Les portés à la seconde du 1er acte sont époustouflants: s'il n'y avait aucune contrainte de temps je suis sûre qu'ils seraient encore tous les 2 sur scène à tenir le porté. Sérieusement.
L'un comme l'autre ont une technique incroyable qu'il et elle mettent au service de la Danse. Iana Salenko a tenu des équilibres interminables et ultra stables lors du pas de deux. Voilâ 2 vraies Etoiles qui savent briller sur scène et faire vivre une histoire.

Le rôle de Cupidon ou Amour était interprété le 5 au soir aussi  par la toute jeune mais excellente Anna Rose O'Sullivan. Elle est vraiment parfaite dans ce rôle qui semble fait pour elle.
J'ai été en revanche moins convaincue par la reine des Dryades de Yuhui Choe sur les 2 représentations. Si elle a de très beaux bras et un haut de corps lyrique, je l'ai trouvé un peu éteinte dans sa variation.

Akane Takada est superbe en amie de Kitri.  Elizabeth Harrod qui l'accompagne n'est pas en reste.

Le couple Mercedes (Itziar Mendizabal)/Espada (Valeri Hristov) fonctionne bien. Valeri Hristov donne une vision très cliché des toreador à l'heure où, à Barcelone, les corridas n'ont plus lieu d'être.

Kristen McNally et Bennet Gartside sont tout aussi excellents en couple gitan que dans le fandango final.

Beau travail d'interprétation our le Sancho Panza de Jonhattan Howells. Quant à Don Quichotte, c'est Gary Avis qui lui donne vie magistralement. 

Le 6, les rôles de Kitri et Basile étaient tenus par Sarah Lamb et Frederico Bonelli. Tous deux nous ont offerts de superbes moments mais cela manquait peut-être d'un peu de vie, d'un peu de peps. J'ai trouvé Sarah Lamb bien meilleure dans la scène du rêve en Dulcinée.

Meaghan Grace Hinkis est très gracieuse en Amour mais il lui manque un peu de fantaisie.

Le corps de ballet est peut-être un peu "froid" pour Don Quichotte mais il a le potentiel pour nous donner un peu plus de cette chaleur espagnole. Il était déjà plus à l'aise le dimanche que le samedi soir. Dans l'ensemble, les alignements sont bons, les groupes synchronisés.
Il m'a semblé reconnaître Mayara Magri. En tout cas une jeune danseuse qui lui ressemble a de suite attiré mon attention.

Le ballet sera diffusé en direct dans de nombreuses salles de cinéma et aussi à Barcelone le 16 octobre.
Je ne suis pas convaincue par ces diffusions et j'en parlerai sûrement dans un autre billet mais cela peut quand même valoir le coup pour découvrir cette version et admirer Acosta et la divine Nuñez programmé-e-s ce soir-là.








miércoles, 11 de septiembre de 2013

Le Lac des Cygnes- Ballet de Cuba

Le Ballet National de Cuba est de retour en Catalogne en ce début de saison. La tournée commence par Le Lac des Cygnes au Teatre Tivoli de Barcelone. Il s'agit de la version d'Alicia Alonso, la même que j'avais découverte il y a 2 ans lors d'une précédente tournée.

Le rideau s'ouvre sur un décor champêtre. La Cour et les paysans, en liesse, célébrent l'anniversaire du Prince Siegfried (Árian Molina).
Un très beau pas de six inaugure les festivités suivi du pas du trois superbement dansé par Grettel Morejón, Jessie Dominguez et Ernesto Álvarez. Le bouffon (Alejandro Silva) n'est pas en reste.
Mais malgré l'apparente allégresse, Siegfried est préocuppé. Sa mère (l'excellente Carolina Garcia) ne cesse en effet de lui rappeler qu'il est temps pour lui de se marier et, devant son refus, celle-ci lui tourne le dos et quitte la fête. Le Prince part alors avec ses amis pour chasser, une arbalette à la main. C'est ainsi qu'ils arrivent dans la forêt, près d'un lac et qu'apparaît Odette, la princesse métamorphosée en cygne par le sorcier Rothbart. Sa seule chance de rompre ce terrible sortilège est qu'un homme lui jure un amour fidèle.
Sadaise Arenciaba est une Odette-oiseau sauvage. C'est une façon intéressante d'aborder le rôle mais je l'ai trouvé peut-être un peu trop froide.
Árian Molina quant à lui, assure parfaitement le rôle du jeune Prince fougueux qui jure un peu tôt et à ses risques et périls son amour éternel à Odette. Il est d'ailleurs terriblement distrait lors du bal donné en son honneur et où toutes les princesses alentours sont venues, espérant se "caser" avec lui. Peine perdue. Ni la tarentelle endiablée, ni la danse espagnole (mention spéciale à Viengsay Valdés et José Losada ), ni le caractère des danses slaves n'arrivent à le sortir de sa torpeur. Quand tout à coup tout disparaît et entrent Robarth et Odile, sa fille venue usurper l'identité d'Odette auprès du Prince.
Sadaise Arenciaba a campé une Odile perfide, sûre d'elle, machiavélique. Elle a un sourire doux pour Siegfried mais d'une perfidie terrible dès qu'elle croise le regard de Robarth et du public. Bien sûr, Siegfried tombe dans le piège et réitére ses voeux d'amour éternel à la fausse Odette malgré les mises en garde de sa mère. Odile et Robarth triomphent et dévoilent la supercherie laissant le Prince anéanti mais pas vaincu. Retrouvant sa chère Odette au bord du lac, il se bat contre Robarth et le tue, libérant Odette du sortilège ainsi que toutes les autres jeunes filles-cygnes.

C'est donc une fin heureuse qu'a choisi Alicia Alonso. L'Amour qui l'emportera toujours même face aux pires épreuves.

La compagnie est toujours aussi agréable à voir, pleine d'énergie. Un bon spectacle pour se remettre dans le bain et bien commencer la rentrée.
Vous pouvez le voir jusqu'au 15 septembre. Dépêchez-vous!

viernes, 5 de julio de 2013

ODP: Concours d'entrée dans le corps de ballet

Le suspens est fini. Les résultats du concours d'entrée du corps de ballet de l'Opéra de Paris sont tombés.
Hier c'était le concours interne, celui réservé au élèves de 1ere division (dernière année d'étude) de l'Ecole de Danse de l'Opéra de Paris. Aujourd'hui, les recalé-e-s de la veille ainsi que les danseurs ne venant pas de l'Ecole ont pu tenter leur chance lors du concours externe.
6 postes étaient proposés filles et garçons, concours interne et externe confondus. C'est peu! Et pourtant vu le peu de postes disponibles certaines années cela pouvait sembler limite beaucoup.

Voici le classement du concours interne (merci Dansomanie)

 Dames :

1. Ida Viikinkoski Engagée
2. Roxane Stojanov Engagée
3. Clémence Gross Engagée

4. Marion Gautier de Charnacé
5. Eugénie Drion
6. Anaïs Kovacsik


Messieurs

1. Pablo Legasa Engagé
2. Antoine Kirscher Engagé

3. Marin Delavaud
4. Julien Guillemard
5. Simon Le Borgne
6. Mathieu Rouaux


Félicitations aux heureux et heureuses élu-e-s! C'est amplement mérité. Mais félicitations aux autres aussi. Etre arrivé jusqu'à la 1ere division de cette prestigieuse école est déjà une belle réussite. Et puis il n'y a pas qu'à l'ODP qu'on danse et qu'on danse bien. Le monde est vaste!

Ce sont donc 5 postes qui ont été attribués pour le concours interne ce qui implique logiquement qu'il ne reste qu'un seul poste vacant pour le concours externe. Au final, 2 postes seront finalement attribués à 2 jeunes danseuses déjà bien connu du public: Camille de Bellefon et Hannah O'Neill.
La première vient du CNSMDP et fût l'une des "héroines" du documentaire Un jour je serai danseuse. Elle était déjà surnuméraire à l'ODP et venait de rentrer dans le corps de ballet du Ballet de Vienne dirigé par Manuel Legris.
Hannah O´Neill a, quant à elle, remporter brillamment le Prix de Lausanne 2009 et était elle aussi surnuméraire à l'ODP.
Preuve que la persévérance paie!

Les résultats et classement du concours externe (toujours sur Dansomanie):

Dames :

01. Hannah O'Neill engagée
02. Camille de Bellefon engagée

03. Ambre Chiarcosso
04. Eugénie Drion
05. Sofia Rosolini
06. Victoire Debay
07. Calista Ruat
08. Chloé Réveillon
09. Marion Gautier de Charnacé
10. Alizée Sicre
11. Mélissa Patriache
12. Anaïs Kovacsik


Messieurs :

01. Mathieu Rouaux
02. Philippe Solano
03. Loïck Pireaux
04. Mike Derrua
05. Julien Guillemard
06. Marin Delavaud
07. Niccolo Balossini
08. David Auboin-Tehio
09. Simon Leborgne
10. Stefano De Angelis
11. Thomas Bieszka
12. Axel Alvarez


Je suis heureuse de retrouver au classement Calista Ruat qui est une bien belle danseuse.  Eugénie Drion, classée 2 fois laisse présager le meilleur. J'imagine qu'elle va refaire une année à Nanterre.

Chez les garçons on note la 2eme place de Philippe Solano, finaliste de l'émission la Nouvelle Danse sur W9 mais aussi un temps corps de ballet du Barcelona Ballet. Bravo! Dommage qu'il n'y ait pas eu de poste pour les garçons.

Au final ce seront donc 2 garçons et 5 filles engagés. Il me semble que cela faisait longtemps que l'on n'avait pas vu autant de filles engagées lors de ces concours. C'est la dure réalité de la Danse.


miércoles, 19 de junio de 2013

Aeternum- Los Vivancos

Les Vivancos, vous connaissez? Si oui, vous êtes sans doute déjà séduit-e-s. Si non, vous n'allez pas tarder à succomber à leur charme.

Ces 7 frères danseurs-musiciens flamencos, classiques, rock savent mélanger les styles et s'allier le public. Il faut dire que tout est brillamment maîtrisé et, si ces 7 virtuoses n'hésitent pas à jouer sur le coté "sexy boys" ce n'est pas pour occulter une quelconque faille technique ou artistique. Au contraire, c'est la cerise sur le gâteau, le petit plus à une prestation d'un niveau époustouflant. Le CV des protagonistes a en effet de quoi faire pâlir d'envie pas mal de monde: Institut du Teatre de Barcelone, Conservatoire Royal de Madrid, ballet des jeunes d'Europe de Jean-Charle Gil, Scottish Ballet, compagnie de Joaquin Cortès, Ballet Espagnol Rafael Aguilar, entre autres. En 2007, ils décident de se réunir pour créer leur propre compagnie et depuis lors n'arrêtent pas d'enchaîner les succès auprès du public.



Leur nouveau spectacle, Aeternum, est donné en ce moment au Teatre Tivoli de Barcelone. En collaboration avec l'Orchestre de Budapest, le "show" présente un mélange de danse et musique enregistrée et live avec la présence sur scène de 7 musiciennes hongroises sans oublier les performances musicales des Vivancos en personne. Si le décor est assez sobre (une structure métallique mobile), les effets de lumière transforment la scène en moins d'une seconde selon les besoins et l'effet est particulièrement saisissant.


Le tout début du spectacle m'a un peu surprise avec ces 7 silhouettes perchées sur une structure métallique rendue invisible par les éclairages. J'ai redouté un spectacle mystico-philo-religieux à la sauce rock durant quelques secondes et puis les 7 silhouettes sont sorties de l'ombre laissant apparaître les interprètes. Si je n'ai pas vraiment goûté à l'histoire un peu trop manichéenne du combat entre le Bien et le Mal des premiers instants j'ai en revanche de suite accroché à la richesse de la chorégraphie et à la pureté de l'exécution. 

La fusion des styles est particulièrement impressionnante même si le flamenco est largement dominant. Tout se fait naturellement, preuve, une fois de plus, que la danse n'est pas cloisonnée entre ses différents styles ni avec les autres arts. C'était la première fois que je voyais sur scène un violoniste et un flûtiste jouer leur partition à la perfection tout en réalisant des zapateos flamencos d'une rare virtuosité. 



Je n'aurai jamais pensé non plus à travailler mon écart facial en jouant du violoncelle.
Les passages en groupe, soli, duos s'enchaînent avec une énergie vertigineuse présentant à chaque fois une dynamique et un style différents. Chaque danseur est à l'écoute de l'autre. On sent qu'une complicité les unie. Du rock au flamenco traditionnel en passant par Albeníz et autres classiques, les Vivancos marient tous les styles pour offrir une nouvelle vision du flamenco et de la danse et nous entraîner dans un univers fait de virtuosité, de diversité, de sensualité et de rêve.

Quand le rideau tombe près d'1h 3/4 plus tard, on a l'impression que seules 10 minutes se sont écoulées. Les nombreux et nombreuses fans n'ont pas hésité à attendre leurs idoles après le spectacle dans l'entrée du théâtre. Les Vivancos se veulent proches et à l'écoute de leur public qui le leur rend bien.

A noter également l'investissement des Vivancos pour PROTECT,  une ONG qui lutte contre la pédophilie au Cambodge et en Colombie. Une partie du prix des entrée de la Première sera reversée à l'organisation. Ce n'est pas si courant et c'est d'autant plus remarquable.

domingo, 9 de junio de 2013

III Certamen de Danza Ciutat de Barcelona

Nous sommes le 12 mai 2013 vers 11h30. Une longue file s'étend déjà depuis le Teatre Francesca Bonnemaison. C'est la finale du III Certamen de Danza qui regroupe des épreuves de danse classique, danse espagnole et danse contemporaine. Dans une trentaine de minutes, de jeunes danseurs et danseuses de 12 à 22 ans venu-e-s d'Espagne mais aussi d'Italie, de France, du Brésil et de République Dominicaine vont tenter de décrocher l'une des nombreuses bourses offertes par des écoles et compagnies aussi prestigieuse que le Peridance Capezio Center à New York, Le Ballet Nacional de España, la CND, l'Ecole Supérieure de Danse de Cannes, le CDC, entre autres.
Ce concours est donc une réelle opportunité pour ces jeunes et l'on ne peut que souligner la volonté de sa créatrice et organisatrice Georgina Rigola, surtout connaissant la situation actuelle de la Cuture et de la Danse (toujours considérée comme la 5eme roue du carrosse). On imagine bien les difficultés et les obstacles qui jalonnent une telle entreprise. Ou même j'aurais plutôt tendance à dire qu'on n'a même pas envie d'imaginer ces obstacles tant ils doivent être lourds et nombreux et on ne peut être qu'admiratif devant la détermination et le travail de Georgina Rigola et son équipe pour que nous puissions être là aujourd'hui à voir évoluer ces jeunes sur scène et recevoir un sérieux coup de pouce à leur formation.

Le niveau général est plutôt bon, voire très bon dans toutes les catégories et surtout en danse espagnole. Je n'ai pas retenu les noms de tous les participants mais nombre d'entre eux mériteraient d'être cités même s'ils n'ont rien gagné.

Ce sont les classiques A, les plus jeunes, qui commencent. La 1ere concurrente à entrer en scène est Mariona Carrasco, élève du CDC et qui m'avait déjà fait une forte impression à Noël dans Casse-Noisette . Elle a interprété une belle variation de facture neo classique et montré qu'elle est toujours aussi lumineuse sur scène.
Mariona Puente, aussi issue du CDC comme plusieurs autres finalistes, remporte un 3eme prix avec une  variation aux pures lignes classiques.
Excellente prestation également de Mar Escoda Llorens qui remporte d'ailleurs le 2eme prix de cette catégorie. Belle technique, belle présence scénique, maitrise parfaite de la variation, elle n'est sûrement pas passée loin du 1er prix ex aequo.
1er prix remporté en l'occurrence par la toute aussi excellente, Maria Alexandra Urcia qui a déclenché une fois de plus une véritable ovation du public avec sa variation de La Fille Mal Gardée parfaitement exécutée.

Chez les plus "âgé-e-s" j'ai beaucoup aimé l'Arlequinade d'Hava Hudry, venue de Paris pour participer au concours. C'était techniquement très bien dansé et "joué" juste ce qu'il faut (le coté sur-joué de cette variation qu'adopte beaucoup de danseuses me donnant des boutons). Bravo! 2eme prix largement mérité.
Sa compatriote Florie Leclecq-Dory n'a pas déméritée dans sa valse des bleuets toute en légèreté et poésie.
Carolina Grisolia et Bruna Perez, 2 jeunes brésiliennes, se démarquent nettement de la compétition avec des variations de styles différents l'une de l'autre mais mettant chacune en valeur leur interprète.
Pol Orrit Bórras montre lui aussi de belles qualités et remporte un 2eme prix ex aequo.

La dernière catégorie classique nous a offert de très beaux moments. Je retiens notamment Laura Da Costa, française, qui est une très belle Kitri et j'ai bien aimé qu'elle choisisse la variation du 1er acte, l'entrée de Kitri. Ca change de la sempiternelle variation du mariage.
Ada González a choisi la sublime et si difficile variation du Grand Pas Classique d'Auber. Bravo pour ce choix!
Gemma Espinosa a opté pour un style un peu plus néoclassique qui lui va comme un gant.
Nous avons aussi pu voir le pas de deux de Don Quichotte brillament enlevé par 2 jeunes italiens Virginia Gruzza et Giacomo Cussigh.
A noter aussi les prestations de Clara Maroto Ramos et Marina Sánchez Sarroche chacune très engagée et sûre d'elle dans leur variation.

En contemporain aussi les concurrents nous ont donné à voir de très belles choses. Comme par exemple les performances d'Isidre Alexandre Gelabert, Enrique López Flores, Axe Peña, Maria Fernanda Urcia, Berta Fornell, Nuria Martin, Rina Murakami. Il y a eu des choix audacieux comme celui d'un groupe de filles mélangeant danse et récitation théâtrale.

Peu de candidat-e-s et groupes en lice pour la danse espagnole mais quels candidat-e-s! Tout est juste, précis, maitrisé jusqu'au bout des castagnettes. Un régal!
Pol Jimenez Sánchez est sensationnel, sa danse est de toute beauté. Maria Martín est sublime tout comme Leticia Cabezudo Sánchez dont j'ai beaucoup aimé le choix musical de sa variation. Il y avait aussi 2 autres candidates dont je n'ai malheureusement pas retenu les noms mais qui, selon moi, auraient mérité de figurer au palmares.
Les 2 groupes présents ont également excellé.

Après une telle démonstration de talent il ne reste plus qu'à espérer que nos politiques prennent enfin conscience de la nécessité d'aider et de promouvoir des concours comme celui-ci et logiquement, d'aider les compagnies à s'installer, à se développer et à engager ces jeunes talents. Combien de fois faudra-t-il répéter que la culture n'est pas un luxe, un caprice futile mais qu'elle est nécessaire parce qu'elle nous nourri et nous enrichi et que la Danse est parti intégrante de la Culture, notre Culture?

Palmarès du concours:

Classique A:
1  Maria Alexandra Urcia Nunura (Espagne)
2  Mar Escoda Llorens (Espagne)
3  Mariona Puente Quera (Espagne)

Classique B:
1  Carolina Grisolia (Brésil)
2  Hava Hudry (France)
2 bis Pol Orrit Borrás (Espagne)
3  Bruna Pérez (Brésil) 


Classique C:
1  Clara Maroto Ramos (Espagne)
2  Giacomo Cussigh y Virginia Gruzza (Italie)
3  Marina Sánchez Sarroche (Espagne)


Contemporain B:
1  Enrique López Flores
(Espagne)

2  Berta Fornell Serrat (Espagne)
3  Isidre Alexandre Gilabert (Espagne)

Contemporain C:
1  Nuria Martín Fandos (Espagne)
2  non attribué
3  Axe Sebatián Pena (République Dominicaine)
4  Rina Murakami
(Espagne)


Espagnol B:
1  Pol Jiménez Sánchez
(Espagne)
2  María Martín (Espagne)

Espagnol C:
1  Leticia Cabezudo Sánchez
(Espagne)
Groupes:
(Espagne) 
1  Yaiza de los Muros, Miranda Alfonso Fernández, María Parra Molano

http://dansacat.org/actualitat/1/2020/

www.certamenciutatdebarcelona.es/en/







domingo, 10 de febrero de 2013

Prix de Lausanne 2013: les résultats

La 41eme édition du Prix de Lausanne s'est achevée le week-end dernier et c'est avec le même plaisir que j'ai suivi cette semaine on ne peut plus intense.
Les vidéos blogs qui suivaient cette année 4 candidat-e-s quotidiennement ainsi que l'entrainement quotidien nous permettent de nous plonger un peu dans l'ambiance. A noter aussi cette année les superbes photos Instangram.
Quoi qu'il en soit, il est très difficile de se faire une idée précise des candidats avant de les voir évoler sur scène lors de la finale. Tout ce que je pouvais prédire au vu des différentes vidéos et mini reportages c'est que cette finale promettait de fixer la barre à un très haut niveau. Ce fût, de toute évidence, le cas.
Sur 254 candiadts, 75 sont allés à Lausanne et seulement 20 ont accédé à la finale.

A 15 heures précises, ce samedi 2 février, le rideau du Théâtre de Beaulieu de Lausanne s'ouvre sur les variations classiques des candidats.
Dès le début, la vision est gênée par des soucis de téléchargements du streaming. Heureusement, tout rentrera dans l'ordre un peu plus tard et de toute façon, la télé suisse retransmet elle aussi la finale.

Que dire pour qualifier cette finale? Je crois que c'est un peu devenu un leitmotiv de dire que le niveau est élevé mais pourtant comment pourrait-on dire le contraire?
Certain-e-s se démarquent un peu plus que d'autres mais dans l'ensemble c'est du haut de gamme qui nous est présenté.
20 finalistes. 14 garçons pour seulement 6 filles. Chaque année on constate que les garçons arrivent en nombre et arrivent avec un excellent niveau. Pour autant, il ne faudrait pas en conclure que le niveau des filles baisse. Il me semble que les garçons sont de plus en plus encouragés à danser. la danse, ça n'est médiatiquement plus un "truc" de fille et c'est bien mais ne faudrait-il pas aussi y voir une volonté accrue des écoles et compagnies à recruter des garçons? M'est avis que si elles ont l'embarras du choix pour recruter des filles, ce n'est peut-être pas toujours le cas pour les garçons.

6 filles seulement donc. 4 filles chez les plus jeunes 15-16 et 2 parmis la catégorie des 17-18 ans.
Le choix des variations est plutôt large et ce pour les 2 catégories d'âge. Si l'année dernière fût une année Fée Lilas, cette année la variation de Swanilda de Coppélia revient en force puisque sur les 4 candidates les plus jeunes nous avons eu droit à 4 Swanilda.
Je comprends assez bien leur choix. Swanilda a plus ou moins leur âge, la variation permet d'étaler toute sa technique avec moults grands jetés et pirouettes, il faut jouer avec Coppélia la poupée qui est bien présente à sa fenêtre. En plus, c'est un choix qui a l'air de s'avérer payant.
Coté garçons, les choix étaient un peu plus variés.

Commençons par les lauréat-e-s.
Le Prix du public ainsi que la 1ere bourse vont à Adhonay Silva du Balé Jovem do Centro Cultural Gustav Ritter, Goiania au Brésil.

Photo Gregory batardon
Photo: Gregory Batardon

Du haut de ses 15 ans, ce jeune virtuose fait montre de beaucoup de qualités techniques dans sa variation classique Harlequinade même si sa prestation m'a semblée un peu trop "scolaire". Il a pourtant de très bonnes qualités d'interprètes également. Sa variation contemporaine Desde Otello le prouve. Quoi qu'il en soit, à 15 ans, il a encore le temps de peaufiner son style et il reste l'un des candidats les plus prometteurs de cette édition et probablement même des autres éditions. Tout est bien placé, propre, soigné et virtuose voire spectaculaire. Bravo!

La 2eme bourse est attribué à Wentao Li de The Secondary Dance School Attached to Beijing Dance Academy en Chine. Sa variation du Prince Désiré était parfaite en tous points: belle aisance dans les sauts, des tours en l'air impeccables, un manège ultra maitrisé, de la présence et de la prestance.
Aussi à la'ise en contemporain, il nous a offert une belle interprétation de Desde Otello.

La 3eme bourse est revenue à Masaya Yamamoto représentant le Japon est venant de Yokokura Akiko Ballet School, Nomi;Australian Ballet School.
Là encore, la bourse est largement méritée. Son Solor était impressionant. On a envie de le voir continuer et nous danser toute la Bayadère!
En contemporain, il a choisi Tender Hook, variation difficile dont il s'est admirablement sorti en faisant passer une émotion palpable.

Enfin une fille pour la 4eme bourse, celle offerte par Julius Bär! Leticia Domingues élève de la Petite Danse School of Dance à Rio au Brésil, magnifique en classique et en contemporain et que l'on a pu suivre grâce aux videos blog mérite très largement cette récompense. Elle a été selon moi la meilleure Swanilda de la finale. Tout semble facile, naturel, elle donne l'impression de danser comme elle respire et sa joie d'être là est communicative.


Photo Gregory Batardon
Photo: Gregory Batardon
















Cesar Corrales, du Canada, élèves de la Canada's National Ballet School et de cours privés remporte la 5eme bourse offerte par la Oak Fundation. J'ai beaucoup aimé sa variation de la Fille mal Gardée. Lui aussi danse avec beaucoup de naturel et d'aisance. Un jeune danseur qui promet pour l'avenir!

Photo Gregory Batardon
Photo Gregory Batardon


La 6eme bourse offerte par la Fondation Coromandel ainsi que le Prix d'interprétation contemporaine vont au candidat australien de la Houston Ballet Ben Stevenson Academy Ettingshausens Dyn. Arts;Ac.Ballet/V. Attard, Joel Woellner. Très beau Prince Siegfried, il m'a en effet paru encore plus à l'aise en contemporain. Son Desde Otello était captivant.

Francisco Sebastião remporte la 7eme bourse offerte par la Rudolf Nureyev Fundation. J'ai beaucoup aimé son Basile, plein de fougue et de caractère mais c'est surtout sa variation contemporaine qui m'a scotchée. Il a réussi a dégager une atmosphère particulière de son Desde Otello difficile à décrire car en comtemporain tout est dans le ressenti et l'émotion. Il aurait pu recevoir le Prix d'interprétation contemporaine lui ausi.

La 8eme bourse offerte par Harlequin Floor va à Jinhao Zhang du College of Design and Art Tong Ji
University, Shanghai; Liaoning ballet School.
Son Basile était très très très bien techniquement mais je l'ai trouvé un peu trop princier et pas assez barbier de rue de Barcelone. Quoi qu'il en soit il a toutes les qualités requises pour mener une belle carrière et son Desde Otello (solo en passe de devenir l'équivalent de Swanilda chez les garçons en contemporain) prouve qu'il a aussi un sacré potentiel en contemporain.

Et voilà, c'en est fini pour les bourses. Avec regret car de nombreux autres finalistes auraient mérté une bourse. Mais c'est le jeu de tout concours.
Je citerai quand même Simon Acri, absolument superbe autant en classique qu'en contemporain, Miko Fogarty dont je vais reparler un peu plus loin, Neneka Yoshida, jeune danseuse japonaise étudiant au CNSMD de Paris et magnifique dans Raymonda mais aussi Ida Anneli Kallanvaara qui aurait mérité elle aussi le Prix d'interprétation contemporaine et Zunyuan Gong qui, malgré sa chute sur Don Quichotte a été l'un des meilleurs si ce n'est le meilleurs Basile.

Parmis les non boursier-e-s, il y a aussi 3 Prix decernés chaque année: le Prix du public, le Prix d'interprétation et le Prix du meilleur candidat Suisse.
Les 2 premiers ont été décernés respectivement à Adhonay Silva et Joel Woellner. Reste donc le 3eme.
Le Prix du meilleur Suisse était cette année le Prix de la meilleure Suissesse puisque c'est la superbe Miko Fogarty qui l'a reçu. Cette excellente danseuse, bien que suissesse, vit et étudie aux Etats-Unis et est déjà bien connue du circuit des concours internationaux. Fort heureusement pour elle, sa danse et sa gestuelle n'ont rien à voir avec certaines de ces "bêtes à concours" qui s'apparentent plus à la gymnastique voire l'acrobatie qu'à la danse même si j'ai trouvé que sa Swanilda tournicotait un peu trop. Elle n'a pas besoin de tout ça pour briller, elle a suffisament de talent et de personnalité sans avoir à en rajouter.

Photo Gregory Batardon
Photo Gregory Batardon

Etant la seule suisse en lice, il était évident qu'elle recevrait ce Prix. J'ai pensé qu'elle recevrait aussi une bourse, elle l'aurait méritée.
D'autant plus que je comprends de moins en moins l'existence de ce prix du Meilleur Suisse. Pourquoi vouloir décerner un prix Suisse dans une compétition internationale de cette envergure? Parce qu'il se déroule en Suisse? Soit. Mais après? Et concrètement qui le reçois? Selon les années c'est un-e suisse-sse qui ne vit pas en Suisse et qui n'y a peut-être même jamais mis les pieds, des étrangers qui étudient en Suisse. A quand l'attribution de ce prix au candidat-e qui aura mangé du chocolat suisse dans le mois précédant la compétition?
J'ironise mais malgré tout, le Prix de Lausanne me semble être un des concours si ce n'est le concours le plus intéressant existant actuellement.  Les candidat-e-s ne sont pas simplement jugé-e-s sur une variation de quelques secondes sur scène mais sur leur évolution et leur comportement durant une semaine. Les non finalistes ont une chance réelle d'obtenir une bourse lors du Networking Forum. Bien sûr, de nombreux candidat-e-s n'auront rien mais c'est aussi le jeu d'un concours et c'est surtout la réalité du monde de la Danse: beaucoup d'appelé-e-s, très peu d'élu-e-s.
Mais pour finir sur une note positive voici une vidéo d'Elisa Lons, la seule candidate française retenue cette année et qui n'a pas atteint la finale: elle a reçu une offre de bourse de la Royal Ballet School de Londres à l'issue du Networking Forum. Preuve qu'à Lausanne, tout le monde a une chance de sortir gagnant, même sans être finaliste.


La finale est maintenant disponible sur Youtube:

miércoles, 30 de enero de 2013

Lausanne 2013: c'est parti pour la 41eme édition!

Le concours de Lausanne c'est en ce moment même. Toute cette semaine, les candidats et candidates vont avoir la possibilité de peaufiner leur variation et de montrer au jury leur capacité d'adaptation avant la finale de samedi.
C'est pour ça que j'aime beaucoup ce concours. Tout ne se joue pas sur une unique variation sur scène mais sur l'évolution du candidat ou de la candidate sur la semaine. Certains cours sont notés et comptent pour 1/4 de la note pour accéder à la finale, les candidats sont tous et toutes coachés et peuvent ainsi faire évoluer leur variation. Cela me semble beaucoup plus intéressant que de juger quelqu'un sur une prestation de 2 minutes.

Le Prix est donc à suivre tous les jours directement sur le site du Prix. Ne ratez pas les vidéos blog!
Retrouvez aussi toutes les photos et nouvelles sur la page Facebook du Prix de Lausanne, sur Twitter en anglais et en français , Tumblr et Instagram. Et il y a même une application Pour iPad et iPhone!

A suivre aussi de près les articles et vidéos du site Dansomanie et The Ballet Bag.


domingo, 27 de enero de 2013

Les news danse du moment

Nouvelle ultra choquante dont tout le monde parle et pour cause: Sergei Filin, le directeur du Ballet du Bolshoï a été victime d'une attaque à l'acide dans la soirée du 17 janvier. L'agression serait liée à l'activité professionnelle de Sergei Filin.
Il a donné une interview depuis sa chambre d'hôpital à Anastasia Pleshakova traduite ici en anglais dans un article d'Ismène Brown.
On y apprend que le danseur, menacé depuis sa prise de poste au sein du Ballet, avait refusé les services d'un garde du corps, s'attendant à tout, même à se voir en photo tout nu sur scène, mais pas à une attaque à l'acide. Il affirme qu'il va revenir assurer ses fonctions de directeur. Galina Stepanenko assure l'interim. C'est la première femme à diriger le Ballet du Bolshoï.

Heureusement, le reste de l'actualité est plus gaie. Et pour commencer, la tournée en Espagne du Het Nationale Ballet. La troupe se produira au mois d'avril à Valence, Bilbao et Alcobendas avec Giselle

Un peu plus proche au calendrier, le Barcelona Ballet se produira au Teatre Auditori de Granollers le 17 février prochain. Au programme: Suite de Bayadère, Facing the Light et Suspended in Time.

Le même jour, la Compagnie Carmen Roche sera à l'affiche du Centre Cultural Unnim de Terassa.

Une rencontre très intéressante avec Tamara Rojo trois mois après sa prise de poste à la tête de l'English National Ballet. Par contre c'est en espagnol. Peut-être qu'avec un bon site de traduction ça peut le faire.

Pour celles et ceux qui seront à Paris le 6 mars, sachez qu'un gala est prévu à l'occasion du 20eme anniversaire de la mort de Rudolf Noureev. Sachez aussi que jusqu'à aujourd'hui personne ne sait encore comment obtenir une place. Il s'agirait d'une soirée Arop. De toute façon on commence à être habitué. Entre les distributions divulguées à la dernière minute, les difficultés à acheter des places sur le site web le jour même d'ouverture des réservations, les changements de dernière minute c'est à se demander si on a à faire à un Opéra National ou au siège des services secrets. Ceci dit, si vous êtes de passage ça vaut sûrement le coup de tenter une place directement au guichet le jour même.
Dans le même registre, l'Ecole de Danse de l'Opéra de Paris se produira lors d'un gala à l'occasion de son tricentenaire. Je préfère me taire quant au prix des places sachant qu'il s'agit d'une école nationale et donc publique.

Et last but not least: l'édition 2013 du prix de Lausanne s'ouvre aujourd'hui. Vous pourrez suivre le Prix toute la semaine sur le site du Prix. N'oubliez pas le video-blog qui devrait débuter dès demain.
Si vous voulez jeter un oeil à la liste du jury et des coaches, c'est par ICI.
La finale sera retransmise en direct comme chaque année depuis le site du Prix.




viernes, 25 de enero de 2013

Casse-Noisette par le CDC: un conte merveilleux à guichets fermés

Pas de Noël sans Casse-Noisette! En tous cas pas à Barcelone et cette année encore nous avons eu le choix entre plusieurs productions. Je n'ai pas pu toutes les voir mais il y en a une que je ne voulais surtout pas rater: celle des élèves en formation du CDC au Teatre Joventut de l'Hospitalet dans une adaptation de Roser Muñoz et Joan Boix.
Je pense qu'il est important de mentionner que c'est le théâtre qui a programmé le spectacle. C'est formidable de promouvoir ainsi les jeunes talents locaux.
Le CDC a fait une représentation pour les scolaires et une unique représentation pour tous publics. Près d'un mois avant la représentation le théâtre affichait complet. Je serai curieuse de savoir le nombres de personnes qui souhaitaient voir le spectacle et qui n'ont pas pu avoir de place. J'en connais déjà pas mal personnellement. Preuve que non seulement la danse a un public nombreux et assidu mais aussi que, 2 ans après sa création, le CDC fait déjà parti des valeurs sûres et connues en matière d'enseignement de la danse.
C'est donc sur une salle archi-pleine que le rideau s'ouvre.

C'est la nuit de Noël, la petite Clara et ses ami-e-s sont tout excités par la fête qui se prépare. Jeux, danses et chamailleries sont de rigueur tandis que les adultes vaquent à leurs occupations mondaines. Surgit alors Drosselmeyer avec ses automates pour distraire petits et grands avant de distribuer les cadeaux aux enfants et, bien sûr, le Casse-Noisette à Clara.

Foto: CDC


Ce 1er acte est un enchantement. Mariona Carrasco est une Clara ultra attachante et convaincante, aussi à l'aise techniquement que pour la pantomime. Ses camarades ne sont pas en reste. Leur jeu est très crédible, ils/elles jouent leur rôle avec un naturel déconcertant.
Foto:José Antonio Garcia
Les 3 solistes automates ont fait preuve de beaucoup de qualités. Une fois de plus, Alexandra Urcia a ébloui tout le monde dans sa variation de la poupée. Sa technique est impressionante, propre, brillante. Ervin Eduardo Sánchez s'est carrément joué de toutes les difficultés qui ne manquaient pourtant pas. Je ne sais pas qui était la 3eme ce soir-là donc pardon de ne pas la citer car sa variation était aussi de belle facture.


Yago Catalina avait la lourde tâche d'être Drosselmeyer. J'ai beaucoup aimé son interprétation de parrain mystérieux et un peu magicien.
Quant au Casse-Noisette, c'est Hector Chicote qui a eu l'honneur de lui donner vie. La bataille des rats et du Casse-Noisette était d'ailleurs très bien menée et quelle n'est pas la surprise de Clara de voir son cadeau prendre vie. Mais pour cela, Clara va changer, elle va grandir et c'est Ada González qui prend la relève.

Foto: CDC

On passe de l'enchantement a l'émerveillement. Le tourbillon des flocons de neige nous transporte littéralement dans un autre monde, un monde féerique. Les danses russe, espagnole, arabe, chinoise, la danse des mirlitons, la valse des fleurs passent comme un rêve. De nombreux élèves ont alors l'occasion de danser en solo ou duo et tous et toutes méritent d'être félicités pour leur travail. On retrouve ainsi Ervin Eduardo Sánchez et deux autres garçons dans la danse russe, puis encore Ervin Eduardo dans la danse arabe avec la superbe Sonia Garciá. Meritxell Jurado et Maria Fernanda Urcia excellent dans la danse chinoise, Gemma Espinosa ne manque pas de style ni de piquant dans la danse espagnole, Mariona Puente, Mariona Garcia et un jeune garçon que je crois être David Bellver nous ont servi une danse des mirlitons élégante et raffinée.

Foto: Xavier González

Foto: José Antonio Garcia



Foto: Xavier González


Le pas de deux final est un pur moment de bonheur. Clara-Ada González et Drosselmeyer-Yago Catalina avec le Casse-Noisette-Hector Chicote font preuve de beaucoup de professionalisme, et ce dans la version du Mariinski s'il vous plaît!
C'est BEAU.

Foto: Xavier González

A noter également les costumes et les décors qui contribuent à la magie du spectacle. Tout est soigné jusque dans les détails.
J'ai aussi aprécié les interventions de la companie Pláudite Teatre, venue nous conter l'histoire du Casse-Noisette à chaque changement d'acte et de tableau.

Vous allez peut-être croire que le CDC est coté en bourse et que c'est moi qui détient toutes les actions tant je suis toujours enthousiaste quant à leur prestation mais ce n'est pourtant pas le cas. L'école est simplement excellente. Les élèves ont une technique propre, solide mais sans l'effet "petits singes savants" qui m'insuporte. Le côté artistique est toujours présent. J'ai malheureusement l'impression que de plus en plus de personnes oublient que la Danse est un Art. Heureusement que de tels centres existent pour continuer à former les futurs pro et le public futur.

Merci donc a David Bellver, Julia Baró, Marta Caderot, Paula Campos, Mariona Carrasco, Yago Catalina, Héctor Chicote, Eva Escrich,Gemma Espinosa, Ines Flores, Mariona García, Sonia García, Ada González, Meritxell Jurado, Eric Navarrete, Edna Patricia Patxot, Mariona Puente, Andrea Ramírez, Ervin Eduardo Sánchez, Aina Sanxo, Joel Selva, Leo Surdeanu, Alexandra Urcia, Maria Fernanda Urcia, Edith Vallès et Ester Van Walre des classes de formation professionelles du CDC et à Anna Babiano, Nacho Baenas, Eulàlia Ballart, Vicenç Elipe, Núria Gibert et Eva Murillo de la Companya Plàudite Teatre.

Merci à Eugenia Delgado Mata pour la direction théâtrale, Maribel Pozo Ruiz et Matteo Sisti Sette.
Et bien sûr merci à Roser Muñoz et Joan Boix pour cette merveilleuse adaptation et nouvelle production et au Teatre Joventut pour avoir programmé ce ballet.
Peut-on espérer une autre représentation bientôt?


jueves, 3 de enero de 2013

Barcelona Ballet: sous les ovations du public de sant Cugat

Une fois de plus, les représentations du Barcelona Ballet des 24 et 25 novembre derniers au Teatre Auditori de Sant Cugat ont enchanté le public. Il est venu nombreux malgré les élections catalanes et le "roi" football. Qu'on ne vienne donc pas nous dire que la Danse n'intéresse qu'une poignée d'initiés privilégiés!

Au programme des extraits de l'acte des Ombres de la Bayadère, Facing the Light et la dernière création en date Pálpito.



Ce sont Dayron Vera et Carmen Corella qui ont la lourde tâche d'ouvrir la soirée avec La Bayadère.
Dayron Vera est vraiment époustouflant en Solor. Il a une belle technique, solide avec notamment un superbe manège de tours assemblés. Il arrive à toucher le public. Pas facile pourtant sans les tableaux précédents.
Les 3 ombres nous ont offert un spectacle de toute beauté. Kazuko Omori est éblouissante dans sa variation de la 1ere Ombre. On dirait qu'elle a dansé cette variation toute sa vie tant elle y naturelle et à l'aise. Un pur bonheur!
La 2eme Ombre annoncée sur le programme était Maria José Sales mais j'ai pourtant reconnu Tracy Jones.
Yuka Iseda quant à elle nous a offert une 3eme Ombre absolument divine.
Je suis restée malgré tout un peu sur ma faim. Ce pas de deux de la Bayadère est très beau mais il manque le reste de l'acte. J'ai souvent du mal avec les pas de deux tirés de leur contexte sauf les les pas de deux tubes Corsaire-Don Quichotte-Esmeralda. Cela me fait le même effet avec Gisèle (sauf le pas de deux des paysans) et Le Lac. Voir l'adage du Cygne Blanc en gala ou spectacle ça me frustre. Pour la Bayadère j'ai ressenti cette même fustration. Je dois être trop demandante.



La soirée se poursuit avec Facing the Light. C'était la 4eme fois que je voyais cette pièce et j'ai encore eu l'impression de la redécouvrir. A chaque représentation j'y éprouve des sensations nouvelles, j'y vois des "choses" différentes tant la chorégraphie est riche et tant les interprètes se donnent à fond et y apportent à chaque fois un peu plus d'eux et d'elles mêmes. Cette pièce me captive autant que la 1ere fois et c'est tellement agréable de ne pas se sentir lasser par une pièce à force de la voir. Ca prouve qu'on est face à du solide.
Fernado Bufala y est majestueux et un peu mystérieux aussi. Sa danse est élégante, fluide. Son corps semble faire corps avec la musique. Avec ses compagnons de scène, il illumine la scène face à ce décor très simple et sombre.
Kazuko Omori, Maria José Sales, Tracy Jones, Francisco Estevez et Carlos Taravillo prennent pleinement possession de l'espace, de la musique et de la chorégraphie. On les sent plus acteurs qu'interprètes.
Il m'est assez difficile de décrire la pièce. Il faut la voir par soi même.

Il faut également voir Pálpito. Véritable hymne à la Danse et à la vie, Pálpito mêle avec intelligence et brio technique du ballet classique et danses traditionelles espagnoles, des seguedillas aux tangos.
Le rideau s'ouvre sur Ángel Corella, seul, à terre et nous suivons les palpitations de son coeur. Ce battement de vie amène les danseurs de sa compagnie sur scène dans une explosion de danses. Les danses de groupe sont comme une respiration. Le coté traditionnel amène un aspect charnel ainsi que l'évocation des réalités de la vie avec ses joies et ses doutes. La technique classique quant à elle nous rappelle que le travail et la volonté peuvent nous élever à la virtuosité. Ainsi s'enchainent les passages en scène. Tous seraient a citer mais je retiens particulièrement ce magnifique pas de deux de Carmen Corella, sublime dans sa robe "bata de cola" et Dayron Vera. Carmen y est parfaite, tout est d'une beauté a couper le souffle.
Autre pas de deux à noter, celui de Maria José Sales et Fernando Bufalá, d'une élégance et d'un raffinement rarement atteints.
Raffinement et virtuosité aussi avec Kazuko Omori qui se jouent de toutes les difficultés pour nous séduire et séduire les danseurs.
Puis apparaît un groupe de filles dans un décor de chaises rappelant un vestiaire de cours de danse ou de théâtre avant une représantation.Arrangement du chignon, étirement, rien n'est laissé au hasard. Eloge de l'effort à fournir et de la rigueur que demande la Danse pour atteindre la perfection. On est très loin de la Star Ac.
Les costumes, s'ils m'ont un peu surprise au début, m'ont beaucoup plus. Le tutu classique est revisité, modernisé mais jamais trahi.
Ce ballet, en plus d'être un petit bijou chorégraphique, est une véritable bouffée d'oxygène!



Espérons que l'année 2013 nous permettra de revoir encore et encore cette superbe compagnie.
Au bout de (seulement) 4 ans d'existence le Barcelona Ballet, ex Corella Ballet, nous a donné une certitude: on ne sera jamais déçu-e du spectacle que l'on ira voir. Combien d'autres peuvent en faire autant?

Suite de Bayadere Act II
Musique: Ludwig Minkus
Chorégraphie: Marius Petipa

Facing the Light
Musique: Vivaldi
Chorégraphie: Kiril Radev

Pálpito
Musique: Hector González
Chorégraphie: Miguel Ángel Rojas et Carlos Rodriguez




Meilleurs Voeux 2013! Feliç Any! Feliz Año!

Je vais être très originale en ce début janvier pour vous souhaiter une

 excellente nouvelle année! 

Meilleurs Voeux à tous et toutes, lecteurs et lectrices assidu-e-s ou de passage.
Que 2013 vous apporte ce que vous souhaitez. Et surtout, n'oubliez pas de rêver!

Pour ma part je souhaite que le Barcelona Ballet puisse continuer de me/nous faire rêver et pour qu'enfin, une ville aussi dynamique et culturelle que Barcelone ait une compagnie de Ballet de Répertoire. J'y reviendrai.