sábado, 14 de junio de 2014

Bourbon Street

2eme programme présenté par le Corella Ballet au Teatre Tivoli, Bourbon Street s'est révèlé être une bonne surprise. Le titre du programme est en fait celui de la 2nd partie du programme. Comme souvent, la soirée débute par une pièce très classique.
String Sextet ouvre donc les festivités. La pièce, une chorégraphie signée Ángel Corella sur le sextet Souvenir de Florence de Tchaikovski, nous rappelle inmmanquablement White Blick du programme A+A. La musique live, surtout quand elle est interprété par Ara malikian et son orquestre, manque cruellement.
String Sextet n'en est pas moins une belle pièce qui permet à 4 couples de briller sur scène dans le plus pur style classique. Les lignes sont joliment dessinées et font corps avec la musique.  Yuka Iseda et Pedro Santos ont eu la lourde tâche de "s'y coller" en premier. Avec succès. Suivent Carmen Corella et Dayron Vera dans l'adagio toujours très lyrique. Natalia Tapia rayonne dans le 3eme mouvement dans un style plus balanchinien. Quant à  Kazuko Omori, elle "crève" la scène. Le couple qu'elle forme avec Russel Ducker fonctionne bien. Ce dernier possède une très belle prestance en scène et un charisme à toute épreuve.
Alors entre White Blick et String Sextet? Même si ces pièces se ressemblent de par la musique bien sûr mais aussi le style (c'est du pur Corella et prétexte à montrer la virtuosité des danseurs, certaines phrases chorégraphiques se retrouvent d'ailleurs) elles n'en ont pas moins leur charme particulier. Même si j'avoue que l'interaction orquestre-ballet de White Blick m'a vraiment beaucoup beaucoup beaucoup séduite.

Après cette mise en bouche classique et virtuose, le programme continue par du virtuose (toujours) mais un peu moins classique.

D'Casta est un solo d'influence flamenca qui donne à Ángel Corella la possibilité de nous montrer, encore une fois, son talent. Dire qu'Ángel est virtuose semble un euphémisme. Comment fait-il pour être toujours aussi brillant? Aussi parfait? Sa danse est spectaculaire. Certains pourraient lui reprocher d'en faire trop, d'être trop acrobatique. Je suis d'ailleurs la première à ne pas accrocher à la danse performance. Mais avec lui, la prouesse technique ne se fait pas au détriment de la danse. Il fait partie de ces très rares danseurs qui peuvent tout se permettre techniquement en restant artiste. Et dire que l'Espagne et la Catalogne le laisse partir...

Sombras Ajenas, chorégraphie pour 3 danseurs par Kirill Radev sur une musique de Yuri Abdokov veut montrer la fragilité de la possession matérielle et la peur qui s'y rattache alors que "dans notre monde nous dépendons les uns des autres, pas des objets qui n'ont pas d'importance". Le thème est interessant et aurait sans doute mérité une pièce un peu plus longue. 8 minutes, c'est court. J'aurais aimé en voir plus. Kirill Radev prouve toutefois qu'il possède son propre language chorégraphique, language qui plus est, intéressant. Le style est contemporain mais utilise la technique classique. Les danseurs semblent seuls en scène même s'ils sont 3, avant de se chercher, se trouver, interagir.

Built to fall apart est un pas de deux aussi court (3'25) qu'efficace. La chorégraphie de Russel Ducker est vive, acérée, percutante dans un style que je qualifierai de Mc Gregor artistique. Il s'agit, je cite d'un pas deux qui montre la tension physique et sensuelle entre un homme et une femme lors de leur rencontre et comment se construisent des rêves qui s'effondreront.  Kazuko Omori y est sensationnelle. Il n'y a pas à dire le couple Omori/Ducker est mon chouchou de la soirée.

Le clou de la soirée reste à venir avec Bourbon Street. Le ton est donné: il est 19h00 à la Nouvelle Orleans, nous sommes dans un bar avec orquestre jazz (l'orquestre New Orleans Pussycat). C'est l'heure de se laisser porter par la musique et de danser.
On retrouve la musique en directe ET sur scène, même si l'orquestre est en fond de scène. les musiciens enchaînent les morceaux jazz, les danseurs et danseuses enchaînent les danses chorégraphiées par Ángel Corella et Russel Ducker. Solo, duo, trio, tous ensemble, tout le monde participe exactement comme s'il ou elle se trouvait réellement dans un bar musical. Et il y a de vrais pas de lindy hop! Je ne pensais pas que cela passerai aussi facilement avec du classique et pourtant ça me parait maintenant une évidence. En habits d'époque et chaussures les danseurs s'en donnet à coeur joie. Chacun a sa personalité et son propre rôle: ami-e-s qui se retrouvent autour d'un verre, couple qui se rencontrent, se retrouvent, se séduisent et surtout qui dansent, juste pour le plaisir. Cette pièce est un petit chef d'oeuvre qui fera sans nul doute la joie du public pendant longtemps.


viernes, 6 de junio de 2014

A+A: Ángel Corella et Ara Malikian

4 juin 2014 20h00 : c'est l'effervescence devant le Teatre Tivoli à Barcelone. Et pour cause! Dans une trentaine de minutes, le rideau s'ouvrira sur la Première du spectacle conçu par Ángel Corella et Ara Malikian. Ce sera pour nous autres spectateurs et spectatrices, balletomanes et mélomanes l'occasion de voir réunis 2 grands noms de la danse et de la musique. Et quand on sait que ce sera aussi sans doute l'une des dernières oportunités de voir Ángel Corella sur scène on comprend aisément l'importance de cette soirée.

A+A est donc née de l'idée d'Ángel Corella et Ara Malikian de faire un spectacle ensemble et de faire cohabiter danseurs/danseuses et musicien-ne-s sur scène. Ce sont donc 3 couples de danseurs du Corella Ballet et les musicien-ne-s de la Orchestra en el Tejado qui se partagent le plateau en un dialogue riche et savoureux. Car en effet, il est bien question de dialogue entre danse et musique, les danseurs répondant aux musicien-ne-s et inversément. S'il y a un fil conducteur à cette soirée c'est la complicité qui règne entre tous les protagonistes. L'orchestre n'est pas cantonné dans un coin de scène, les interprètes sont debout, marchent, dansent presque par moment sans pour autant gêner les danseurs et danseuses.

La 1ere partie du programme rend hommage à Tchaikovski avec Blithe Wick, une chorégraphie d'Ángel Corella sur le célèbre Souvenir de Florence. Trois couples de danseurs se succèdent sur chacun des mouvements de l'oeuvre. Ángel Corella est un virtuose qui sait mettre en avant le talent de chacun-e de ses danseurs. On retrouve avec plaisir la sublime Natalia Tapia au coté d'Ángel Corella et la virtuose Kazumo Omori au coté du pétillant Russel Ducker dans un pas de deux vif et enjoué. Le 2eme mouvement est un très beau pas de deux/pas de huit entre Carmen Corella, très lyrique, Dayron Vera et les musicien-ne-s.
La 2eme partie s'ouvre sur After the Rain de Christopher Wheeldon sur une musique d'Arvo Pärt avec Carmen Corella et Dayron Vera. Cette pièce est la seule à ne pas être une création. Là encore on apprécie la présence des musicien-ne-s sur scène et, si on connaît donc déjà la pièce, cela donne un air de nouveauté et de redécouverte.
Le reste du programme a été spècialement crée pour l'occasion.Aux pièces chorégraphiques d'Ángel Corella et Russel Ducker s'intercalent des intermèdes musicaux, compositions d'Ara Malikian et Humberto Armas.
Mieux qu'un long commentaire je vous invite à aller voir ce programme. Un spectacle de cette intensité artistique ça ne se raconte pas. Ca se voit et ça se vit.

Danseurs/danseuses:

Natalia TapiaÁngel Corella
Carmen Corella
Dayron Vera
Kazuko Omori
Russel Ducker

 Musiciens/musiciennes:

Ara Malikian
Humberto Armas
Jorge Guillén
Alaia Ferrán
Sara Morgado
Estefanía Villarón

A+A et Bourbon Street: 2 nouveaux programmes du Corella Ballet

Le Corella Ballet est de retour au Teatre Tivoli avec 2 programmes prometteurs.

A+A, à voir jusqu'au 8 juin est le fruit de la collaboration entre Ángel Corella et Ara Malikian, violoniste que l'on ne présente plus et à la tête de La Orquestra en el Tejado.
Le programme, en deux parties, a pour originalité de mettre en scène les musicien-ne-s au même titre que les danseur/danseuses et de créer ainsi une interaction entre les différents protagonistes. Six danseurs et danseurs et 6 musicien-ne-s se partagent ainsi la scène.
La 1er partie, Blithe Wick, est signée Ángel Corella sur le très classique Souvenir de Florence de Tchaikovski.
La 2eme partie du programme présente 4 pièces spécialement crées pour l'occasion à l'exception d'After the Rain de C.Wheeldon.

Bourbon Street, 2eme programme à découvrir du 11 au 15 juin, plante le décor dans les années 20 à la Nouvelle Orleans. La musique est toujours en direct avec la participation de l'orchestre New Orleans Pussycat et la danse classique cotoie le lindy hop.

Bourbon Street a déjà été présenté avec succès au mois de mars dernier à Valladolid. Après Barcelone, les 2 programmes partiront en tournée dans toute l'Espagne.

Avis aux fans d'Ángel Corella: le danseur a déclaré que ce sera sans doute la dernière occasion de le voir danser.